Dossier d’œuvre architecture IA46101438 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, inventaire préliminaire de l'architecture civile médiévale
village : castrum
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Conseil départemental du Lot
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lot - Figeac-ouest
  • Commune Capdenac
  • Cadastre 1833 C1  ; 2020 C
  • Précisions anciennement commune de Capdenac-le-Haut

Le castrum médiéval de Capdenac a succédé à un oppidum qui a connu une importante occupation protohistorique puis antique, qui s'est prolongée pendant le haut Moyen Age. Il apparaît dans la Vita de saint Géraud d'Aurillac (vers 855 - vers 918), à l'occasion d'une guérison miraculeuse. C'est en empruntant une voie romaine devenue un « cami romieu » que le char transportant une table d'autel en marbre de Narbonne à Limoges serait passé par Capdenac (L. d'Alauzier, 1966, p. 144).

En 1095, les seigneurs de Capdenac font partie des « avoués-défenseurs » de l'abbaye de Figeac qui sont excommuniés par le pape Urbain II. En 1180, pour s'opposer à l'avancée des troupes du roi d'Aragon, le comte de Toulouse campe devant le castrum de Capdenac : on compte parmi les nobles engagés à ses côtés un Adhémard de Capdenac et un Bertrand de Balaguier, qui appartiennent sans doute à des familles qui se partagent la seigneurie. De fait, les coseigneurs semblent relativement nombreux : lors de l'hommage à Simon de Montfort en 1214, ils sont mentionnés collectivement, et ce ne sont pas moins de quinze coseigneurs qui figurent sur la charte des coutumes octroyées en 1291, dont quatre Balaguier et cinq Capdenac. Le castrum reste partagé entre une multitude de coseigneurs jusqu'à la Révolution.

D'abord aux comtes de Toulouse, la suzeraineté passe aux rois de France qui confirment à plusieurs reprises les privilèges des habitants de Capdenac au cours du 14e siècle, mais la place forte est placée sous l'autorité des comtes d'Armagnac devenus comte de Rodez en 1302, qui la conservent jusqu'en 1518, où elle est vendue à Galiot de Genouillac, seigneur d'Assier. Devenue citadelle protestante, elle fait partie des places de sûreté accordées aux Réformés par l'Edit de Nantes.

Des consuls sont mentionnés dès 1243 (A. Teulet, 1866), et la charte de 1291 n'est peut-être qu'un renouvellement des coutumes ; ils ont une maison commune en 1303 (G. Picot, 1901). Un registre notarial des années 1270 (BNF, N.A.F. 10188) fait en outre apparaître un hôpital et une maladrerie. Comme c'est sans doute le cas pour bien des petites villes du Quercy, des marchands de Capdenac participent au grand commerce, aux côtés de ceux de Figeac, achetant des draps de Provins à la fin du 13e siècle, ou opérant à Castelnaudary, Montpellier et Chalon-sur-Saône vers 1320 (L. d'Alauzier, 1954) ; le port sur le Lot (mentionné en 1267 : A. Molinier, 1894) permet le transport des vins de la contrée jusqu'à Bordeaux, et de là jusqu'en Flandres (L. d'Alauzier, 1954). Des habitants de Figeac se réfugient à Capdenac dans les années 1360, pour échapper à la peste (G. Foucault, 1994).

Si la base d'une tour de l'enceinte et l'arcade, à gros quart de rond sur l'angle, d'une maison de la rue de la Commanderie (IA46101449) pourraient dater de la fin du 12e siècle, la majeure partie des constructions médiévales du castrum appartiennent au 13e siècle, ou au début du 14e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 12e siècle , (incertitude)
    • Principale : 13e siècle, 14e siècle

Le site est celui d'un éperon rocheux dominant de quelque 140 m un fort méandre de la vallée du Lot, qui marque la limite entre les actuels départements du Lot et de l'Aveyron. Au pied de l'éperon se trouvait le port, installé sur l'isthme qui le sépare de la petite plaine alluviale de Vic.

Le village s'inscrit dans un triangle défini par le fossé qui le protège au nord du côté du plateau, et les escarpements qui à l'est et à l'ouest portent l'enceinte, avec deux rues principales qui suivent un tracé analogue ; partant de la porte de Gergovie pour l'une, de la place Lucter pour l'autre. Curieusement les vestiges de maisons antérieures à 1400 sont concentrés à proximité de la place Lucter et de la porte Vigane, tandis que le cœur du village conserve une douzaine de bâtiments, complets ou à l'état de vestiges, datables des 15e et 16e siècles. L'enquête sur l'architecture civile médiévale réalisée en 2006 a cependant été partielle puisqu'elle n'a pris en compte que les vestiges visibles depuis la rue : elle pourrait être complétée par l'examen des murs mitoyens et des murs arrière ainsi que des caves.

Sur les neuf maisons les mieux conservées, cinq avaient une façade en pan de bois, aujourd'hui disparu, à l'étage. Les seules fenêtres restituables sont celles de l'étage en pierre de taille de l'actuelle mairie : leurs piédroits étaient ornés d'une colonnette à chapiteau qui se prolongeait en tore sur l'angle. C'est donc aux rez-de-chaussée que les formes significatives sont les plus nombreuses, avec des arcades de portes et de boutique, le plus souvent ornées d'un tore sur l'angle, dont cinq portes à embrasure extérieure. Autant que l'on puisse en juger, les formes sont celles de Figeac, tout proche.

