Dossier d’œuvre architecture IA46107104 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, architecture rurale du Lot
ferme
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Conseil départemental du Lot
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lot - Lacapelle-Marival
  • Commune Sénaillac-Latronquière
  • Lieu-dit Pratoucy
  • Cadastre 1826 B 151  ; 2019 B 182, 189, 190
  • Dénominations
    ferme
  • Appellations
    maison Marot
  • Parties constituantes non étudiées
    four, puits, grange, étable

Le lieu-dit Pratoucy conserve plusieurs groupes d'habitation dont un ensemble qui aurait appartenu à une même famille, les Lacombes de Laroussilhes durant le 18e siècle. Selon les habitants du hameau, cette famille aurait fait construire tout un ensemble rural composé de trois maisons dont une maison de maître (IA46107106), et une grange-étable. Des linteaux millésimés sont présents sur plusieurs constructions : une première maison est datée de 1725 (IA46107105), une seconde de 1738, et la grange-étable de 1778. La maison de maître (IA46107106) n'est pas datée mais son architecture néoclassique permet de la dater de la fin du 18e siècle ou du début du 19e siècle (elle figure sur le plan cadastral de 1826).

Le logis daté de 1738 a été considérablement remanié, cependant, il est possible d'émettre des hypothèses sur les différentes phases de construction.

L'emprise de la maison est identique à celle figurant sur le plan cadastral de 1826 ce qui signifie que les travaux de construction et importants remaniements ont eu lieu avant cette date.

Le premier état de la maison serait daté de 1738, d'après le linteau millésimé de la porte piétonne. Ce logis en hauteur comprenait deux pièces en rez-de-chaussée surélevé, une partie utilitaire en soubassement (cave, cellier, étable), et un étage de comble. Le rez-de-chaussée surélevé était desservi par un escalier extérieur. D'après les abouts de solives présentes sur une partie de la façade, une galerie en bois devait courir sur la longueur de la façade.

Au tout début du 19e siècle, un corps est ajouté au nord vers 1801-1802 d'après le millésime « An X » inscrit sur le linteau de la porte du premier niveau. Il vient s'appuyer contre la souillarde, l'ancienne chaîne d'angle est d'ailleurs visible au niveau inférieur. Ce corps comprend deux chambres au niveau supérieur et une étable au niveau inférieur. Quelques éléments laissent penser que ce corps a été réalisé en deux temps. D'une part, la baie à feuillure externe placée à l'étage du mur est ne correspond pas avec les autres ouvertures, cela indique un remaniement ou une construction plus tardive. D'autre part, les maçonneries ne sont pas homogènes entre la partie basse et la partie haute notamment la taille des moellons, ces différences sont davantage visibles sur le mur nord. Un appentis devait auparavant abriter cette partie.

Enfin, un avant-corps et un four sont accolés à l'élévation principale au sud. Un perron maçonné couvert est alors construit contre ce nouveau corps en lieu et place de l'ancien dispositif d'accès extérieur.

La reprise de la charpente au cours du 19e siècle a permis d'unifier les différents éléments de la maison.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 18e siècle , date portée
    • Principale : 2e moitié 18e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 1er quart 19e siècle , date portée, daté par travaux historiques
  • Dates
    • 1738, porte la date
    • 1778, porte la date

L'ensemble est composé d'éléments distincts séparés par la route d'accès au hameau. Le logis et la grange-étable se font face formant ainsi une cour dans laquelle est creusée un puits. La maison de maître, construite postérieurement, est placée de l'autre côté de la route.

Le logis, daté de 1738, est construit sur trois niveaux sur un terrain en pente ce qui forment un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage de comble ajouré par des lucarnes. Le perron dessert le rez-de-chaussée surélevé par deux portes piétonnes dont la première conserve un linteau millésimé (1738). Le perron est en partie cloisonné pour former une pièce supplémentaire dans laquelle se trouve une seconde porte piétonne.

L'étage de soubassement accueille un espace de stockage ou petite étable, elle est ouverte au sud, sous le perron cloisonné, par une porte aux piédroits chanfreinés et terminés par des congés. Ce cellier ou cave dispose d'un escalier en bois menant directement au rez-de-chaussée, cependant il est installé postérieurement.

