• enquête thématique départementale, inventaire préliminaire de l'architecture civile médiévale
château
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Conseil départemental du Lot

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lot - Cahors-3
  • Commune Cieurac
  • Lieu-dit Château de Cieurac
  • Cadastre 2013 AE 54
  • Dénominations
    château
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, jardin, moulin, remise, pigeonnier

Aucune mention antérieure à la guerre de Cent ans ne semble connue. En 1360, les consuls font doubler la garde de plusieurs places, dont le château de Cieurac, et en 1372, ils enjoignent à Bertrand de Cardaillac d'en assurer la garde (Lacoste, 1885, p. 168, 230). En 1469, Jean de Cardaillac hommage pour la baronnie de Cardaillac et plusieurs châteaux dont Cieurac (L. Combarieu, 1900). De même que ceux de Saint-Cirq-Lapopie, Biars et Concots, le château de Cieurac aurait été démoli sur ordre de Louis XI pour punir Raymond de Cardaillac d'avoir pris le parti du duc de Berry ; en 1590, Charles VIII le nomme sénéchal de Quercy (G. Lacoste, 1886) et Raymond de Cardaillac aurait alors choisi d'établir sa résidence à Cieurac. Son fils Jacques de Cardaillac, sénéchal du Quercy, dénombre pour Cieurac, entre autres lieux, en 1504 (L. d'Alauzier, 1985) ; il a épousé en 1503 Jeanne de Peyre et il obtient du roi, en 1512, en raison des services rendus par son père Raymond, de vêtir le lion de son écu d'une cotte d'armes d'azur semé de fleurs de lys (G. Lacoste, 1886). Leur héritier Antoine-Hector, seigneur de Saint-Cirq-Lapopie, de Peyre et de Cieurac, épouse en 1540 Marguerite de Caumont ; converti au protestantisme, il meurt vers 1567. Le château aurait été arasé au niveau du premier étage sur ordre de Richelieu (C. Didon, 1996), mais il semble que l'information doive être vérifiée. Cieurac est possédé par les Cardaillac jusqu'en 1629, date à laquelle Jacques Dayrac en hérite, puis passe par alliance aux Godailh qui le conservent jusqu'à la Révolution (J. Calmon, 1953). Le château est pillé en 1790 (Réflexions..., 1790) puis vendu comme bien national en 1794 au citoyen Caminel (J. Calmon, 1953) ; en 1850, le contrôleur des contributions y remarque encore "la place des fossés et des ponts-levis, des restes de créneaux, des croisées fort belles, des cheminées...", en regrettant que le propriétaire ait mutilé l'édifice en lui enlevant sa toiture pour la remplacer "par un toit de maison bourgeoise" (C. Constant-Le-Stum, 2001). Incendié par la division Das Reich en 1944, le château a fait "l'objet d'une reconstruction très fidèle" dans les années 1970 (M. Escat, B. Tollon, 1978).£Le logis conserve à son extrémité nord le vestige d'un corps de bâtiment du 13e ou du 14e siècle. A l'opposé, les arrachements laissés par la destruction de deux salles superposées montrent un buste de femme, sculpté sur un culot, qui permettrait de dater le bâtiment disparu de la fin du 13e siècle ou du début du 14e.£La construction du nouveau logis, que ses formes situent vers 1500, devrait être attribuée à Jacques de Cardaillac et son épouse Jeanne de Peyre, dont les armes figurent en différents endroits. Le début du chantier pourrait se situer vers 1503, avec un arrêt après 1512, puisque le lion des Cardaillac porte la cotte d'armes sur le blason placé au-dessus de la fenêtre haute de la travée de l'escalier, sur l'élévation est. Le décor montre cependant d'apparentes incohérences : les armes des Peyre, des Caumont et des Cardaillac sont placées sur des cuirs découpés, motif qui se diffuse dans les années 1540 ; ceux-ci sont associés, sur des clefs rapportées, à des couronnes décoratives dont les motifs appartiennent au vocabulaire de la Renaissance, tout à fait absent du reste du décor architectural qui reste fidèle aux formes gothiques.

Le château a été implanté en bordure d'une terrasse dominant la vallée du ruisseau de Cieurac, à un peu plus d'un kilomètre de l'église.£L'extrémité nord du logis, épargnée par l'arrêt du chantier du 16e siècle, conserve dans son élévation ouest l'accès au niveau de soubassement, couverts d'arcs segmentaires, et deux portes couvertes d'arcs brisés à l'étage ; dans l'élévation nord apparaît le piédroit d'une baie. Les arrachements du corps de bâtiment disparu à l'extrémité sud permettent de restituer deux salles voûtées superposées ; au niveau de l'étage subsistent à côté de la fenêtre moderne le piédroit et une partie du linteau échancré en arc brisé d'une fenêtre. L'angle sud-est est occupé par un escalier en vis éclairé par des fentes de jour.£Le logis du 16e siècle, resté inachevé, a été conçu sur un plan symétrique, à quatre travées séparées par une travée centrale contenant le portail d'entrée suivi d'un vestibule conduisant à l'escalier en vis rejeté sur l'arrière, dans oeuvre. Les fenêtres sont à double traverse et larmiers reliés entre eux par les cordons d'étage, sauf pour les travées centrales est et ouest où les fenêtres sont des croisées simples. Les culots sont sculptés d'animaux qui tiennent parfois des écus armoriés, les encadrements sont moulurés de baguettes croisées retombant sur des bases prismatiques.£Le portail est à pinacles et gâble en accolade. Les armoiries des Peyre-Cardaillac-Caumont sont placées sur un cuir dont les enroulements ont été cassés. Le vestibule est couvert d'une voûte d'ogives à nervures multiples.

