Dossier d’œuvre architecture IA46106097 | Réalisé par
Cassan Elodie
Cassan Elodie

Chercheur en inventaire du patrimoine au Département du Lot entre 2012 et 2018.

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  • dossier ponctuel
  • enquête thématique départementale, inventaire préliminaire de l'architecture civile médiévale
maison et porte de ville, dite "porte du Pal"
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Conseil départemental du Lot

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lot - Luzech
  • Commune Albas
  • Adresse rue du Pal
  • Cadastre 1811 H 448, 449  ; 2015 AV 51
  • Dénominations
    maison, porte de ville
  • Appellations
    maison du Pal
  • Parties constituantes non étudiées
    pigeonnier

La maison dite "du Pal" est située à l'entrée sud du bourg d'Albas. Actuellement visible depuis la route Départementale n°9 (route touristique), elle marquait l'entrée du castrum dont elle constituait l'une des portes principales, avant le percement de la nouvelle voie. Le bâtiment est édifié sur un socle rocheux, séparé de la parcelle voisine par une venelle d'écoulement des eaux creusée dans le rocher.

Malgré d'importantes transformations successives ayant partiellement dénaturé le bâti, l'édifice se signale encore depuis la route par une porte en arc brisé ouvrant sur un passage couvert : il s'agit des vestiges de l'ancienne porte de ville médiévale à laquelle est accolée une maison du 14e ou du 15e siècle. La façade nord conserve en place une porte chanfreinée en arc brisé, qui donnait accès au rez-de-chaussée de la maison, ainsi que les fragments d'une maçonnerie médiévale appareillée. La partie haute de la tour, qui comporte un pigeonnier, et de la maison résultent de reconstructions réalisées au 19e siècle. A cette époque, seul l'étage surmontant le passage de la porte paraît avoir été habité, tandis que l'ancien logis médiéval servait de grange-étable.

La porte du Pal fermait l'une des entrées principales du bourg fortifié d'Albas, au sud-est du noyau castral. Le passage couvert occupe l'étage de soubassement d'un bâtiment pouvant être identifié comme une maison médiévale. Ayant fait l'objet d'importantes reprises, l'ensemble relève d'une chronologie complexe qu'il est difficile de préciser en l'absence d'étude archéologique. Un premier état antérieur au 14e siècle semble toutefois se signaler par la présence d'un appareil relativement régulier formé d'assises de petits moellons équarris, de format carré ou plus allongé. Ce type de parement s'observe sur la façade est, largement perturbé par un arrachement et un bouchage en partie basse, ainsi que sur la façade nord, où il apparaît parfaitement lié avec l'encadrement d'une porte en arc brisé. Les claveaux soigneusement layés de ce dernier suggèrent une mise en œuvre au 13e ou dans la première moitié du 14e siècle.

En dehors de ces fragments d'appareil régulier, la plus grande partie des maçonneries se caractérise par l'emploi de gros moellons équarris ou sommairement ébauchés, mêlés à des éléments de calcaire très disparates (petits moellons, blocs bruts, plaquettes) ainsi qu'à des fragments de brique rouge. Ces éléments sont montés en assises irrégulières au niveau des différents murs qui délimitent l'habitation et le passage couvert. Ce type de parement plus irrégulier et hétérogène pourrait être contemporain du premier état de la fenêtre percée dans la façade sud, qui peut être identifiée comme une demi-croisée. Il semble également lié avec la porte en arc brisé du passage couvert, dont la mise en œuvre suggère une datation assez tardive (claveaux irrégulier, parfois très allongés et mal extradossés). De part et d'autre de l'arc et des piédroits on retrouve des fragments de briques utilisés comme élément de bouchage ou de calage, à la fois sur le parement extérieur de la façade sud et sur celui du passage couvert : ils posent la question d'une importante campagne de travaux dont résulterait l'aménagement de l'actuelle tour-porte. Sous toutes réserves, il est possible de dater ce second état de la fin du 14e siècle ou du 15e siècle, ce qui permettrait d'établir un lien entre la transformation de ce bâtiment et la remise en défense du castrum dans le contexte de la guerre de Cent Ans.

D'autres remaniements se signalent par un appareil de moellons bruts plus irrégulier encore, visible en partie haute et contemporain d'aménagements réalisés au moyen de briques rouges : création d'une cheminée et reprise de la demi-croisée au sud, percement de baies rectangulaires au nord (dont une baie fenière) et construction d'un pan-de-bois à hourdis de briques aux niveaux supérieurs de la façade est. Ce dernier a probablement remplacé un pan de bois préexistant, pouvant appartenir au premier état médiéval ou à la deuxième phase plus tardive. Les caractères architecturaux de ces différents aménagements permettent de dater du 19e siècle cette dernière grande campagne de travaux qui semble liée à un changement d'affectation de l'édifice : l'étage de la tour-porte, seul habité, reçoit une cheminée tandis que l'ancien logis est transformé en grange-étable (avec grange-fenil installée dans le comble à surcroît). La cloison en brique qui sépare l'ancienne maison de l'étage de la tour a sans doute été bâtie à cette époque.

