Les multiples traces de ruptures dans les maçonneries et les modifications et ajouts des ouvertures indiquent de grandes transformations du logis. Ces remaniements s'apparentent davantage à des campagnes de constructions allant de l'époque moderne aux 19e et 20e siècles.
Un premier noyau d'habitation composé d'une pièce en rez-de-chaussée, d'une cave en sous-sol et d'un étage de comble, pourrait dater du 17e siècle. L'épaisseur du mur-de-refend en maçonnerie qui sépare la salle commune de la chambre est disproportionnée pour une simple cloison. Ce mur est un vestige de l'ancienne façade postérieure du logis (nord-ouest). Des jours chanfreinés que l'on peut datés du 16e ou 17e siècle sont pourtant présents sur la façade actuelle, le mur nord-ouest. Il s'agit tout simplement de remplois provenant certainement de l'ancien logis. Ce premier logis appartenait à la typologie des logis en rez-de-chaussée à pièce unique.
Au 18e siècle, le logis est agrandi en arrière (au nord-ouest) par une pièce supplémentaire. L'ancienne façade postérieure est percée d'une porte et devint un mur-de-refend. L'escalier intérieur peut également être daté du 18e siècle, ce qui indique la présence d'un étage à cette période. La travée de l'escalier est visible sur l'élévation ouest par la présence d'une baie rectangulaire surmontée d'un oculus, d'une ancienne baie rectangulaire sans moulure ni feuillure, aujourd'hui murée, ainsi qu'une porte piétonne du même type transformée en fenêtre. L'emplacement et le style de ces ouvertures ne correspondent pas à la recherche de symétrie des travaux d'agrandissement et d'harmonisation du 19e siècle.
Cette dernière campagne de travaux bouleverse considérablement le logis. La présence d'une ancienne chaîne d'angle atteste de l'ajout d'une travée au sud. La toiture est entièrement refaite pour couvrir les nouveaux volumes. Elle a reçu des chiens assis qui ajourent les combles et est soulignée par une corniche en génoise. Les traces de l'ancienne charpente, qui serait du 18e siècle, sont visibles sur l'élévation est ; des bouts de solives sont visibles et indiquent peut-être une ancienne charpente débordante. Des baies segmentaires sont ajoutées de manière symétrique afin d'harmoniser les façades. Puis, tout l'aménagement intérieur a été pensé dans un style caractéristique du 19e siècle (grandes chambres avec cheminées, hauteur sous plafond, parquet et moulures, couloir central distribuant les espaces, etc.).
L'examen du plan cadastral dit napoléonien de 1839, indique la présence de deux corps supplémentaires accolés au logis servant certainement de communs (écuries, etc.). Les volumes figurant sur le cadastre suppose que les grands travaux soient entrepris à la toute fin du 18e siècle ou dans le premier quart du 19e siècle.
La terrasse et son escalier contribuent également à la transformation de cet ancien logis de ferme en maison de maître ou manoir. La mutation de ce logis indique un enrichissement des propriétaires.
La maison est par la suite amputée de la majeure des communs accolés à la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle. Le logis apparaît sous sa forme actuelle sur les photographies anciennes des années 1950 (IGN). Des communs, il reste aujourd'hui l'équivalent d'une seule travée, qui correspond au pigeonnier, le rez-de-chaussée est transformé en pièce d'habitation.
Chercheur en inventaire du patrimoine au Département du Lot entre 2012 et 2018.