Dossier d’œuvre architecture IA46107101 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, architecture rurale du Lot
maison
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Conseil départemental du Lot
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lot - Lacapelle-Marival
  • Commune Livernon
  • Cadastre 1839 I 85, 86  ; 2019 I 77
  • Dénominations
    maison
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    pigeonnier

Les multiples traces de ruptures dans les maçonneries et les modifications et ajouts des ouvertures indiquent de grandes transformations du logis. Ces remaniements s'apparentent davantage à des campagnes de constructions allant de l'époque moderne aux 19e et 20e siècles.

Un premier noyau d'habitation composé d'une pièce en rez-de-chaussée, d'une cave en sous-sol et d'un étage de comble, pourrait dater du 17e siècle. L'épaisseur du mur-de-refend en maçonnerie qui sépare la salle commune de la chambre est disproportionnée pour une simple cloison. Ce mur est un vestige de l'ancienne façade postérieure du logis (nord-ouest). Des jours chanfreinés que l'on peut datés du 16e ou 17e siècle sont pourtant présents sur la façade actuelle, le mur nord-ouest. Il s'agit tout simplement de remplois provenant certainement de l'ancien logis. Ce premier logis appartenait à la typologie des logis en rez-de-chaussée à pièce unique.

Au 18e siècle, le logis est agrandi en arrière (au nord-ouest) par une pièce supplémentaire. L'ancienne façade postérieure est percée d'une porte et devint un mur-de-refend. L'escalier intérieur peut également être daté du 18e siècle, ce qui indique la présence d'un étage à cette période. La travée de l'escalier est visible sur l'élévation ouest par la présence d'une baie rectangulaire surmontée d'un oculus, d'une ancienne baie rectangulaire sans moulure ni feuillure, aujourd'hui murée, ainsi qu'une porte piétonne du même type transformée en fenêtre. L'emplacement et le style de ces ouvertures ne correspondent pas à la recherche de symétrie des travaux d'agrandissement et d'harmonisation du 19e siècle.

Cette dernière campagne de travaux bouleverse considérablement le logis. La présence d'une ancienne chaîne d'angle atteste de l'ajout d'une travée au sud. La toiture est entièrement refaite pour couvrir les nouveaux volumes. Elle a reçu des chiens assis qui ajourent les combles et est soulignée par une corniche en génoise. Les traces de l'ancienne charpente, qui serait du 18e siècle, sont visibles sur l'élévation est ; des bouts de solives sont visibles et indiquent peut-être une ancienne charpente débordante. Des baies segmentaires sont ajoutées de manière symétrique afin d'harmoniser les façades. Puis, tout l'aménagement intérieur a été pensé dans un style caractéristique du 19e siècle (grandes chambres avec cheminées, hauteur sous plafond, parquet et moulures, couloir central distribuant les espaces, etc.).

L'examen du plan cadastral dit napoléonien de 1839, indique la présence de deux corps supplémentaires accolés au logis servant certainement de communs (écuries, etc.). Les volumes figurant sur le cadastre suppose que les grands travaux soient entrepris à la toute fin du 18e siècle ou dans le premier quart du 19e siècle.

La terrasse et son escalier contribuent également à la transformation de cet ancien logis de ferme en maison de maître ou manoir. La mutation de ce logis indique un enrichissement des propriétaires.

La maison est par la suite amputée de la majeure des communs accolés à la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle. Le logis apparaît sous sa forme actuelle sur les photographies anciennes des années 1950 (IGN). Des communs, il reste aujourd'hui l'équivalent d'une seule travée, qui correspond au pigeonnier, le rez-de-chaussée est transformé en pièce d'habitation.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle, 17e siècle , datation par travaux historiques
    • Principale : 18e siècle , datation par travaux historiques
    • Principale : 19e siècle , datation par travaux historiques

Situé en bordure de parcelle, le logis de cette ferme se développe sur quatre niveaux : deux niveaux d'habitation, un étage de comble et une cave en sous-sol.

La maison est construite en moellons de calcaire équarris. La pierre de taille est réservée aux chaînes d'angle et encadrements d'ouverture dont les linteaux sont le plus souvent monolithes. Des tuiles plates couvrent deux longs pans et deux croupes d'un toit à pente raide terminé par deux épis de faîtage. Une corniche en génoise souligne la toiture, cependant, elle est partie masquée par la gouttière. Enfin, des lucarnes jacobines ajourent les combles.

L'élévation nord-ouest donne sur une terrasse accessible par un escalier extérieur. Elle possède quatre baies segmentaires (trois à l'étage et une en rez-de-chaussée), une baie rectangulaire, un oculus, et une porte piétonne. Cette dernière est percée dans la dernière travée ajoutée au 19e siècle. La façade comportait auparavant deux autres portes piétonnes, l'une est entièrement bouchée, l'autre est remplacée par une baie rectangulaire. La travée comportant la baie rectangulaire et l'oculus, correspond à l'emplacement de l'escalier intérieur. A noter la présence d'un jour chanfreiné en partie centrale, aujourd'hui bouché.

L'élévation sud-est comporte quatre travées percées de baies segmentaires ou rectangulaires, et d'une porte piétonne. La variété des formes de baies indique le remaniement de la façade, celle à gauche de la porte a notamment été élargie. Un jour chanfreiné surmonte la porte. En partie supérieure, on peut observer les traces de l'ancienne charpente : de petites pièces de bois placées à intervalle régulière sont des vestiges de solives scellées dans la maçonnerie.

En pénétrant dans la maison, un couloir étroit distribue les espaces et mène vers un escalier en calcaire tournant à gauche. Il possède des marches monolithes présentant des stries parallèles que l'on peut attribuer aux finitions du 18e siècle. Le départ de l'escalier est souligné par un arc surbaissé reposant sur des piliers engagés à chapiteaux rectangulaires. Au premier niveau, le noyau est orné de moulures en partie haute.

La maison conserve en rez-de-chaussée, dans la pièce commune, une cheminée ou « cantou » intégrée. Elle présente un manteau droit à linteau monolithe et est munie de coffre-siège. Un mur-de-refend maçonné délimite la salle commune et est percé d'une porte donnant sur la chambre. Les autres pièces de la maison sont agencées dans un style néoclassique (hauteur sous plafond, parquets, corniches moulurées et cheminées d'agrément).

Cette maison est un bel exemple d'enrichissement d'une famille de laboureur, le premier logis en rez-de-chaussée est progressivement transformé en maison de maître.

  • Murs
    • calcaire moellon
  • Toits
    tuile plate
  • Étages
    sous-sol, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
    • toit à deux pans
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant en maçonnerie
  • Typologies
    logis en rez-de-chaussée ; logis à étage à pièce à feu en rez-de-chaussée ; maison de maître
  • État de conservation
    remanié
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Sites de protection
    abords d'un monument historique
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Conseil départemental du Lot
(c) Inventaire général Région Occitanie
Articulation des dossiers
Dossier d’ensemble