On sait que la seigneurie de Cavagnac, depuis le milieu du 12e siècle au moins, était tenue sous la suzeraineté des abbés de Beaulieu par le lignage éponyme et que celui-ci jouissait du droit de sépulture dans le cimetière de l'abbaye. Ces liens avec Beaulieu n'excluaient pas une certaine proximité avec les cisterciens d'Aubazine. En 1142, un certain Guillaume-Robert de Cavagnac, agissant conjointement avec le vicomte de Turenne, présidait à la constitution de la grange cistercienne de Saint-Palavy, attenante à sa terre de Cavagnac. Aux "Robert" de Cavagnac, descendants de Guillaume-Robert, succédèrent des Giscard (ou Guiscard), originaires de Gagnac. Cette succession ne se produisit sans doute pas avant la fin du 14e siècle car, en 1351, le damoiseau Rigald de Cavagnac, qui prêtait serment tête nue au vicomte de Turenne sur le pont du Rhône à Avignon, pour ses possessions de Cavagnac, était encore un descendant direct de Guillaume-Robert. Mais, désormais, il n'était plus seul seigneur de Cavagnac et partageait ses droits avec le chevalier Guillaume de Vassal et entre temps la suzeraineté était passée des abbés de Beaulieu au vicomte de Turenne Guillaume-Roger de Beaufort, neveu du pape Clément VI.£Antoine de Guiscard est seigneur de Cavagnac en 1454 (T. Pataki, 1997) ; lui succède son neveu Antoine de Guiscard, seigneur de Cornac, qui dénombre au roi en 1504. (L. d'Alauzier, 1985). La châtellenie devient baronnie au début du 17e siècle et les Giscard occupent les lieux jusqu'à la Révolution ; le château devient ensuite propriété des Materre de Chauffour, magistrats (C. Didon, 1996).£La tour-maîtresse qui est conservée date du 13e siècle, ainsi peut-être que les vestiges d'un logis primitif reconstruit ou réaménagé aux 15e et 17e siècles. Caractérisé par ses fenêtres chanfreinées à appuis épais et ses canonnières pour arme de faible calibre percées pour certaines d'entre elles dans les allèges, le pavillon bastionné, pentagonal, qui prolonge l'aile orientale, en dépit de son allure médiévale, ne date apparemment que de l'extrême fin du 16e siècle ou des premières décennies du siècle suivant.£L'aile orientale du logis a fait l'objet de plusieurs réaménagements vraisemblablement de la seconde moitié du 17e siècle : les grandes fenêtres rectangulaires ouvrant sur la cour, de même que les cheminées à manteau de bois mouluré du premier étage datent de cette époque. D'une tour d'escalier en vis, que les réfections du 19e siècle ont fait disparaître, reste une porte moulurée remployée, attribuable à la fin du 15e siècle. L'ensemble des logis a par la suite fait l'objet d'une recomposition d'envergure, réalisée vers la fin du 18e siècle, sans doute par un Materre de Chauffour (ou J.-P. de Giscard de Thédirac ?). Des similitudes stylistiques précises incitent de les rapprocher du portail de l'église, daté par une inscription de 1779. L'importance des parements retaillés à la boucharde montre cependant que d'importantes réfections y furent réalisées dans la seconde moitié du 19e siècle comme le confirment le grand escalier et la rampe de fonte qui le décore. Il n'est donc pas impossible que la Révolution ait interrompu en cours le grand projet de reconstruction.
