Le pont sur le Célé, ou pont de Coudoulous, a été édifié dans le cadre de la construction de la ligne de chemin de fer concédée à la Compagnie du Paris-Orléans, reliant Cahors à Capdenac et inaugurée le 14 juillet 1886.
Cette ligne d'intérêt général est réalisée sous la direction de Joseph Lanteirès, ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées. L'ingénieur ordinaire Jean-Pierre Lacaze est chargé de diriger les travaux pour l'arrondissement de Cahors jusqu'à sa mort en janvier 1885. Il est alors remplacé par Eugène-Laurent Heurtault qui fait terminer les travaux d'infrastructure. Les plans sont dressés entre 1879 (début des études définitives) et 1886 (réception de la ligne) par le service des Ponts et Chaussées. D'après Lanteirès, tous les travaux devront être achevés trois ans et 10 mois plus tard, en vue de la mise en service en juillet 1886. Ce dernier décèdera quelques mois plus tard à Cahors. Les travaux de superstructures sont mis en adjudication dès le 23 décembre 1881 tandis que ceux concernant l'infrastructure n'ont lieu que le 25 août 1882 (2e lot de l'arrondissement de Cahors).
Le projet d'exécution du pont est dressé par l'Ingénieur Lacaze le 3 septembre 1881. Mise à part sa longueur (49,66 mètres), il est en tout point similaire aux ponts métalliques de Mondiès et de Bouziès. Faisant partie du même lot d'adjudication, les mêmes entreprises sont désignées pour les ponts de Mondiès, de Bouziès, et du Célé. Ainsi on peut retrouver l'entrepreneur Hersent Heldevert pour les travaux de terrassement et de maçonnerie et la Société des houillères et fonderies de l'Aveyron pour la superstructure métallique. Les éléments métalliques sont produits en série et suivent les mêmes plans que pour les deux autres ponts. Cependant, sa longueur étant inférieur son coût l'est naturellement aussi (97 000 francs). Le tablier est mis en place en 1884. Les travaux de maçonnerie sont également moins élevés (110 000 francs), car le pont ne comporte qu'une seule travée, il n'a donc pas de pile. Les dépenses globales pour la réalisation de ce pont métallique s'élèvent à 207 000 francs.
Le 6 avril 1944, le pont est gravement avarié suite au déraillement d'un train de marchandises provoqué par le maquis du Lot. Les dégâts matériels comptent notamment la destruction des têtes maçonnées tandis que les pertes humaines se chiffrent à huit victimes parmi les cheminots. La circulation des trains est rétablie le 25 septembre 1944 suite à une remise en état provisoire comme l'attestent les photographies des Archives historiques de la SNCF (cf document lié). Des travaux plus conséquents sont sans doute effectués dans les mois qui vont suivre afin de garantir ces réparations.
Chercheur pour le Département du Lot depuis 2017. Conservateur des antiquités et objets d'art du Lot depuis 2019.