Les origines du castrum sont incertaines : Jean Lartigaut (Journée foraine, 1979) sinterrogeait sur la préexistence éventuelle dune motte dont il trouvait mention à proximité immédiate du site, et dont le toponyme de Terralh aurait pu garder le souvenir.£La première mention connue du castrum, ou tout au moins des « chevaliers et des hommes » de Camboulit, n'est pas antérieure à 1233 (E. Albe, 1915 ; et non 1230, G. Lacoste, 1884), date à laquelle les seigneurs de différents lieux du Quercy rejoignent la confédération suscitée par le vicomte de Turenne, labbé de Tulle et les consuls de Cahors et de Figeac pour lutter contre les Routiers. En 1250, Arnaud Barasc, seigneur de Béduer, cède à Guillaume de Cardaillac les droits qu'il possède sur la terre de Camboulit et de Corn (N. Bru, 1998). Trois Cardaillac figurent aux premières places, aux côtés d'un Raymond de Camboulit et d'un Gaillard de Béduer, parmi les neuf coseigneurs qui octroient, en 1260, une charte de coutumes aux chevaliers et habitants du « castrum » de Camboulit et de son territoire (L. d'Alauzier, 1943, p. 123). Vers 1295, les Cardaillac cèdent leurs possessions à Camboulit aux Balène, de Figeac, dont la part est achetée par l'abbé de Figeac en 1309 (L. dAlauzier, 1943, p. 124, 126). L'imbroglio inextricable de la coseigneurie imposera en 1465 le recours à un arbitrage d'où il ressort que l'abbé est alors le principal seigneur de Camboulit et le suzerain des autres coseigneurs : Pierre de Cornely, Bertrand de Lascazes, Déodat Barasc, Jean de Béduer, Bertrand de la Roque, Imbert de Prudhomme et Déodat Lestroa (L. d'Alauzier, 1943).£Pendant la guerre de Cent ans, les Anglais s'emparent à deux reprises de Camboulit, dont Bertrand Basserat répare et renforce les défenses en 1382 (Péchal, 1914) ; Dieudonné de Barasc les en chasse en 1427 et tente de s'approprier la seigneurie aux détriments de Delphine Othon, veuve de Pierre de Grammont, qui obtient par voie de justice de rentrer dans ses droits en 1453, et teste en 1470 en faveur de son fils unique, Bertrand de Lascazes, qui devient ainsi seigneur de Camboulit, Lagache, Laudamie et Roquefort (L. d'Alauzier, 1971). Lors du dénombrement de 1504 sont seulement mentionnés comme ayant des droits à Camboulit : François de Barasc, coseigneur, Dorde de Lascazes, coseigneur, avec maison, Jean de Cornely, coseigneur pour un quart, avec sa demeure, et un Jean Bessières, de Cahors (L. d'Alauzier, 1984-1985).£La charte de 1260 crée quatre consuls, deux élus parmi les nobles de la ville, et deux parmi le peuple, qui doivent être présentés aux seigneurs ou à leur bayle (L. d'Alauzier, 1943, p. 123) ; le texte, sommaire, ne leur attribue aucune compétence particulière en matière de voirie ou déquipements publics : en 1493, cest à labbé de Figeac quest demandée lautorisation « de pratiquer une fenêtre dans le mur du lieu » (J. Lartigaut, 1978, p. 217). Une maison consulaire aurait existé au 15e siècle (J. Lartigaut, 1978, p. 211), à moins quil ne sagisse que du « casal » du consulat mentionné en 1448 (A. D. Lot, 69 J art. 36).£En 1325, Lombarde de Cardaillac devient supérieure de lhôpital de Camboulit, « fondé par ses proches » (L. Guilloreau, 1912-1915), lexpression évoquant des Cardaillac ou des membres de familles alliées et probablement une fondation alors pas très ancienne. Létablissement a probablement cessé de fonctionner pendant la guerre de Cent ans, puisquil est fait état en 1448 de « lemplacement où lon dit que fut autrefois lhôpital », dans le barri del Valat alias de la Fabria, même si la maison et la cour de lhôpital sont encore citées lannée précédente (J. Lartigaut, 1978, p. 227 ; A. D. Lot, 69 J art. 36).£Excepté léglise paroissiale hors les murs dédiée à Saint-Martin, dont la plus grande partie peut remonter à la seconde moitié du 12 siècle, Camboulit ne montre aucun vestige de constructions antérieures au 13e siècle. Il est vrai que nous ne connaissons ce qui subsistait du château au début du 20e siècle, dont une tour, que par de très rares photographies. Trois autres édifices seigneuriaux sont en revanche en partie conservés. Le plus connu est la « Tour de Laudamie », bâtie sur lenceinte, avec des arrachements de murs qui prouvent quelle appartenait à un ensemble constitué de plusieurs corps de bâtiment. Dune autre grande demeure, voisine et qui pourrait être celle des La Tour, ne subsiste quun bâtiment tronqué. Le troisième édifice est un long corps de logis établi sur le tracé de lenceinte, mais dont lélévation sud, épaulée par trois contreforts, présente deux fenêtres géminées.