Dossier d’œuvre architecture IA46101941 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, inventaire préliminaire de l'architecture civile médiévale
bourg : castrum
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Conseil départemental du Lot
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lot
  • Commune Bélaye
  • Cadastre 1811 A1  ; 2019 AB

J. Lartigaut (1979) constatait qu'il n'était pas sûr que l'évêque de Cahors ait été seigneur de Bélaye longtemps avant l'hommage rendu en 1228 au roi par Guillaume de Cardaillac. La famille éponyme occupe en effet une situation éminente dès le premier tiers du 11e siècle : vers 1030, Kalsan de Bélaye fait don de l'église de Pescadoires à l'abbaye Saint-Pierre de Moissac. En 1236, les Bélaye sont contraints de céder à l'évêque tout ce qu'ils avaient dans le « fort » du castrum, mais aussi le péage fluvial, le rivage, etc. Ils n'apparaissent d'ailleurs plus dans la documentation après cette date et l'évêque fait figure d'unique seigneur de Bélaye. Des lignages de chevaliers, dont les plus importants sont les Guiscard, les Séguier, les Grézels et les Floiras, résident dans le castrum aux 13e et 14e siècles. Bélaye est alors le siège d'un archiprêtré et celui d'une châtellenie.

Des consuls sont mentionnés dès 1270 et il est fait référence aux coutumes de Bélaye en 1283-1284 (F. Lacoste, 1908, p. 68-69 ; P. Flandin-Bléty, 1983, p. 261). La version conservée, sous forme de copies et restée inédite, reprend la quasi-totalité des articles des coutumes octroyées par l'évêque Barthélemy de Roux aux habitants de Luzech en 1270, et peut-être peu après à ceux de Bélaye ou bien seulement en 1327 (P. Flandin-Bléty, 1983, p. 261-262). Elles précisent que deux des consuls doivent être élus parmi les nobles du castrum (J. Lartigaut, 1979, p. 244).

Après la guerre de Cent ans, le castrum est déserté par ses nobles et connaît le déclin de tous les sites perchés (J. Lartigaut, 1979, p. 244). La place est prise par les protestants en 1579 puis reprise par les catholiques qui en font détruire les fortifications (G. Lacoste, 1886).£Aucun vestige antérieur à 1236 n'a été identifié au cours de l'enquête sur l'architecture civile médiévale réalisée en 2007. La datation des quatre principaux édifices conservés, ou de leurs vestiges, reste par ailleurs incertaine. La demeure dite « Ancien château » date peut-être de la fin du 13e siècle ou du début du 14e, mais les fenêtres de la Maison Raynaly paraîtraient bien archaïques si la première moitié du 14e siècle était confirmée.

Eléments repérés des 13e-14e siècles :

Maison (parc. 2019 AB 248), élévation sur la rue, pierre de taille en partie conservée sur deux niveaux ; maison (parc. 2019 AB 278), élévation sur la rue, maçonnerie en pierre de taille partiellement conservée, trois pierres chanfreinées d'un piédroit de porte au rez-de-chaussée, chaîne d'angle sud-est ; parc. 2019 AB 281, corps de logis, élévation sud, pans de maçonnerie en pierre de taille, et vestiges d'un piédroit à l'étage ; édifice non identifié (parc. 2019 AB 404), demi-arc dans une maçonnerie médiocre (selon un renseignement oral une voûte d'ogives dans le bâtiment effondré) ; parc. 2019 AB 289, traces d'une construction dont le premier niveau était partiellement excavé dans la roche.

  • Période(s)
    • Principale : 13e siècle , (incertitude)

Le castrum est implanté au sommet d'une « cévenne » dominant le Lot de plus de 130 m et échancrée en éperon par le ruisseau de Rivel. Il n'occupe probablement à l'origine que la partie orientale du site, « lo cab del castel », où résident les familles de chevaliers et où subsistent aujourd'hui d'importants vestiges de demeures médiévales. L'une d'elles, dite « ancien château », jouxtait l'enceinte et la porte construite au débouché de la route d'Albas, Luzech et au-delà Cahors. Le front ouest était défendu par le château des Bélaye puis des évêques de Cahors, précédé d'un fossé, « la Trincade », qui séparait le « fort » du quartier ouest, le Mercadiel où se trouvait la place du marché.

L'enceinte englobait le fort et le Mercadiel, où le bâti est plus lâche et où les vestiges de maisons médiévales sont plus ténus. Des vestiges en sont conservés au sud-est et à l'ouest, tandis qu'au nord du fort elle était constituée de maisons jointives. L'église paroissiale a été construite après 1350 à l'angle sud-ouest du castrum en mordant sur l'enceinte qu'elle renforçait. Des faubourgs sont mentionnés par les textes : Lou Coustals de Bélaye à l'est, et peut-être le Barry Bas et le Barry Naout au sud et au sud-ouest (F. Lacoste, 1908).

  • Murs
    • calcaire pierre de taille
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Documents d'archives

  • A.D. Dordogne, Fonds Rouméjoux, dessin : Vue générale du site et fenêtre de la maison Raynaly, 31 mars 1865.

  • A.D. Haute-Garonne, Fonds Chevillot, 7FI : texte et photographies (entre 1950 et 1956).

Bibliographie

  • Séraphin (Gilles), Donjons & châteaux du Moyen Âge dans le Lot, Portet-sur-Garonne, Editions midi-pyrénéennes, 2014.

    p. 216 (catalogue)
  • Garrigou Grandchamp (Pierre), Scellès (Maurice) dir., Demeures du Moyen Âge dans le Lot, Saint-Saturnin, Editions de la Flandonnière, 2023.

    p. 248-249 (catalogue)
  • Lacoste (Guillaume), Histoire générale de la province de Quercy, Cahors, Girma, 1885, 1ère édition 1783 (réédition : Marseille, Laffite Reprints, 1982), tome III.

    p. 41, 60, 110
  • Lacoste (Guillaume), Histoire générale de la province de Quercy, Cahors, Girma, 1886, 1ère édition 1783 (réédition : Marseille, Laffite Reprints, 1982), tome IV.

    p. 247
  • Lacoste (F.), Bélaye et ses environs, Cahors, Plantade, 1909.

  • Séraphin (Gilles), Cahors et la vallée du Lot, Cahors, Ed. Études et communication, 1990 (Coll. Guides Tourisme et patrimoine).

    p. 27-28
  • Didon (Catherine), Châteaux, manoirs et logis. Le Lot, Chauray, Ed. Patrimoine medias, 1996.

    p. 246

Périodiques

  • "Journée foraine du 16 septembre (Bélaye - Luzech)", dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. C, 1979.

    p. 220-221
  • Lartigaut (Jean), "La châtellenie de Bélaye au Moyen Age", dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. C, 1979.

    p. 228-251
  • Flandin-Bléty (Pierre), "Diffusion des coutumes de Cahors et temporalité épiscopale. La charte de Goujounac (1327)", dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. CIII, 1983.

    p. 253-299
  • "Bélaye-en-Quercy en 1890", dans Quercy-recherche, n° 59-60, septembre-décembre 1984.

    p. 30-31

Documents figurés

  • Châteaux et manoirs du Lot, carte touristique, Département du Lot, 2015.

Documents multimédia

  • https://patrimoines.lot.fr Châteaux et manoirs du Lot

Date(s) d'enquête : 2007; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Conseil départemental du Lot