Dossier d’œuvre architecture IA46107539 | Réalisé par ;
Bernard Guillaume (Rédacteur)
Bernard Guillaume

Chercheur pour le Département du Lot depuis 2017. Conservateur des antiquités et objets d'art du Lot depuis 2019.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • enquête thématique départementale, vallée du Lot de Cahors à Capdenac
  • patrimoine ferroviaire
pont sur le Célé, dit pont de Coudoulous
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton ligne Cahors-Capdenac - Causse et Vallées
  • Hydrographies le Célé
  • Commune Bouziès
  • Commune Tour-de-Faure
  • Dénominations
    pont
  • Appellations
    pont de Coudoulous, pont sur le Célé
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

Le pont sur le Célé, ou pont de Coudoulous, a été édifié dans le cadre de la construction de la ligne de chemin de fer concédée à la Compagnie du Paris-Orléans, reliant Cahors à Capdenac et inaugurée le 14 juillet 1886.

Cette ligne d'intérêt général est réalisée sous la direction de Joseph Lanteirès, ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées. L'ingénieur ordinaire Jean-Pierre Lacaze est chargé de diriger les travaux pour l'arrondissement de Cahors jusqu'à sa mort en janvier 1885. Il est alors remplacé par Eugène-Laurent Heurtault qui fait terminer les travaux d'infrastructure. Les plans sont dressés entre 1879 (début des études définitives) et 1886 (réception de la ligne) par le service des Ponts et Chaussées. D'après Lanteirès, tous les travaux devront être achevés trois ans et 10 mois plus tard, en vue de la mise en service en juillet 1886. Ce dernier décèdera quelques mois plus tard à Cahors. Les travaux de superstructures sont mis en adjudication dès le 23 décembre 1881 tandis que ceux concernant l'infrastructure n'ont lieu que le 25 août 1882 (2e lot de l'arrondissement de Cahors).

Le projet d'exécution du pont est dressé par l'Ingénieur Lacaze le 3 septembre 1881. Mise à part sa longueur (49,66 mètres), il est en tout point similaire aux ponts métalliques de Mondiès et de Bouziès. Faisant partie du même lot d'adjudication, les mêmes entreprises sont désignées pour les ponts de Mondiès, de Bouziès, et du Célé. Ainsi on peut retrouver l'entrepreneur Hersent Heldevert pour les travaux de terrassement et de maçonnerie et la Société des houillères et fonderies de l'Aveyron pour la superstructure métallique. Les éléments métalliques sont produits en série et suivent les mêmes plans que pour les deux autres ponts. Cependant, sa longueur étant inférieur son coût l'est naturellement aussi (97 000 francs). Le tablier est mis en place en 1884. Les travaux de maçonnerie sont également moins élevés (110 000 francs), car le pont ne comporte qu'une seule travée, il n'a donc pas de pile. Les dépenses globales pour la réalisation de ce pont métallique s'élèvent à 207 000 francs.

Le 6 avril 1944, le pont est gravement avarié suite au déraillement d'un train de marchandises provoqué par le maquis du Lot. Les dégâts matériels comptent notamment la destruction des têtes maçonnées tandis que les pertes humaines se chiffrent à huit victimes parmi les cheminots. La circulation des trains est rétablie le 25 septembre 1944 suite à une remise en état provisoire comme l'attestent les photographies des Archives historiques de la SNCF (cf document lié). Des travaux plus conséquents sont sans doute effectués dans les mois qui vont suivre afin de garantir ces réparations.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle , datation par source
    • Principale : 2e quart 20e siècle , datation par source
  • Dates
    • 1882, daté par source
    • 1944, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Lanteirès Joseph
      Lanteirès Joseph

      Joseph Lanteirès, né en 1825 à Lyon, est élève ingénieur à l’école des ponts et chaussées en 1847. Vers 1851, il entre au service ordinaire des ponts et chaussées du département du Rhône puis passe dans l’arrondissement d’Espalion en Aveyron où il est nommé ingénieur ordinaire 3e classe. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1867 alors qu’il n’était encore qu’ingénieur ordinaire. Il finit sa carrière ingénieur en chef en charge du Lot jusqu’à son décès le 11 septembre 1886. À ce titre, il dirige la construction de la ligne ferroviaire Cahors-Capdenac et de la section Montauban-Cahors pour la ligne Montauban-Brive. En dehors de ses activités professionnelles, Lanteirès est également l’inventeur d’un calendrier perpétuel qui permet aux historiens de faciliter la recherche de dates.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      ingénieur des Ponts et Chaussées attribué par source
    • Auteur :
      Lacaze Jean-Pierre
      Lacaze Jean-Pierre

