Aucun document ne vient éclairer l'histoire de ce petit manoir. Le plan et les caractères architecturaux (fenêtres et portes à accolade, cheminées) permettent d'en placer la construction à la fin du 15e siècle ou dans les premières décennies du 16e siècle.
L'édifice a été amputé d'une partie nord qui figure sur le plan cadastral de 1813. Il ne subsiste aucun vestige bâti de cette extension probable, mais des arrachements de maçonneries visibles aux angles de la façade nord indiquent l'amorce d'une structure s'élevant sur au moins deux niveaux. Ce corps de bâtiment a certainement été réaffecté avant le 19e siècle : la parcelle est en effet détachée du manoir et qualifiée d'étable dans le cadastre de 1813. Elle était flanquée d'une grange rattachée, comme l'étable, à la maison d'en face.
Un autre corps de bâtiment apparaît sur le plan du début du 19e siècle, accolé à la façade est du corps de logis. Il a probablement remplacé une galerie dont les poutres moulurées du plancher semblent conservées en place (solives débordantes). La porte à accolade de l'étage témoigne également de la présence de cet aménagement sur la façade est. Plusieurs départs de mur ou fragments de baies appartiennent à une construction plus tardive englobant les vestiges de la galerie. La présence d'une cheminée à arc segmentaire et piédroits arrondis dans le mur nord conduit à situer la construction de ce corps de bâtiment dans la deuxième moitié du 16e siècle ou dans la première moitié du 17e siècle. La structure a été partiellement détruite au 19e siècle et remplacée par un corps de bâtiment plus étroit, avec étage en pan-de-bois faisant office de galerie.
Au début du 19e siècle, le manoir était partagé entre deux propriétaires et abritait deux logements mitoyens, dans le corps de logis et dans l'extension est. Les partages et regroupements successifs expliquent les remaniements opérés depuis la période moderne, notamment à l'est et au nord.