  • Période(s)
    • Principale : 13e siècle, 1ère moitié 14e siècle , (incertitude)
    • Principale : 14e siècle, 4e quart 14e siècle, 15e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : 19e siècle

La maison dite "du Pal" est située à l'entrée sud-est du bourg d'Albas. Elle est actuellement visible depuis la route Départementale n°9 qui contourne le noyau castral groupé autour du château. L'édifice barrait l'accès au castrum : il en formait l'une des portes principales jusqu'au percement de l'actuelle voie desservant le centre ancien.

Malgré d'importantes transformations ayant dénaturé l'édifice, les vestiges conservés sur deux niveaux permettent d'identifier une maison médiévale (ouest) accostée d'une tour-porte (est), ces deux entités résultant peut-être de deux états successifs. La structure maçonnée est directement assise sur le substrat rocheux et s'adapte au dénivelé naturel par la présence d'un étage de soubassement accueillant le passage couvert de la porte fortifiée. Le rez-de-chaussée de la maison est établi à un demi-niveau supérieur, séparé de la parcelle voisine par une venelle d'écoulement des eaux creusée dans le rocher. Percée au premier niveau de la façade sud, une grande porte en arc brisé, animée d'un chanfrein, ouvre sur le passage couvert. L'extrémité nord du passage est matérialisée par une grande arcade en plein-cintre qui pourrait être contemporaine de la porte sud, malgré des reprises en sous-œuvre (piédroit est).

La façade nord conserve en place une porte chanfreinée en arc brisé desservant le rez-de-chaussée de la maison. Elle est liée avec une maçonnerie parementée de petits moellons assisés qui pourrait appartenir au premier état médiéval. De cet appareil ancien ne subsistent que des lambeaux servant d'appui à des bouchages et reprises ultérieurs : appareil de gros moellons plus irrégulier visible à l'extrémité droite de la façade ; reprise plus récente près de la porte, liée à l'aménagement d'un dispositif en bois (entrée de poulailler ?) ; surélévation en blocs bruts de calcaire sommairement appareillés (appareil incertain, à joints beurrés).

Les vestiges d'une demi-croisée, dont l'encadrement a été arraché, sont visibles au sud, en liaison avec un appareil à assises irrégulières de gros moellons calcaire.

Le mur ouest de la maison est percé dans l'angle sud d'une porte actuellement bouchée. Relevant d'une mise en œuvre plus sommaire (appareil très irrégulier et hétérogène), il semble postérieur aux murs sud et nord contre lesquels il vient s'appuyer. La présence d'arrachement à l'angle nord-ouest de la maison tend à appuyer l'hypothèse d'une reconstruction tardive du mur-pignon.

La façade est de la tour présente d'importantes traces d'arrachement en partie basse. Un bouchage composé de gros blocs ou moellons calcaires, mêlés à des fragments de brique rouge, vient perturber un appareil assisé formé de petits moellons ébauchés ou équarris. Les deuxième et troisième niveaux sont constitués d'un pan de bois à hourdis de briques rouges encadré par deux têtes de murs appareillées. L'apparente homogénéité des chaînes d'angle en pierre de taille plaide en faveur de leur attribution à l'état médiéval (première ou deuxième phase).

Remaniés ou reconstruits au 19e siècle, l'étage de la tour et le comble à surcroît sont percés de baies rectangulaires bâties en bois ou en briques rouges. Une cheminée en bois (trumeau disparu) a été aménagée dans la pièce surmontant le passage couvert. Des râteliers installés dans le rez-de-chaussée de l'ancienne maison témoignent de sa transformation en dépendance agricole (étable et fenil). Le comble de l'ancienne tour-porte a accueilli un pigeonnier : les trous d'envol sont visibles au dernier niveau de la façade est, sous une randière en tuiles plates. La toiture à longs pans et croupes est actuellement couverte de tuiles creuses ; elle est soulignée par une génoise en terre cuite.

  • Murs
    • calcaire moellon
    • bois pan de bois
    • brique
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, en rez-de-chaussée surélevé, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • État de conservation
    remanié
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Albe (Edmond), Monographies, Archives diocésaines de Cahors, texte mis en ligne sur www.quercy.net (consulté le 2 novembre 2010).

Bibliographie

  • Garrigou Grandchamp (Pierre), Scellès (Maurice) dir., Demeures du Moyen Âge dans le Lot, Saint-Saturnin, Editions de la Flandonnière, 2023.

    catalogue
  • Duchêne (Gaëlle), Rousset (Valérie), Commune d'Albas, Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager, Document de présentation, mai 2005, 150 p.

Documents multimédia

  • https://patrimoines.lot.fr Maisons médiévales du Lot

Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2016
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Conseil départemental du Lot
Cassan Elodie
Cassan Elodie

Chercheur en inventaire du patrimoine au Département du Lot entre 2012 et 2018.

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