L'église Saint-Geniès de Sarrazac est mentionnée dès 823 dans une charte du cartulaire de Beaulieu. Le comte de Quercy Raoul et son épouse Aigua donnent à leur fils Raoul, futur fondateur de l'abbaye de Beaulieu, ainsi qu'à leur fille Immena, moniale, leur domaine de Sarrazac avec l'église de Saint-Geniès et toutes ses dépendances. En 844, après la mort de Raoul, sa veuve Aigua complète le don afin de fonder un monastère de femmes dont leur fille Immena devait être abbesse, dans ce lieu où son époux avait souhaité être enterré.
De l'église romane sous le vocable de saint Geniès, premier évêque de Cahors, il ne subsiste que le transept dont la croisée est couverte d'une coupole octogonale sur pendentifs décorés des figures des quatre évangélistes au XIXe siècle. De puissants piliers cantonnent les angles et l'arc triomphal retombe sur des colonnes jumelles. Les chapiteaux sont ornés de feuilles lisses et de volutes ou simplement épannelés. Le clocher-tour, également roman, a été surélevé et fortifié au XVe siècle. L'abside pentagonale et les chapelles latérales ont été greffées sur les vestiges romans à la fin du XVe siècle. L'abside est voûtée sur croisées d'ogives à liernes, ornées d'un remarquable décor peint néo-Renaissance. Dans les chapelles, les voûtes retombent sur des culots sculptés de masques et de grotesques. Dans la chapelle nord, subsistent deux enfeus funéraires dont l'un serait celui de Raymond I de Turenne mort en 1122. La dalle porte la date de 1134. A l'entrée de la nef se trouve un beau bénitier du XVIIIe siècle sculpté de têtes de séraphins et de grappes de raisin.