Dossier d’œuvre architecture IA46103003 | Réalisé par
Cassan Elodie
Cassan Elodie

Chercheur en inventaire du patrimoine au Département du Lot entre 2012 et 2018.

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  • dossier ponctuel
château fort dit "repaire de la Fon", abri troglodytique
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Conseil départemental du Lot

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lot - Martel
  • Commune Martel
  • Lieu-dit Gluges
  • Cadastre 1812 D2 554  ; 2011 BM 286
  • Dénominations
    château fort, abri troglodytique
  • Appellations
    repaire de la Fon

Qualifié au 13e siècle de "repaire de la Fon", le château de Gluges a peut-être été bâti par le seigneur de Lafon au 12e ou au 13e siècle, avant d'être racheté par le seigneur de Taillefer en 1314. Il s'agit d'une fortification semi-troglodytique, établie à flanc de falaise pour servir d'assise à la seigneurie et contrôler un gué sur la Dordogne. L'accès se fait à l'ouest par le biais d'un chemin étroit formé de marches taillées dans le rocher qui mènent vers une porte en arc brisé datable du 15e siècle.£Les vestiges de murs d'enceinte arasés délimitent une terrasse d'environ 150 m2 sur laquelle s'élevaient plusieurs bâtiments adossés à la falaise. Le plus ancien formait la partie centrale de l'ensemble bâti actuel. Les trous d'encastrement de poutres et les traces de blocages au mortier de chaux qui unifiaient la paroi rocheuse indiquent qu'il comprenait au moins deux niveaux aménagés. Des traces d'enduit peint, simulant un grand appareil rouge à joints blancs et cerné de noir, sont encore visibles au dessus d'un épais remblai de destruction, sur un panneau de 2,40 m de hauteur et 1,50 m de largeur aujourd'hui exposé aux intempéries. Seules les assises inférieures de la façade sud de ce bâtiment fortifié sont conservées. Elles révèlent une construction soignée, en moellons calcaire assisés, et suggèrent la présence d'un angle arrondi vers l'ouest.

De part et d'autre de ce bâtiment pouvant être daté du 12e ou du 13e siècle, des extensions semblent avoir été réalisées le long de la paroi rocheuse. A l'est, un ensemble de murs ferme une plateforme sur laquelle ouvre une grotte aménagée qui a pu servir d'espace de stockage et de refuge. A l'ouest, un mur arasé percé de jours en archère longe un passage étroit qui peut être identifié comme une sorte de chemin de ronde couvert de tuiles à la période moderne.

Rattaché à la vicomté de Turenne, Gluges apparaît comme un important lieu de passage sur un axe très fréquenté par les marchands et pélerins, entre Martel, dynamique bourg marchand, et Montvalent, chef-lieu de châtellenie. Au 13e siècle et au début du 14e siècle, la seigneurie est tenue en fief du vicomte de Turenne par les Lafon puis les Grenier (Champeval, 1976, p. 181) qui surveillent, pour le comte de leur suzerain, un passage et des gués sur la Dordogne ainsi que le port de Gluges-Montvalent (ou Copeyre). Les premiers sont peut-être à l'origine de la construction d'une première fortification troglodytique qui est qualifiée dans les sources du 14e siècle de "repaire de la Fon" (ou de la Font).

En 1314, des bourgeois de Martel, Pierre et Bernard Taillefer (ou Talhofer), achètent à Gaubert Grenier le repaire de la Fon de Gluges et les droits seigneuriaux associés, tels qu'un péage sur le passage sur la Dordogne et le droit de pêche (Guély 2002, p. 14). Les Taillefer restent à la tête de la seigneurie de Gluges jusqu'à la fin du 15e siècle, mais ils vendent la fortification établie à flanc de falaise à Etienne Faure, également bourgeois de Martel et seigneur de Mirandol. Ce dernier rend hommage pour le repaire de la Fon dès le 15e siècle. La famille de Taillefer conserve toutefois des possessions à Gluges, notamment une maison située à proximité du château. Un acte de 1515 concernant ce bien permet ainsi d'avoir une description relativement précise du site : la propriété, composée d'une maison, d'un jardin et du rocher, est localisée au Roc dit "la Maison de la Fon", confrontant avec la porte, la courtine et le chemin en degrés de ladite maison de la Fon de Taillefer (Guély 2002, p. 14). En 1643, la veuve du seigneur de Mirandol renouvelle l'hommage pour le repaire mais il semble que ce dernier ait été rapidement délaissé par les seigneurs successifs au profit de demeures nobles plus confortables.

