• enquête thématique départementale, inventaire préliminaire des églises médiévales
église paroissiale Saint-Pierre-ès-Liens
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Conseil départemental du Lot
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lot - Martel
  • Commune Martel
  • Lieu-dit Gluges
  • Cadastre 2011 BM 231
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Saint-Pierre-ès-Liens
  • Parties constituantes non étudiées
    cimetière

L'église Saint-Pierre-ès-liens de Gluges est abritée par un large surplomb rocheux des falaises du causse de Martel. Son vocable laisse supposer l'existence d'une église dès le haut Moyen Age. Selon un faux du 15e siècle, l'église romane actuelle aurait été construite par Gaillard, seigneur de Mirandol pour honorer les reliques qu'il avait ramenées de Terre Sainte. L'église se compose de deux corps de bâtiment accolés comportant une nef et un choeur fermé par un mur droit. Dans la partie sud, à l'entrée de la nef, subsistent deux chapiteaux à entrelacs et palmettes caractéristiques de la seconde moitié du 11e siècle. A l'extérieur, le mur sud est surmonté d'une épaisse corniche soutenue par quatorze modillons sculptés portant des têtes humaines, des personnages accroupis ou des animaux trouvant leur inspiration dans les grands ensembles sculptés du milieu du 12e siècle dans le nord du Quercy.

La fondation de l'église de Gluges a longtemps été attribuée à Gaillard de Mirandol (voir par exemple Clary, 1986), qui l'aurait fait construire et l'aurait dotée de nombreuses reliques rapportées de Terre Sainte, sur la base d'un faux fabriqué en 1469 par Antoine Lascoux, seigneur de Mirandol, pour justifier des droits qu'il prétendait avoir sur l'église, prétentions dont ses successeurs seront à plusieurs reprises déboutés par l'évêque et par le vicomte de Turenne jusqu'au 18e siècle (M. Guély, s.d.) ; il resterait des documents produits que les armes des Mirandol figuraient en 1469 dans la chapelle Notre-Dame où se serait trouvée une tombe de la famille.£Deux beaux chapiteaux à entrelacs datables du milieu ou de la seconde moitié du 11e siècle, et remployés pour l'arc doubleau de la nef, semblent bien être les seuls vestiges d'un édifice antérieur à l'église qui nous est parvenue, que le décor sculpté de ses modillons situe dans la seconde moitié du 12e siècle. La construction présente cependant des marques de reprise et des anomalies (interruption de la corniche sur le chevet par exemple) qui laissent supposer des phases distinctes de construction ou de reconstruction qu'une analyse archéologique précise devrait pouvoir déterminer.£La chapelle nord aurait été ajoutée à la fin du 12e siècle ou dans la première moitié du 13e siècle, puis agrandie d'une travée voûtée d'ogives au 13e ou au 14e siècle (?), ou à la fin du 15e siècle (V. Rousset). L'église a connu des remaniements à l'époque moderne avec, en particulier, la création de deux grandes fenêtres au sud. Elle est en mauvais état en 1841 et jugée trop petite, et l'on projette alors de construire une nouvelle église paroissiale, sur un autre emplacement, dont les travaux sont en fait réalisés de 1854 à 1859 ; l'ancienne église est cependant conservée, la travée orientale de la nef étant annexée au presbytère voisin en 1861 (M. Guély, s.d.).

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 11e siècle , (incertitude)
    • Principale : 2e moitié 12e siècle
    • Principale : 14e siècle , (incertitude)
    • Principale : 4e quart 15e siècle

L'église est construite devant un abri sous roche, sous un surplomb de la falaise qui borde la vallée de la Dordogne. Elle se compose de deux parties principales que distinguent bien le plan et les techniques de construction.£La partie sud correspond à l'édifice roman qui comporte une nef unique et un chevet carré un peu plus étroit. Ses élévations sud et est sont construites en assez bel appareil de pierre de taille, mais une reprise très nette apparaît à proximité de l'angle est de la nef, et l'élévation est du chevet montre des ruptures d'assises résultant peut-être de travaux de reconstruction qui pourraient expliquer l'interruption brutale de la corniche près de l'angle sud-est. La fenêtre d'axe du chevet, à chanfrein étroit, est couverte d'un linteau délardé en plein cintre, dont on retrouve un autre exemplaire en remploi dans le montant droit de la fenêtre sud, moderne. A l'extrémité ouest de l'élévation sud est conservée la porte, couverte en plein cintre et à arêtes vives. La nef était couverte d'une voûte en berceau dont subsistent le cordon d'imposte et les départs d'un arc doubleau retombant sur des chapiteaux sculptés en remploi ; la voûte en berceau du choeur était en revanche dépourvue de cordons d'imposte.£La partie nord, qui constitue un deuxième vaisseau, n'est pas homogène. Elle est fermée à l'est par une élévation en gros blocs soigneusement équarris, où subsiste la trace d'une grande baie dans laquelle a été installée une fenêtre plus petite. La travée orientale est couverte d'une croisée d'ogives dont les nervures retombent par l'intermédiaire de chapiteaux sur des colonnes tronquées qui s'achèvent en culot. La travée occidentale est couverte d'un berceau brisé.£Plusieurs litres funéraires peintes se superposent à l'intérieur comme à l'extérieur de l'édifice, conservées à l'état de fragments parfois difficilement lisibles.