£Ce sont des constructions en bel appareil réglé de pierre de taille. Les formes des fenêtres géminées à arcs ou à linteaux seraient en faveur de datations tardives, des environs de 1300 ou des premières décennies du 14e siècle.£Eléments repérés des 13e-14e siècles :£Maison (parc. 2020 A 176), élévation nord-ouest sur andronne, maçonnerie de moellons équarris assisés.£Eléments repérés des 15e-16e siècles :£Maison (parc. 2020 A 154), élévation sur la rue, au rez-de-chaussée piédroit chanfreiné et claveaux à arête vive d'un arc disparu et petite fenêtre à linteau orné dune accolade ; maison ruinée (parc. 2020 A 125), élévation est, cheminée ; parc. 2020 A 173, élévation nord, linteau orné d'une accolade, en remploi ; maison (parc. 2020 A 140), élévation nord-est sur rue, porte en anse de panier chanfreinée (datation incertaine).£Chronogrammes relevés : 1742, 1743, 1774, 1825.
- enquête thématique départementale, inventaire préliminaire de l'architecture civile médiévale
- (c) Inventaire général Région Occitanie
- (c) Conseil départemental du Lot
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Lot - Figeac Ouest
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Commune
Camboulit
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Cadastre
1834 A2, B2, C1 ;
2020
A
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Dénominationsensemble castral, village
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Période(s)
- Principale : 13e siècle
- Principale : 14e siècle
- Principale : 15e siècle
Le castrum a été implanté sur un promontoire peu élevé, dominant d'un côté la vallée du Célé et léglise paroissiale Saint-Martin à moins de 800 m, de l'autre le Ravin du Vial creusé par un ruisseau.£Avant de tenter de situer sur le plan les édifices et lieux mentionnés par les textes, il faut au moins saccorder sur les trois principales entités qui constituent le bourg, à savoir le « château », au sens large, incluant la chapelle Saint-Clément, le bourg subordonné qui sétend jusquà la Porte du Pont, et au-delà le faubourg qui sest développé au nord-est jusquà la fourche des deux chemins menant lun à Cambes, lautre à Figeac.£Le premier est bien circonscrit par un tracé circulaire, dont le front oriental conserve dimportantes sections dun mur denceinte en pierre de taille, avec une poterne qui pourrait être le « portal dels Estrechs ». Du château proprement dit, dont le parcellaire a conservé lemprise mais dont les bâtiments médiévaux ont disparu, ne subsiste que deux portions de murs en pierre de taille et une tour ronde moderne avec une partie de la courtine. A proximité, léglise paroissiale a remplacé la chapelle castrale dédiée à saint Clément ; la « caminade » voisine se trouvait entre la rue menant du portal dels Estrechs à la chapelle, et le « mur du lieu » (A.D. Lot, Fonds J. Lartigaut, 1493, 1498 ; désormais la dates indiquées sans autre référence renvoient à ce fonds), dans lequel le recteur obtient de percer une fenêtre en 1493 (J. Lartigaut, 1978, p. 217).£Un autre édifice est la Tour de Laudamie, quil faudrait plutôt appeler de lAudonia, du nom dune famille présente à Camboulit au moins depuis la seconde moitié du 13e siècle, les Oth ou Audon (L. dAlauzier, 1971, p. 341 n. 2). Lappellation résulte dune tradition peut-être ininterrompue au moins depuis 1488, date à laquelle elle appartient à Déodat de Lascazes, petit-fils de Delphine Oth. La tour ou la maison sont situées par plusieurs actes du 15e siècle, dans le « castrum », la « forteresse » ou le « réduit » (1440, 1460, 1479), et elles confrontent le « mur du lieu » (1440), une autre maison confrontant en 1496 le mur du castrum et le pressoir de Déodat de Lascazes, et la rue qui mène vers léglise (1496), indications conformes à ce qui nous est parvenu de lhôtel de Delphine Oth.