Le corps accolé cette élévation sud est construit pour servir de séchoir, le four est installé au premier niveau et l'espace de séchage au-dessus avec les vestiges d'un mécanisme de pressoir.

Au nord, un corps est accolé contre la façade et la souillarde. La partie basse accueille une étable dont le pavage a été conservé, tandis que deux chambres occupent le niveau supérieur. Les chambres sont accessibles, l'une par la salle commune, l'autre par la pièce attenante. La salle commune comprend une cheminée en pierres aux piédroits en quart de rond, une souillarde en demi-œuvre ouverte par un arc surbaissé. Un escalier intérieur en bois permet d'accéder à l'étage de comble sous la charpente. Une porte est percée dans le mur de la cheminée et ouvre sur une pièce également munie d'un foyer. L'âtre est moins grand que celui de la salle commune, néanmoins, la date 1738 est inscrite sur le manteau. Cette seconde pièce est située juste au-dessus de l'espace utilitaire et dispose d'une porte piétonne donnant sur le perron cloisonné.

Les baies sont de taille et de formes différentes indiquant les remaniements successifs de ce logis. La baie près de la porte piétonne est percée postérieurement, un jour devait s'y trouver auparavant. Il est possible que le jour chanfreiné utilisé en remploi en partie basse du corps sud, soit l'ancienne baie de la salle commune.

Bien que plusieurs éléments (cheminée, porte piétonne) puissent laisser penser à un logis double, ce n'est pas le cas ici. En effet, la seconde pièce avec cheminée ne dispose pas de souillarde ni d'accès aux combles. De plus, le perron ne comporte qu'un seul escalier, or pour les logis doubles, chaque unité possède son propre escalier. Enfin, la division des espaces est le plus souvent verticale pour les maisons en hauteur or ici cela ne semble pas être le cas. Il s'agit simplement d'un logis en hauteur à deux pièces en rez-de-chaussée surélevé sur parties utilitaires en soubassement.

Enfin, faisant face à la maison, la grange-étable est organisée en superposition, sur le modèle auvergnat. Le premier niveau accueille l'étable tandis que le niveau supérieur est réservé à l'espace de grange, une rampe y permet l'accès. Les accès sont percés côté nord, sur la cour, les portes sont surmontées d'un arc surbaissé, dit à anse de panier. Les traces d'une ancienne chaîne d'angle, visible côté nord, indique l'extension de la grange vers l'ouest. Une autre porte y est percée, elle est surmontée d'une baie fenière. La porte charretière menant à l'espace de grange, porte le millésime « 1778 » sur son claveau central.

Les murs sont élevés en moellons de granite et de grès grossièrement équarris et posés horizontalement. Le granite est également utilisé en pierre de taille pour les encadrements d'ouverture et chaînes d'angle.

La toiture de la grange-étable a intégralement été reprise au cours des dernières décennies, elle est couverte de tôle et de tuiles mécaniques. Enfin, la maison est abritée par une charpente à ferme dont la forme complexe est liée aux ajouts successifs. Les arbalétriers sont joints à mi-bois et chevillé. Des tuiles creuses couvrent la totalité de la toiture.

  • Murs
    • granite moellon
    • grès moellon
  • Toits
    tuile creuse, tuile creuse mécanique, tôle ondulée
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, étage de comble, rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier en équerre en charpente
  • Autres organes de circulation
    rampe d'accès
  • Typologies
    ferme à éléments distincts ; logis en hauteur ; grange-étable en superposition ; maison de maître
  • État de conservation
    remanié
  • Statut de la propriété
    propriété d'une association
  • Protections
    inscrit MH, 2023/03/20
  • Précisions sur la protection

    Est inscrite en totalité au titre des monuments historiques la ferme dite Maison Marot (cad. B 182).

  • Référence MH

La protection concerne uniquement le logis.

Bibliographie

  • Cadot (Fabien), Etude méthodologique pour la connaissance et la conservation du patrimoine rural lotois, Département du Lot/Région Occitanie, dactylographié, 2020.

Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Conseil départemental du Lot
(c) Inventaire général Région Occitanie