  • Murs
    • calcaire
    • pierre de taille
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, 1 étage carré
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
    • voûte d'ogives
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie
  • Jardins
    parterre de pièces coupées
  • État de conservation
    restauré
  • Techniques
    • sculpture
    • menuiserie
  • Représentations
    • buste de femme
    • buste d'homme
    • armoiries
    • griffon
    • lion
    • ornement géométrique
    • ornement végétal
    • tête de femme
    • tête d'homme
  • Précision représentations

    Un culot conservé dans les arrachements du corps de bâtiment sud est orné d'un buste de femme.£Armoiries des Peyre au-dessus de la fenêtre centrale du premier étage, sur la façade, et sur une clef de voûte du vestibule : (d'azur) à l'aigle éployée de (sable), support : deux griffons, timbre : un casque posé de profil, devise : PLVS(...).£Armoiries au-dessus de la porte d'entrée du logis : parti au 1 (d'azur) à l'aigle éployée de (sable), qui est de Peyre, au 2 écartelé, en a de (gueules) au lion (d'argent armé, lampassé et couronné d'or), à douze besants (d'argent) en orle, qui est de Cardaillac, en b (d'azur) à trois léopards (d'or), armés, lampassés et couronnés de (gueules) (qui serait de Caumont).£Armoiries des Cardaillac-Saint-Cirq sur la façade est et sur une clef de voûte de l'escalier : de (gueules) au lion (d'argent), armé, lampassé et couronné (d'or), vêtu d'une cotte d'armes (d'azur) semée de fleurs de lys (d'or), à treize besants (d'argent) (douze sur la clef de voûte) en orle.£Armoiries non-identifiées sur le culot d'une fenêtre de l'élévation est : de (...) à la barre de (...), support : un lion.£Armoiries des Caumont (?), sur une clef de voûte de l'escalier : (d'azur) à trois léopards (d'or), armés, lampassés et couronnés de (gueules).£Sur une clef du vestibule : une tête de femme de profil.£Le dessous des marches de l'escalier est entièrement couvert de gaufrures constituées de motifs géométriques auxquels se mêlent exceptionnellement des feuilles et une tête d'homme de profil.£Les vantaux du portail composent une architecture feinte ; la partie conservée de la frise de l'entablement est ornée de rinceaux, d'animaux fantastiques, de deux bustes de profil et des armes des Peyre.

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G Réflexions sur les affaires politiques du tems présent de la France, t. I, Paris, 1790, 3e partie, p. 17.£Lacoste (Guillaume), Histoire générale de la province de Quercy, Cahors, Girma, t. III, 1885, p. 168, 230, 237, t. IV, 1886, p. 8, 35.£Combarieu (L.), Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790, Cahors, Brassac, 1900, p. 180.£Calmon (Jean), Le château de Cieurac près Lalbenque (Lot), dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. LXXIV, 1953, p. 213-219.£Escat (Monique), Tollon (Bruno), L'apparition de l'escalier droit dans les châteaux du Quercy, dans Cahors et le Quercy. Actes du XXXIIe congrès d'études tenu à Cahors les 17, 18 et 19 juin 1977, Fédération des Société Académiques et Savantes, Cahors, 1978, p. 265.£Alauzier (Louis d'), Le dénombrement de 1504 en Quercy pour le ban et l'arrière-ban, dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. CVI, 1985, p. 44.£Didon (Catherine), Châteaux, manoirs et logis. Le Lot, Chauray, Ed. Patrimoine medias, 1996, p. 312-313.£Constant-Le-Stum (Christiane), Le Lot vers 1850, Archives départementales du Lot, Cahors, 2001, p. 168.£Rousset (Valérie), Le château (Cieurac), Conseil général du Lot, notice numérique, 2006.
  • NOTB_S
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
  • ENCA
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT
  • FEN
  • FEN2
  • FENP
  • INTER
  • MHPP
  • NOPC
  • OBSV
  • PAVIS
  • PETA_MA
  • PLU
  • PSAV_FA
  • SAV_FA
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER IVD46_SPLOT
  • VALID accessible au grand public
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    escalier
  • Protections
    classé MH, 1937/02/17
    classé MH, 1938/06/02
  • Précisions sur la protection

    Moulin à vent (cad. AE 90) : classement par arrêté du 17 février 1937 ; château : classement par arrêté du 2 juin 1938

  • Référence MH

Bibliographie

  • Séraphin (Gilles), Donjons & châteaux du Moyen Âge dans le Lot, Portet-sur-Garonne, Editions midi-pyrénéennes, 2014.

    catalogue

Documents multimédia

  • https://patrimoines.lot.fr Châteaux et manoirs du Lot

Date(s) d'enquête : 2008; Date(s) de rédaction : 2013
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Conseil départemental du Lot