• dossier ponctuel
  • inventaire topographique
manoir
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Conseil départemental du Lot

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lot - Martel
  • Commune Cuzance
  • Cadastre 1813 F4 1142, 1143  ; 2008 F 1023

Aucun document ne vient éclairer l'histoire de ce petit manoir. Le plan et les caractères architecturaux (fenêtres et portes à accolade, cheminées) permettent d'en placer la construction à la fin du 15e siècle ou dans les premières décennies du 16e siècle.

L'édifice a été amputé d'une partie nord qui figure sur le plan cadastral de 1813. Il ne subsiste aucun vestige bâti de cette extension probable, mais des arrachements de maçonneries visibles aux angles de la façade nord indiquent l'amorce d'une structure s'élevant sur au moins deux niveaux. Ce corps de bâtiment a certainement été réaffecté avant le 19e siècle : la parcelle est en effet détachée du manoir et qualifiée d'étable dans le cadastre de 1813. Elle était flanquée d'une grange rattachée, comme l'étable, à la maison d'en face.

Un autre corps de bâtiment apparaît sur le plan du début du 19e siècle, accolé à la façade est du corps de logis. Il a probablement remplacé une galerie dont les poutres moulurées du plancher semblent conservées en place (solives débordantes). La porte à accolade de l'étage témoigne également de la présence de cet aménagement sur la façade est. Plusieurs départs de mur ou fragments de baies appartiennent à une construction plus tardive englobant les vestiges de la galerie. La présence d'une cheminée à arc segmentaire et piédroits arrondis dans le mur nord conduit à situer la construction de ce corps de bâtiment dans la deuxième moitié du 16e siècle ou dans la première moitié du 17e siècle. La structure a été partiellement détruite au 19e siècle et remplacée par un corps de bâtiment plus étroit, avec étage en pan-de-bois faisant office de galerie.

Au début du 19e siècle, le manoir était partagé entre deux propriétaires et abritait deux logements mitoyens, dans le corps de logis et dans l'extension est. Les partages et regroupements successifs expliquent les remaniements opérés depuis la période moderne, notamment à l'est et au nord.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 15e siècle, 1ère moitié 16e siècle , (incertitude)
    • Principale : 16e siècle, 17e siècle , (incertitude)

Le manoir comporte un corps principal de plan massé à un étage carré, cantonné au nord-ouest d'une tour d'escalier hors-œuvre, de plan circulaire, et flanqué à l'est d'un corps de bâtiment étroit avec galerie en pan-de-bois à l'étage (extension plus tardive). La façade nord conserve les traces en négatif d'un corps de bâtiment à deux niveaux dont la fonction et l'emprise restent inconnus. Cette structure prolongeait sans doute le corps de logis et la façade principale (ouest).

Bâti en bordure d'une dépression, le manoir possède un étage de soubassement très élevé permettant de racheter la déclivité importante du terrain. La façade latérale sud s'élève ainsi sur trois niveaux, tandis que les autres façades, dominées par la tour d'escalier, sont à deux niveaux.

L'édifice conserve la plupart de ses dispositions d'origine. Les fenêtres percées sur les différentes élévations recouvrent une diversité de formes : petites fenêtres rectangulaires chanfreinées avec linteau à accolade (façade est du corps principal, tour d'escalier) ; demi-croisées à accolade, avec appui saillant en simple biseau ou mouluré (façades ouest et sud du corps principal, tour d'escalier) ; croisées à trois compartiments, dépourvues de meneau inférieur, avec linteau à double accolade (étage, en place dans la façade est du corps principal et remaniée dans la façade ouest). Les décors variés reflètent une recherche esthétique et une finesse d'exécution : motifs de cœur renversé, de rosace ou de fleur-de-lys sculptés sous la pointe d'accolade ; congés divers en triangle, en cuillère ou en fer de lance ; moulures en simple chanfrein ou en double cavet (croisée est) ; bases de croisée à pointes de diamant (ancienne façade est).

Les baies les plus ouvragées sont situées à l'étage ; elles signalent la pièce noble de vie et d'apparat, ou aula, dans laquelle subsiste une cheminée monumentale de style gothique tardif, à bases prismatiques. Un coffre de latrine est partiellement conservé dans le mur ouest. Le solivage d'origine a été remplacé par un plafond à la française, avec poutres formant retombée. Du dispositif initial subsiste toutefois un corbeau qui soutenait la lierne latérale (ou poutre muraillère). Une porte à accolade ouvre à l'est sur la galerie qui a fait l'objet de plusieurs transformations successives. Les poutres ou solives débordantes moulurées qui soutiennent le plancher pourraient appartenir à l'état d'origine. Les vestiges d'une cheminée d'époque moderne à arc segmentaire témoignent de l'aménagement d'une pièce d'habitation à l'emplacement du dispositif initial. Le pan-de-bois actuel résulte d'une transformation tardive de ce corps de bâtiment adossé au corps de logis.

Les baies et aménagements domestiques du rez-de-chaussée surélevé sont plus modestes mais bénéficient d'une même qualité de mise en œuvre. La pièce dispose d'une cheminée engagée dans le mur nord, avec arc segmentaire et piédroits arrondis. Un évier aménagé dans l'angle nord-ouest bénéficiait d'un conduit d'évacuation qui traversait la tour d'escalier en vis pour ressortir sur la façade ouest. Tous ces éléments conduisent à penser que le rez-de-chaussée surélevé avait une fonction de cuisine. Il surmonte une cave voûtée en berceau plein-cintre, aménagée dans l'étage de soubassement.

La distribution des différents niveaux depuis la cave ou depuis la cour, à l'ouest, est assurée par la tour d'escalier en vis. Des portes à accolade ouvrent au rez-de-chaussée de la tour et sur les différentes pièces du manoir. La tour hors-œuvre est coiffée d'un toit conique en lauzes calcaires, avec lucarne à fronton-pignon en pierre de taille.

  • Murs
    • calcaire moellon
  • Toits
    calcaire en couverture, ardoise
  • Étages
    étage de soubassement, 1 étage carré
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit conique
    • croupe
  • Typologies
    logis de type E:manoir ou demeure à étage(s) carré(s) et plusieurs corps de bâtiment
  • État de conservation
    restauré
  • Techniques
    • peinture
  • Représentations
    • ornement géométrique
  • Précision représentations

    Des fragments très lacunaires de décors peints ont été découverts à l'étage lors de travaux de restauration. Les vestiges ont depuis été recouverts mais des photographies réalisées par les propriétaires ont permis d'identifier une frise géométrique au sommet du mur est, formée de motifs blancs et rouges (bandeaux droit ou pliés) sur fond sombre.

  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bibliographie

  • Didon (Catherine), Châteaux, manoirs et logis. Le Lot, Chauray, Ed. Patrimoine medias, 1996.

    p. 36
Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2006, 2017