- enquête thématique départementale, inventaire préliminaire de l'architecture civile médiévale
- (c) Conseil départemental du Lot
- (c) Inventaire général Région Occitanie
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Lot - Vayrac
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Commune
Cavagnac
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Cadastre
1813 E2 387 à 396 ;
2014
AL
45
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Dénominationschâteau
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Parties constituantes non étudiéescour
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Période(s)
- Principale : 13e siècle
- Principale : limite 16e siècle 17e siècle , (incertitude)
- Principale : 18e siècle
Le château de Cavagnac est implanté à l'extrémité d'un promontoire dominant la vallée de la Tourmente, au contact immédiat de l'église paroissiale et d'un modeste bourg castral. Il dispose ainsi d'une vue étendue sur la vallée de la Tourmente, face au donjon de Cazillac.£En vis-à-vis du parvis de l'église, un portail moderne adossé à une grange ouvre aujourd'hui sur une avant-cour, laquelle précède un second portail encadré par des pilastres néoclassiques. Autour de la seconde cour, de plan carré, se développe un ample logis en équerre, relié par une courtine moderne à l'ancienne tour-maîtresse établie au milieu de la face occidentale. Un gros mur-bouclier en éperon, couronné de mâchicoulis, s'interpose entre l'aile orientale et le premier portail. A l'arrière du quadrilatère de logis une esplanade de jardins occupe la pointe de l'éperon. Elle est cernée par un mur d'enceinte formant fausse braie et flanquée de tourelles en fer à cheval. L'une de ces tourelles protège une poterne réaménagée au 17e siècle et ouvrant côté vallée.£Projeté en avant de l'ancienne enceinte dont ne subsistent plus que les accroches, le pavillon pentagonal, insolite "faux donjon", tournait vers l'entrée un épais éperon de maçonnerie destiné, semble-t-il, à résister à des tirs d'artillerie à en juger par son épaisseur : 3,40 m à la pointe pour des murs latéraux de 1,70 m. Une cave voûtée en occupe le rez-de-chaussée. Elle surmonte un puits sec de plus de 20 m de profondeur, retaillée dans le roc à partir d'une cavité naturelle. Une meurtrière profonde mais de faible calibre, orientée vers l'entrée, en constitue le seul dispositif défensif.£Un escalier en vis, aménagé après coup dans la masse de l'éperon, permettait de relier cette salle basse aux étages, à usage de chambre. Un second escalier, aménagé dans un angle opposé prenait le relais pour joindre les combles et donner accès aux mâchicoulis par l'intermédiaire d'un simple créneau ménagé dans le comble. Non sans une certaine sophistication, la galerie de mâchicoulis, étant droite, ne suivait donc pas le tracé de l'éperon et nécessitait un accroissement progressif de la hauteur des consoles vers les angles. On peut supposer que cette bizarrerie eut au moins pour effet de simplifier le tracé des toitures.£Le deuxième étage du pavillon, le mieux conservé, est dallé aujourd'hui par les anciennes marches de la grande vis disparue. Eclairé par une grande croisée chanfreinée dont les meneaux dormants étaient en menuiserie, elle était chauffée par une vaste cheminée encastrée au revers de laquelle une longue gaine traversant l'éperon menait à des latrines.£La tour féodale, la "turris", est un ouvrage de faible ampleur (5,85 x 5,65 m), épaissi à la base par un soubassement à ressaut qui porte ses dimensions à 6,20 m. Elle était couverte jusqu'à une époque assez récente, par une toiture en ardoises, surmontée d'un clocheton. La brèche qui donne accès à sa salle basse résulte d'un percement relativement récent. Ce caveau était donc accessible à l'origine, depuis le premier étage qui était l'étage d'accès. Porté par un plancher établi sur de fortes retraites, cet étage était initialement couvert par une voûte en berceau dont seuls les reins et le cordon d'imposte en quart de rond ont été conservés. Deux portes lui donnaient accès, l'une tournée vers la cour, face est, l'autre vers l'extérieur, face ouest.£La porte ouvrant vers l'extérieur est couverte par un arc en plein-cintre composé de claveaux profonds. Son arrière voussure est en arc segmentaire. La seconde porte, située à 5,70 m environ au-dessus du niveau de la cour, est percée au milieu du panneau est. Différente de la première, elle est couverte par un arc brisé segmentaire composé de claveaux très inégaux en grès rouge et semble avoir été repercée dans la maçonnerie d'origine. Il faut donc supposer que la "turris" était primitivement accessible depuis l'extérieur de l'enceinte. La salle d'accès était initialement couverte par une voûte en berceau reposant sur deux cordons d'imposte en quart de rond. Un jour en meurtrière l'éclairait au sud.