Les structures conservées au niveau de la terrasse centrale pourraient correspondre à une première phase de construction datable du 12e ou du 13e siècle. En revanche, la porte qui marque l'entrée orientale est liée à des maçonneries moins soignées et prenant appui contre une ancienne chaîne d'angle : l'ensemble semble résulter d'un remaniement peut-être opéré au 15e siècle. Les assises de mur visibles à l'extrémité ouest du site témoignent également de remaniements ou d'une extension réalisé(e)s à une période tardive.

  • Période(s)
    • Principale : 12e siècle , (incertitude)
    • Principale : 13e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : 15e siècle , (incertitude)

Les ruines du château, ou de la "roque", de Gluges, dit de la Fon ou de Taillefer, sont visibles à l'extrémité du village, dominant les habitations organisées le long d'une rue principale. Il s'agit d'une fortification semi-troglodytique, établie à flanc de falaise pour servir d'assise à une seigneurie locale et contrôler, sur le chemin de Martel à Montvalent, un passage sur la Dordogne ainsi qu'un port.

L'accès se fait à l'ouest par le biais d'un chemin étroit formé de marches taillées dans le rocher qui mènent vers une porte couverte d'un arc brisé en moellons équarris de travertin. Les vestiges de murs d'enceinte arasés délimitent une terrasse d'environ 150 m2 sur laquelle s'élevaient plusieurs bâtiments adossés à la falaise. Le plus ancien formait la partie centrale de l'ensemble bâti actuel. Les trous d'encastrement de poutres et les traces de blocages au mortier de chaux qui unifiaient la paroi rocheuse indiquent qu'il comprenait au moins deux niveaux aménagés. Seules les assises inférieures de la façade sud de ce bâtiment fortifié sont conservées. Elles révèlent une construction soignée, en moellons calcaire assisés, et suggèrent la présence d'un angle arrondi vers l'ouest. De part et d'autre de cette maçonnerie pouvant correspondre aux structures les plus anciennes, des extensions semblent avoir été réalisées le long de la paroi rocheuse. A l'est, un ensemble de murs ferme une plateforme sur laquelle ouvre une grotte aménagée qui a pu servir d'espace de stockage et de refuge. A l'ouest, un mur arasé percé de jours en archère longe un passage étroit qui peut être identifié comme une sorte de chemin de ronde couvert de tuiles à la période moderne.

  • Murs
    • calcaire moellon
  • Couvrements
    • roche en couvrement
  • État de conservation
    vestiges
  • Techniques
    • peinture
  • Précision représentations

    Des traces d'enduit peint sont conservées au dessus d'un épais remblai de destruction, sur un panneau de 2,40 m de hauteur et 1,50 m de largeur malheureusement exposé aux intempéries. La peinture représente un faux appareil rouge à joints blancs et cerné de noir.

  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bibliographie

  • Séraphin (Gilles), Donjons & châteaux du Moyen Âge dans le Lot, Portet-sur-Garonne, Editions midi-pyrénéennes, 2014.

    catalogue
  • Champeval (Jean-Baptiste), Dictionnaire des familles nobles et notables de la Corrèze, 2 vol., Tulle, 1911-1913 (réimp. Marseille, 1976).

  • Guély (Marguerite), L'histoire de Gluges d'après les archives de Martel, Ed. Les Amis de Gluges, 2002.

Documents multimédia

  • https://patrimoines.lot.fr Châteaux et manoirs du Lot

Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2013
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Conseil départemental du Lot
Cassan Elodie
Cassan Elodie

Chercheur en inventaire du patrimoine au Département du Lot entre 2012 et 2018.

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