  • Murs
    • calcaire
    • pierre de taille
    • moellon
  • Toits
    tuile plate
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    2 vaisseaux
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
    • voûte en berceau plein-cintre
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Techniques
    • sculpture
    • peinture
  • Représentations
    • entrelacs
    • ornement végétal
    • ornement figuré
    • homme
    • tête humaine
    • figure fantastique humaine ou semi-humaine
    • animal
    • lion
    • litre funéraire
    • armoiries
  • Précision représentations

    Les deux chapiteaux remployés dans la nef portent un décor d'entrelacs dont les brins se transforment parfois en feuilles. Sur les modillons de l'élévation sud sont sculptés des hommes assis (l'un empoignant sa barbe d'une main, un autre tenant devant lui une double tige végétale), des têtes masculines et une tête féminine, une tête de boeuf, des êtres fantastiques (un griffon, une sirène-oiseau mâle), un lièvre, un oiseau (chouette ou hibou ?), un lion... Les culots de la chapelle nord-ouest sont ornés de têtes féminines.£Des vestiges de différentes litres funéraires peintes subsistent sur les élévations extérieures et intérieures, avec des blasons ovales dont les armoiries diffèrent. Armoiries non identifiées : écartelé, aux 1 et 4 d'argent à l'aigle d'or, aux 2 et 3 de (...) à (...) ; écartelé, aux 1 et 4 de gueules à l'aigle d'or, aux 2 et 3 d'or au lambel de sable ; écartelé, aux 1 et 4 (d'argent) à l'aigle de sable, aux 2 et 3 de gueules au lambel d'or. Armoiries non identifiées : parti, au 1 coupé, en a de sable à la main d'argent, en b de gueules à trois bandes d'or, au 2 coupé d'azur et d'argent au lion de gueules couronné d'or brochant sur le tout. En dépit des différences de représentation, on y a reconnu (V. Rousset) les armes de Jean de Lasteyrie, époux de Catherine de Faure (écartelé aux 1 et 4 de sable à l'aigle d'or, qui est de Lasteyrie du Saillant, aux 2 et 3 d'argent au lambel de gueules), de Bernard Maynard et de Marie Lestrade Floirac (écartelé au 1 de sable à une main d'azur, au 4 de gueules à trois bandes d'or, qui sont de Maynard, aux 2 et 3 d'argent au lion de gueules, qui est de Lestrade. Armoiries des Mirandol (?) : d'argent à l'aigle de sable, au chef d'azur chargé de trois étoiles d'or (d'après V. Rousset).

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 1913/06/13
  • Référence MH

Bibliographie

  • Bru N. (dir.), Séraphin G., Scellès M., Czerniak V., Decottignies S., Amigues G., Blaya N., Les églises du Moyen Âge dans le Lot, Milan, Silvana Editoriale Spa, 2011.

    catalogue
  • Clary (abbé), Dictionnaire des paroisses du diocèse de Cahors, Cahors, 1986.

    p. 130
  • Chaumet (Marie-Pierre), Inventaire des églises médiévales du canton de Martel (Lot), mémoire de maîtrise d'histoire de l'art sous la direction d'Yves Bruand et d'Henri Pradalier, Université de Toulouse-Le Mirail, 1991, t. I, Texte, t. II, Illustrations.

    t. I, texte, p. 55-65, t. II, Illustrations, p. 53-70

Périodiques

  • Amartin (Claude), L'église romane de Gluges (commune de Martel), dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. CXXIV (2003), p. 81-88.

  • Rousset (Valérie) dir., L'église Saint-Pierre-ès-Liens de Gluges à Martel et son presbytère (Lot), dans Mémoires de la Société Archéologique du Midi de la France, t. LXIX, 2009, p. 69-98.

Documents multimédia

  • Guély (Marguerite), L'histoire de Gluges d'après les archives de Martel, 67 p., notice en ligne sur le site internet de la Société historique de Corrèze, non datée (consultée le 2 avril 2011).£

Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2007
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Conseil départemental du Lot
(c) Pays de la vallée de la Dordogne lotoise