  • Murs
    • calcaire moellon
    • grès pierre de taille
    • bois pan de bois
  • Statut de la propriété
    propriété privée
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler, site archéologique

Documents d'archives

  • Registres du notaire Pons André 1276-1280, BNF, NAF 10188.

  • A.D. Tarn, E. 314.

Bibliographie

  • Séraphin (Gilles), Donjons & châteaux du Moyen Âge dans le Lot, Portet-sur-Garonne, Editions midi-pyrénéennes, 2014.

    p. 236-237 (catalogue)
  • Garrigou Grandchamp (Pierre), Scellès (Maurice) dir., Demeures du Moyen Âge dans le Lot, Saint-Saturnin, Editions de la Flandonnière, 2023.

    catalogue
  • Delpon (Jacques-Antoine), Statistique du département du Lot, Paris-Cahors, 1831, tome I.

    p. 443-444
  • Teulet (A.), Layettes du trésor des Chartes, Paris, Henri Plon éditeur, 1866, Tome II,

    p. 509-510, n°3090
  • Nadaud (Joseph), Nobiliaire du diocèse et de la généralité de Limoges, publié par A. Lecler, t. III, Limoges, 1878.

    p. 493-526
  • Lacoste (Guillaume), Histoire générale de la province de Quercy, Cahors, Girma, 1883, 1ère édition 1783 (réédition : Marseille, Laffite Reprints, 1982), tome I.

    p. 446
  • Lacoste (Guillaume), Histoire générale de la province de Quercy, Cahors, Girma, 1885, 1ère édition 1783 (réédition : Marseille, Laffite Reprints, 1982), tome II.

    p. 87, 180
  • Lacoste (Guillaume), Histoire générale de la province de Quercy, Cahors, Girma, 1885, 1ère édition 1783 (réédition : Marseille, Laffite Reprints, 1982), tome III.

    p. 136-137, 316, 343, 406-407
  • Molinier (Auguste) éd., Correspondance administrative d’Alfonse de Poitiers (Coll. de documents inédits sur l’histoire de France), Paris, Imp. Nationale, t. I, 1894.

    p. 93-94, n° 150
  • Fourastié (Victor), "Charte des privilèges de Capdenac (1291)", dans Annuaire officiel du département du Lot, 1901.

    (non consulté)
  • Picot (Georges) éd., Documents relatifs aux États Généraux et assemblées réunis sous Philippe le Bel, Paris, 1901.

    p. 146-147
  • Albe (Edmond), Cahors. Inventaire raisonné et analytique des archives municipales, Cahors, Imp. Rougier, 1915.

    p. 156, n° 153
  • Alauzier (Louis d’), "La cour du bayle de Capdenac au XIVe siècle", dans Actes du XIIe Congrès d’études régionales de la Fédération des Sociétés académiques et savantes Languedoc-Pyrénées-Gascogne, Albi, 1958.

    p. 45-56
  • Alauzier (Louis d’), "Les ventes aux enchères de biens immobiliers à Capdenac au XIVe siècle", dans Actes du XIIIe Congrès d’études régionales de la Fédération des Sociétés académiques et savantes Languedoc-Pyrénées-Gascogne, « Bigorre et France méridionale », Albi, 1959.

    p. 35-41
  • Dossat (Yves), "Un viguier de Toulouse au début du XIVe siècle, Philippe de Fontanes (1303-1310)", dans Bulletin philologique et historique jusqu’à 1610 du Comité des travaux historiques et scientifiques, Année 1968, vol. 2, Paris, 1971.

    p. 639, 640-641
  • Didon (Catherine), Châteaux, manoirs et logis. Le Lot, Chauray, Ed. Patrimoine medias, 1996.

    p. 209
  • Bru (Nicolas), L'occupation du sol au Moyen Age dans le canton ouest de Figeac, mémoire de maîtrise d'Histoire sous la direction de Mme Sylvie Faravel et de M. Gérard Pradalié, Université de Toulouse-Le Mirail, 1998, 2 vols.

    p. 147-169

Périodiques

  • Albe (Edmond), "La Maison d’Hébrardet maisons apparentées ou alliées", dans Bulletin de la Société des Études du Lot, t. XXX, 1905.

    p. 168-172
  • Alauzier (Louis d’), "Les Figeacois et le grand commerce jusqu’en 1350", dans Bulletin de la Société des Études du Lot, t. LXXV, 1954.

    p. 223-234
  • Alauzier (Louis d’), "Chemins de pèlerinage dans le Lot", dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. LXXXVII, 1966.

    p. 139-147
  • Muguet (Paul), "Les prétendants au nom d’Uxellodunum", dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. XCI, 1970.

    p. 88-90
  • Alauzier (Louis d’), "Les paroisses de Capdenac avant la Révolution", dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. CV, 1984.

    p. 23-27
  • Savy (Nicolas), "Négocier la paix avec les capitaines anglo-gascons. L’exemple de Capdenac (1377 et 1390)", dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. CXXXIII, 2012.

    p. 81-92

Documents figurés

  • Châteaux et manoirs du Lot, carte touristique, Département du Lot, 2015.

Documents multimédia

  • https://patrimoines.lot.fr Châteaux et manoirs du Lot

Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2013, 2020
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Conseil départemental du Lot