      Jean-Pierre Lacaze (1835-1885), ingénieur ordinaire de ponts et chaussées pour l’arrondissement de Cahors (Lot), est rattaché au service des chemins de fer depuis le 1er novembre 1878. Ce personnage a gravi tous les échelons : agent secondaire, conducteur, agent-voyer, avant de devenir ingénieur ordinaire en septembre 1877. Il est d’ailleurs l’auteur d’un ouvrage technique en 1878 nommé « Éléments d’analyse à l’usage des conducteurs des ponts et chaussées aspirant au grade d’ingénieur ». Il travaille aussi sur la section Montauban-Cahors avec Joseph Lanteirès. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1880 mais il décède avant l’achèvement des travaux de la ligne Cahors-Capdenac le 5 janvier 1885.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      ingénieur des Ponts et Chaussées attribué par source
    • Auteur :
      Heurtault Eugène-Laurent
      Heurtault Eugène-Laurent

      Eugène Laurent Heurtault, né en 1854, est ingénieur ordinaire des ponts et chaussées depuis 1879. Avant d’arriver dans le Lot, Heurtault a déjà œuvré dans le domaine ferroviaire pour l’arrondissement du Puy où il a conduit les études du chemin de fer de Langogne au Puy. Il aura la charge d’achever la ligne dans le Lot et d’étudier les règlements de compte des deux lignes (Cahors-Capdenac et Cahors-Montauban) à partir de 1885. Il quitte finalement le Lot pour la Creuse où il est nommé ingénieur en chef en 1898. Heurtault est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1891, promu officier en 1926 et reçoit la distinction d’officier d’Académie en 1903.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      ingénieur des Ponts et Chaussées attribué par source
    • Auteur :
      Hersent Hildevert
      Hersent Hildevert

      Entrepreneur de travaux publics. Connu comme le grand promoteur de l'emploi de caisson à air comprimé pour la réalisation des fondations sous l'eau.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      entrepreneur attribué par source
    • Auteur :
      Société nouvelle des houillères et fonderies de l'Aveyron
      Société nouvelle des houillères et fonderies de l'Aveyron

      Fondée en 1826 par le Duc Decazes, la Société des houillères et fonderies de l'Aveyron est reprise en 1865 devenant la Société nouvelle des houillères et fonderies de l’Aveyron. Son fonds d’archives est conservé aux Archives nationales du monde du travail (ANMT).

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      fondeur attribué par source

Le pont du Célé permet de franchir le Célé entre Bouziès et le tunnel de Coudoulous. Il est doté d'une superstructure préfabriquée en métal d'une seule travée posée sur des culées maçonnées.

Le tablier long de 49,66 mètres est associé à des panneaux verticaux de 6,15 mètres de haut constitués d'un treillis alternant montants verticaux et croix de saint André. L'ensemble se présente comme une cage métallique traversant le Célé. Ce pont prend modèle sur la passerelle ferroviaire de Bordeaux à laquelle a participé l'ingénieur Gustave Eiffel. Ce type d'ouvrage est souvent appelé pont Eiffel dans le langage courant. La structure, produite en série, est identique à celles des ponts de Mondiès et de Bouziès bien que plus réduite.

Les deux culées sont construites en maçonneries de moellons de calcaire provenant des carrières de Conduché et de Lascombes. Les pierres de taille utilisées pour les parements notamment des têtes de ponts sont extraites de Dordogne (les Eyzies) tandis que les quelques éléments de granite sont issus du Cantal (Esquiers).

Le fer, le plomb et la fonte nécessaires à la superstructure métallique proviennent des forges de Decazeville où est implantée la Société des houillères et fonderies de l'Aveyron.

  • Murs
    • calcaire moellon
    • granite pierre de taille parement
    • fer pan de fer
    • fonte pan de fer
  • Typologies
    pont métallique
  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public

Documents d'archives

  • Archives nationales, Inventaire-index des Ingénieurs des ponts et chaussées (1748-1932), Paris, 1993, 2008.

  • AD Lot, 73 S 1 : Notice sur les travaux et dépenses d'établissement, dressée par l'ingénieur en chef des ponts et chaussées, Lanteirès, en juin 1886.

  • AD Lot, 73 S 14 : Chemin de fer de Cahors à Capdenac, projet d'exécution des travaux, déviations, ouvrages d'art, etc., dressés par les ingénieurs ordinaires (1881-1885).

Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2021, 2025
(c) Conseil départemental du Lot
(c) Inventaire général Région Occitanie
Bernard Guillaume
Bernard Guillaume

Chercheur pour le Département du Lot depuis 2017. Conservateur des antiquités et objets d'art du Lot depuis 2019.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.