£Aux environs immédiats de celui-ci se trouvaient, dans le « castrum », la maison des La Tour (1463), dont les biens avaient été achetés par Pierre de Grammont, premier mari de Delphine Oth, en 1418 (L. dAlauzier, 1971, p. 341), la tour des Cornély (1493) et la maison des Lasserre (1460 ; dont les biens sont vendus à labbé de Figeac en 1464, cf. L. dAlauzier, 1943, p. 125), trois familles de coseigneurs de Camboulit (L. dAlauzier, 1943, p. 124-125). A lintérieur du castrum sont encore mentionnées la maison de R. de Béduer dite « La cava da Roqua » (1447), la maison « da Roqua » tenue par R. de Béduer en 1408, dont lemplacement est précisé par des confronts : chemin de la maison de la Roqua vers la chapelle du lieu (1502), rue publique du portal dels Estrechs vers l« hospitium » de la Roqua (1460). Les La Roque comme les Béduer ont également été coseigneurs de Camboulit (L. dAlauzier, 1943, p. 125-126).£Le « castrum » est ainsi à lévidence le quartier seigneurial, en tout cas au moins entre 1387 et 1502, et le seul à être enclos dun « mur ». Un manque cependant : le « château », ou tout au moins la demeure des seigneurs dominants, les Cardaillac puis labbé de Figeac, qui napparaît pas dans actes dépouillés par J. Lartigaut. Les Cardaillac, il est vrai, ont disparu de Camboulit depuis la fin du 13e siècle, et à défaut de son « hospitium » sont mentionnées, en 1479 la réserve seigneuriale (curtilis) de labbé, et sa citerne en 1502.£Certaines portes de lenceinte du castrum peuvent être situées. Lidentification hypothétique de la poterne (sans doute la « portanela » de la maison accensée aux frères Teuliès en 1502) conservée avec le « portal dels Estrechs » est confirmée par les différentes mentions et en particulier celles des rues auxquelles elle est associée, vers la Roqua (1460, 1502) et vers la chapelle (1493, 1496). De là, la rue se poursuivait vers la Porte Neuve, « porta nova » ou « portal nou » (1463, 1493, 1496, 1498) qui avait pour confronts, en 1387, le mur du castrum et une maison appartenant à Gaspard de La Tour (1463) : il faut donc la placer à louest, entre le « château » et lactuelle parcelle 2020 A 184. La « Porte del pla », qui était sans doute la porte principale du castrum, napparaît que deux fois dans les actes dépouillés par Jean Lartigaut (1455, 1493), mais avec la mention sans équivoque du chemin allant du « portal del pla » à la « capella » (1493) ; il sagit sans doute du « portal » du castrum mentionné en 1437.£Lenceinte du castrum était probablement doublée dun fossé, qui est en tout cas attesté entre le Portal Nou et le barri du même nom (1437, 1447). Les autres mentions du « vallat » (1418, 1438, 1488, 1495, 1498) ne permettent pas, en létat de nos connaissances, de le localiser, et on ne peut donc exclure quun fossé ait bordé tout ou partie de lagglomération subordonnée dont laccès était contrôlé, au débouché du chemin venant de Figeac et Cambes, par le Portal del Pon, mentionné en 1438 et 1461 à proximité des chemins vers Figeac et vers la font de Mialfons : il sagissait dune tour-porte dont seul subsiste le premier niveau, qui peut dater du milieu du 13e siècle. En revanche, et contrairement à ce que nous avons écrit en 2013 (G. Séraphin, 2014, p. 233), la porte nétait pas liée à une enceinte : nous avons vu que toutes les mentions du « mur » sattachent au quartier seigneurial, et le tracé parcellaire ne conserve, à bien y regarder, aucune trace évidente dune seconde enceinte.£Il nest donc pas surprenant que le « castrum » soit qualifié de « reductum » en 1440, étant le seul refuge possible pour les habitants du bourg et leurs biens. Labsence quasi-totale, dans le bourg, de vestiges de constructions des 13e-14e siècles mais aussi des 15e-16e siècles nous semble suffisamment le confirmer.£Là sarrête ce que nous pensons suffisamment établi. Les archives mentionnent nombre de « barris » : de Lestibia, confrontant le chemin vers Figeac, del Terralh, de la Barbacane, peut-être celle dans laquelle résiste Pierre de Grammont en 1426 (L. dAlauzier, 1971, p. 343), de la Guibertia, de la Cleda, de la Bernadia, de la Portalia, à la Micalia, del Valat ou de la Fabria, mais aussi le « portal de la bistor », que nous renonçons à localiser.
