• enquête thématique départementale, inventaire préliminaire de l'architecture civile médiévale
château
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Conseil départemental du Lot

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lot - Gramat
  • Commune Alvignac
  • Lieu-dit Salgues
  • Cadastre 1825 B1 64  ; 2013 AB01 197
  • Dénominations
    château

Le château de Salgues présente une tour carrée du 13e siècle et les vestiges d'un logis médiéval accolé, largement remanié aux 17e puis 19e siècles.

Un Roger de Salgues figure en 1097 dans un acte de restitution de terres à l'abbaye de Tulle. Un Rigaud de Salgues est mentionné en 1286 à propos de Miers, dont l'un des co-seigneurs est Pierre de Salgues en 1320. Un membre de la famille, Raymond de Salgues, accompagne en Italie Raymond de Gramat, évêque du Mont Cassin, vers 1326, et reçoit la dignité de patriarche d'Antioche en 1364 ; son seul parent connu serait Bertrand de Salgues, damoiseau. La seigneurie, sans doute tenue du baron de Gramat, passe des Salgues aux Bormes, et noble Jean de Bormes est dit seigneur de Salgues en 1360. La même famille, qui se dit également propriétaire du repaire voisin de Réveillon, est encore à Salgues au siècle suivant (E. Albe, 2005). En 1504, c'est Agnet de Salgues qui a la seigneurie du lieu, qu'il tient de l'abbé de Rocamadour et du baron de Gramat, avec son château "fort vieux et disruits, et pauvrement bastis", jardin et colombier (L. d'Alauzier, 1984) : il est possible qu'Agnet ait pris le nom du fief, car les Bormes n'auraient été remplacés par les Tanes que quelques décennies plus tard : en 1551 et 1556, c'est François de Tanes qui en est seigneur (E. Albe, 2005, p. 23, 24). En 1589, Salgues passe par mariage aux Plas de Tanes qui le possèdent jusqu'à la Révolution (id.). Vendu comme Bien National, le château devient en 1818 propriété de la famille Dejean.

La tour peut dater du 13e siècle, ainsi qu'une partie du corps principal du logis en continu. Une importante campagne de travaux intervint à la fin du 16e ou au 17e siècle à l'initiative des Plas de Tanes : percement d'ouvertures dans la tour, réaménagement du logis primitif, adjonction d'une cage d'escalier et d'une nouvelle aile. Des remaniements sont intervenus au 19e siècle sur les façades et toitures (construction d'une charpente mansardée sur la tour), outre l'adjonction de bâtiments agricoles annexes : un dessin datant de 1813 dresse un plan du domaine, qui intégrait les fermes de Salgues et de Réveillon, mais relève peut-être d'une vue fantasmée (présence d'un jardin paysager au nord du château, dont on ne conserve trace).

  • Période(s)
    • Principale : 13e siècle
    • Principale : 2e moitié 16e siècle , (incertitude)
    • Principale : 1ère moitié 17e siècle , (incertitude)
    • Principale : 19e siècle

La tour, sur plan carré de 8 m de côté environ, était une construction pratiquement aveugle, avec pierre de taille pour les angles et encadrements de baie portant traces de laye. Le rez-de-chaussée a été transformé ultérieurement pour un usage agricole, avec percement d'une porte côté nord et d'un jour d'éclairage côté ouest, ainsi que réalisation d'une voûte surbaissée en berceau brisé. La porte d'accès se trouvait au premier étage, dans l'élévation sud, où elle a été remplacée par une fenêtre ; les différents niveaux ont été remaniés et les dispositions actuelles ne permettent pas d'observer les maçonneries anciennes.

Le logis médiéval se trouvait dans le prolongement de la tour côté nord, et adoptait sans doute une forme rectangulaire ; adossé contre la tour, il est bâti en petits moellons disposés en assises régulières où apparaissent sur l'élévation ouest une porte chanfreinée et couverte d'un arc brisé, maladroitement appareillé, et une fenêtre croisée (remplacée par une fenêtre moderne), ainsi que sur l'élévation est l'arc brisé d'une porte aujourd'hui murée (visible dans la cage d'escalier).

Plaquée contre la façade est de l'ancien logis, la cage d'escalier droit était éclairée par deux croisées, l'une au sud (dont les traverse et meneau ont disparu, et l'allège intégrait un œilleton ou une bouche à feu), l'autre au nord (dont il ne reste que le piédroit droit) ; la porte palière du premier étage côté présente des armoiries sommairement gravées qui pourraient être celles des Plas de Tanes. Le logis primitif conserve au premier étage une salle avec plafond à la française et cheminée monumentale en pierre ; il est flanqué d'une tour ronde dans l'angle nord-ouest, percée d'une fenêtre demi-croisée et de bouches à feu, desservant peut-être par une porte intérieure une galerie qui courait sur l'élévation arrière. L'aile est a été largement remaniée avec reconstruction des façades, mais conserve quelques traces d'ouverture sur l'élévation sud et une porte ancienne dans l'angle nord-est qui donnait peut-être accès à une aile ou une tour d'angle disparues.

  • Murs
    • calcaire moellon
    • pierre de taille
  • Toits
    ardoise, calcaire en couverture
  • Étages
    sous-sol, 3 étages carrés, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit brisé en pavillon
    • dôme
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
  • Représentations
    • armoiries
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Dessin aquarellé, non signé, daté 1813, conservé au château de Salgues (dimensions approximatives : 35 x 20 cm).

Bibliographie

  • Séraphin (Gilles), Donjons & châteaux du Moyen Âge dans le Lot, Portet-sur-Garonne, Editions midi-pyrénéennes, 2014.

    catalogue
  • Didon (Catherine), Châteaux, manoirs et logis. Le Lot, Chauray, Ed. Patrimoine medias, 1996.

    p. 155
  • Albe (Edmond), Monographies des paroisses autour de Thémines (entre Causse et Limargue), Transcription de Gérard Peyrot, Alvignac, Association Racine - Brive-la-Gaillarde, Editions du Ver luisant, 2005.

    p. 22-24

Périodiques

  • Alauzier (Louis d'), « Le dénombrement de 1504 en Quercy pour le ban et l'arrière-ban », dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, tome CV, 1984, 3e fascicule.

    p. 259
Date(s) d'enquête : 2007; Date(s) de rédaction : 2013, 2015