Dossier d’œuvre architecture IA46107165 | Réalisé par
Cadot Fabien (Enquêteur)
Cadot Fabien

Chercheur en inventaire du patrimoine pour le Département du Lot depuis 2019.

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  • opération ponctuelle
maison, dit domaine ou château de Marquayrol, maison du peintre Henri Martin
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Conseil départemental du Lot
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lot - Causse et Bouriane
  • Commune Labastide-du-Vert
  • Lieu-dit Marquayrol
  • Cadastre 1830 C 439, 446  ; 2017 C 274
  • Dénominations
    maison
  • Genre
    de peintre
  • Appellations
    château de Marquayrol

Le domaine de Marquayrol, appelé aussi parfois château, semble apparaître dans les sources à partir du milieu du 18e siècle (actes de décès et de mariage).

Pourtant, la maison serait plus ancienne car elle conserve une porte chanfreinée avec congés qui pourrait remonter au 17e siècle.

Le lieu appartenait à Antoine Benoit Combes, avocat au parlement de Toulouse, né aux Junies en 1691 et décédé à Marquayrol en 1775. Cet avocat, en possession du domaine au milieu du 18e siècle, serait à l'instigation de l'agrandissement de la maison. Ces travaux concernent la partie nord de la maison, à savoir un cellier voûté surmonté d'une terrasse avec balustrade. La date de 1755 est portée sur le linteau de la porte charretière du cellier.

Son fils, Antoine Martin Combes, également avocat au Parlement, fait don du domaine à son filleul et neveu Antoine Pujol lors du mariage de ce dernier en 1783. Par le jeu des successions, Marquayrol est resté dans la famille jusqu'à son rachat en 1900 par le peintre impressionniste Henri Martin (acte d'acquisition du 25 janvier 1900).

La présence d'Henri Martin est rappelée par son jardin qui servit de modèle pour plusieurs de ses peintures. Lorsque ce dernier résidait à Marquayrol, il pratiquait sa peinture dans son atelier construit à cet effet, situé à quelques dizaines de mètres à l'ouest de la maison. Non loin de là, il reconstitue un pigeonnier sur pilier selon des modèles de pigeonniers d'époque moderne. Presque entièrement détruit, il ne reste aujourd'hui que les piliers. L'artiste fait également ajouter, en face de la maison, une maison de métayer, de provenance inconnue, qu'il aurait fait reconstruire pierre par pierre à Marquayrol. Henri Martin fait ajouter trois portails en fer forgé réalisés par Raymond Subes.

Enfin, les deux granges qui figurent sur le plan cadastral de 1830 ont malheureusement disparu.

Le domaine de Marquayrol surplombe le village de Labastide-du-Vert, probablement une des raisons de son appellation de château par la population locale.

L''ensemble comprend deux maisons, un atelier, un jardin et un pigeonnier.

La maison qui a hébergé le célèbre peintre comporte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage de comble sous la toiture mansardée.

Le noyau ancien a été agrandi vers le nord-est par un cellier voûté, deux petites ailes et une terrasse avec balustrade. Une toiture mansardée homogénéise l'ensemble de la construction.

Les murs sont construits en moellons de calcaires et recouverts d'enduit y compris les chaînes d'angle en pierre de taille. Un bandeau de chaux blanche parcourt la partie supérieure des élévations ainsi que les chaînes d'angle. Il est accompagné d'une corniche en génoise dont le nombre de rang varie selon les élévations.

L'élévation principale au sud-ouest est ouverte par une porte piétonne au centre d'une série de quatre fenêtres. Cette porte est composée de deux battants et d'une imposte. Elle ne serait pas antérieure au 20e siècle malgré la date portée 1735. Cette date est une mauvaise lecture de celle figurant sur l'une des portes charretières (1755). Elle a été volontairement inscrite sur cette porte pour rappeler l'ancienneté de la maison.

Cependant, l'élévation nord-ouest présente une porte de cellier chanfreinée avec congés qui suggère une construction de cette partie au 17e siècle. La partie nord-est, comprenant le cellier voûté en anse de panier, les deux ailes et la terrasse au niveau supérieur, est un agrandissement survenu au cours du 18e siècle. La terrasse agrémentée d'une balustrade correspond au style classique du 18e siècle. Ces modifications figurent bien sur le plan cadastral de 1830. La datation est confirmée par la date de 1755 inscrite sur la porte charretière du cellier.

Sur l'élévation sud-est, une seconde porte piétonne permet d'accéder au rez-de-chaussée surélevé de la maison. Les ouvertures de cette élévation ont été transformées dans la première moitié du 20e siècle. Il en va de même pour celles de l'élévation nord-est donnant sur la terrasse. Ces reprises reconnaissables par leurs formes et l'utilisation de briques se retrouvent également pour la porte principale.

Les espaces intérieurs ont été profondément bouleversés depuis la mort de l'artiste si bien qu'on ne distingue plus la distribution d'origine. Les murs et cloisons intérieurs ont reçu des décors des années 1960 ou 1970 très colorés. Certaines pièces ont conservé une succession de papiers peints de la première moitié du 20e siècle dont certains pourraient remonter au tout début du 20e siècle. Avant le démantèlement progressif des intérieurs, la maison devait comporter une succession de pièces desservies par le hall et un couloir.

Construit à l'écart de la maison, un édifice rectangulaire accueille les activités artistiques d'Henri Martin.

Le bâtiment comporte un étage de soubassement et un rez-de-chaussée surélevé ouvert au nord-ouest par une grande verrière donnant sur une courte terrasse. Une toiture à quatre pans de tuiles creuses abrite l'édifice. Le rez-de-chaussée surélevé comporte une seule vaste pièce permettant la réalisation d'œuvres de grande taille. La porte est excessivement haute afin de faciliter la sortie des œuvres. Grâce à sa verrière et sa terrasse, cet atelier bénéficiait d'une vue imprenable sur la vallée.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    tuile creuse, tuile plate
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte en berceau en anse-de-panier
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans brisés
    • toit en pavillon
  • Jardins
    parterre
  • Techniques
    • ferronnerie
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Lot, 4 Q 5/1077 : Acte d'acquisition du 25 janvier 1900 par Henri Martin et les descendants des Pujol.

    AD Lot : 4 Q 5/1077
  • AD Lot, 3 E 664 : Acte de mariage du 29 octobre 1783 entre Antoine Pujol et Françoise de Lacroix de Gironde.

    AD Lot : 3 E 664
  • AD lot, 4 E 3206 : Tables décennales de Labastide-du-Vert.

    AD Lot : 4 E 3206
  • AD Lot, 4 E 193, 195, 1456 : Registre des baptêmes, mariages et décès de la paroisse de Labastide-du-Vert.

    AD Lot : 4 E 193, 195, 1456
  • AD Lot, EDT 136 GG1 : acte de décès d'Antoine Benoit Combes en 1775.

    AD Lot : EDT 136 GG1
  • AD Lot, 2 C 720 : Testament d'Antoine Benoit Combes dressé le 15 septembre 1774 à Marquayrol.

    AD Lot : 2 C 720
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Conseil départemental du Lot
(c) Inventaire général Région Occitanie
Cadot Fabien
Cadot Fabien

Chercheur en inventaire du patrimoine pour le Département du Lot depuis 2019.

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