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Murs
- grès
- calcaire
Champs annexes au dossier - Architecture
- NOTB_G Aubert de la Chesnaye des Bois (François-Alexandre), Badier (Jacques), Dictionnaire de la noblesse..., t. XI, Paris, 1863-1876, p. 610.£Querci-Fons (Le) : Documents pour servir à l'histoire de cette ville et du prieuré de Fons, dans Le Cabinet historique, Paris, t. 15, 1869, p. 42.£Lacoste (Guillaume), Histoire générale de la province de Quercy, Cahors, Girma, t. II, 1884, p. 230.£Péchal (abbé), Corn et des environs, dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. XXXIX, 1914, p. 2-18, 159-163.£Albe (Edmond), Cahors. Inventaire raisonné et analytique des archives municipales, Cahors, Imp. Rougier, 1915, p. 24.£Alauzier (Louis d'), Coutumes de Camboulit (1260), dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. LXIII, 1943, p. 121-137.£Alauzier (Louis d'), Le dénombrement de 1504 en Quercy pour le ban et l'arrière-ban, dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. CV, 1984, p. 223, 255-256, 273, t. CVI, 1985, p. 38.£Thamié (Pierre), Camboulit en Haut-Quercy, Editions Diana Brown, château de Béduer, 1991 (non consulté).£Didon (Catherine), Châteaux, manoirs et logis. Le Lot, Chauray, Ed. Patrimoine medias, 1996, p. 204.£Bru (Nicolas), L'occupation du sol au Moyen Age dans le canton ouest de Figeac, mémoire de maîtrise d'Histoire sous la direction de Mme Sylvie Faravel et de M. Gérard Pradalié, Université de Toulouse-Le Mirail, 1998, vol. 1, p. 98-117.£Séraphin (Gilles), Donjons et châteaux du Moyen Age dans le Lot, coll. Archives de pierre, Portet-sur-Garonne, Editions midipyrénéennes, 2014, p. 16, 34, 116, 135, 155, 187, 193, 233-234.£Delclaux (Docteur), Examen topographique et toponomastique des traces de la migration de deux peuplades celtiques en Quercy et Rouergue, dans Union Historique et Archéologique du Sud-Ouest : Xe congrès historique et archéologique, à Cahors (18-21 juillet 1928), Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. LI, 1930, 2e et 3e fascicules, p. 219-227.
- NOTB_S A.D. Lot, Fonds Jean Lartigaut, 69 J art. 36.
- APPA
- APRO
- ARCHEO
- AVIS
- CCOM
- CHARP
- CHARPP
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- COORMLB93
- COORMWGS84
- COORWGS84
- ENCA
- EPID
- ESSENT
- ETACT
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- FENP
- INTER
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Bibliographie
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Séraphin (Gilles), Donjons & châteaux du Moyen Âge dans le Lot, Portet-sur-Garonne, Editions midi-pyrénéennes, 2014.
catalogue -
Garrigou Grandchamp (Pierre), Scellès (Maurice) dir., Demeures du Moyen Âge dans le Lot, Saint-Saturnin, Editions de la Flandonnière, 2023.
catalogue
Documents multimédia
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https://patrimoines.lot.fr Châteaux et manoirs du Lot
Chercheur en inventaire du patrimoine au Département du Lot entre 2012 et 2018.
Chercheur en inventaire du patrimoine au Département du Lot entre 2012 et 2018.