£Au-dessus du premier étage, la tour comportait deux étages supplémentaires, le dernier étant couvert par une voûte en berceau portant la terrasse sommitale. Dans l'élévation nord, au dernier étage, une ancienne porte murée couverte par un linteau à coussinets donnait probablement accès à une guérite de charpente comme le laissent supposer les quelques trous d'encastrement soigneusement rebouchés qui l'encadrent.£Des vestiges tangibles de l'ancien logis médiéval sont conservés dans l'aile orientale du château. Au-dessus de la porte qui fait communiquer les cuisines avec l'extérieur subsistent deux claveaux d'une ancienne porte condamnée, près de la quelle se remarquent également les vestiges d'un piédroit adouci par un chanfrein mince correspondant vraisemblablement à une ancienne fente de jour ou une archère. L'épaisseur du mur extérieur de l'aile de logis (1,77 m), et le repérage des plages d'appareil moyen montrent que le logis médiéval se prolongeait au sud jusqu'à l'angle des logis actuels. Au nord, les maçonneries médiévales se perdent dans celles du pavillon bastionné qui les a enveloppées. On peut cependant leur attribuer la petite cave attenante au rez-de-chaussée du pavillon. Sur la cour, l'angle primitif du logis est repérable à la jonction du pavillon sur 1,20 m environ. Après une interruption de 1 m, les maçonneries médiévales régulièrement appareillées sont à nouveau apparentes en partie basse. Le reste de l'élévation sur cour, parementé de blocage de moellons bruts serait à attribuer aux 15e et 17e siècles. Ces repérages permettent de restituer un logis assez vaste, de 23 m de longueur su un peu plus de 9 m de largeur hors-oeuvre, établi à 19 m de distance de la "turris", sur la face opposée d'une cour que l'on peut supposer délimitée par un mur d'enceinte.
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Murs
- calcaire
- moellon
- pierre de taille
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Toitsardoise
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Étages2 étages carrés, étage de comble
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Élévations extérieuresélévation ordonnancée
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Couvertures
- toit à longs pans
- toit en pavillon
- croupe
Champs annexes au dossier - Architecture
- NOTB_G Lacoste (Guillaume), Histoire générale de la province de Quercy, Cahors, Girma, t. II, 1884, p. 105-106.£Albe (Edmond), Les possessions de l'abbaye d'Obazine dans le diocèse de Cahors et les familles du Quercy, Brive, Roche, 1911.£Flandin-Bléty (Pierre), Notes sur la justice ordinaire de Cavagnac-en-Quercy, vicomté de Turenne (du XIIe au XVIIIe siècle), dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. LXXXVI, 1965, p. 183-210.£Alauzier (Louis d'), Le dénombrement de 1504 en Quercy pour le ban et l'arrière-ban, dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. CVI, 1985, p. 40.£Didon (Catherine), Châteaux, manoirs et logis. Le Lot, Chauray, Ed. Patrimoine medias, 1996, p. 51.£Pataki (Tibor), Hommages rendus au vicomte de Turenne (1427-1439, 1453-1488), dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. CXVIII (1997), p. 101.
- NOTB_S
- APPA
- APRO
- ARCHEO
- AVIS
- CCOM
- CHARP
- CHARPP
- COORLB93
- COORMLB93
- COORMWGS84
- COORWGS84
- ENCA
- EPID
- ESSENT
- ETACT
- FEN
- FEN2
- FENP
- INTER
- MHPP
- NOPC
- OBSV
- PAVIS
- PETA_MA
- PLU
- PSAV_FA
- SAV_FA
- SELECT oeuvre sélectionnée
- TAILL
- TAILLP
- TOITU
- USER IVD46_SPLOT
- VALID accessible au grand public
- VISI
- VISIB
- VOIR_AUSSI
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Statut de la propriétépropriété privée
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Intérêt de l'œuvreà signaler
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Protectionsinscrit MH, 2013/08/08
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Précisions sur la protection
Sont inscrits : les parcelles d'assiette portant le site castral, les vestiges d'enceinte et les murs de clôture avec portail ainsi que la tour médiévale et toitures des deux ailes du château, situés sur les parcelles 45 et 46.
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Référence MH
- (c) Inventaire général Région Occitanie
- (c) Conseil départemental du Lot
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Bibliographie
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Séraphin (Gilles), Donjons & châteaux du Moyen Âge dans le Lot, Portet-sur-Garonne, Editions midi-pyrénéennes, 2014.
catalogue
Documents multimédia
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https://patrimoines.lot.fr Châteaux et manoirs du Lot