Dossier d’œuvre architecture IA46100535 | Réalisé par ; ;
Cadot Fabien (Rédacteur)
Cadot Fabien

Chercheur en inventaire du patrimoine pour le Département du Lot depuis 2019.

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  • enquête thématique départementale, inventaire préliminaire de l'architecture civile médiévale
château fort du Bastit (dit aussi de Taillefer)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Conseil départemental du Lot
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lot - Cère et Ségala
  • Commune Gintrac
  • Lieu-dit le Bastit
  • Cadastre 1818 A1 815  ; 2014 A 126
  • Dénominations
    château fort
  • Appellations
    Taillefer

Le château dit "du Bastit" ou de "Taillefer" constitue l'une des pièces maîtresses du patrimoine castral médiéval du Lot. Paradoxalement, l'édifice et le lieu n'ont laissé que très peu de traces dans la documentation. Selon Jacques Juillet (1975), Taillefer aurait fait partie au début du 14e siècle (1315), des possessions de la commanderie des templiers du Bastit-du-Causse (de Gramat). L'auteur admet que l'origine de l'édifice reste énigmatique et émet l'hypothèse qu'il pourrait résulter d'une donation des seigneurs de Loubressac (vers 1151) ou de ceux de Miers. Le rebord de falaise sur lequel le château fut édifié aurait été connu sous le nom de Roc de Saint-Lazare, ce qui le conduit à supposer la présence d'une ancienne léproserie, et expliquerait la présence d'un ancien bassin récemment détruit, au revers de la porte d'entrée, à droite (bassin des ladres ?). Une chapelle dédiée à Notre-Dame était, semble-t-il, attenante au château.

L'appellation de "château de Taillefer", communément utilisée pour désigner l'édifice, est en réalité celui d'une ancienne famille bourgeoise de Martel qui aurait donné son nom à un hameau (ancienne borie ?) situé sur le flanc ouest du site. L'utilisation abusive de ce toponyme pour désigner le château résulterait d'une confusion avec un autre château (disparu ?) qui dominait la Dordogne au-dessus de Gluges (commune de Martel) et que Champeval mentionne sous le nom de Taillefer. La carte IGN et les plans cadastraux mentionnent le lieu-dit sous le nom du Bastit, toponyme qui paraît renvoyer à celui de la commanderie des templiers du même nom, implantée au sud-ouest de Gramat, à laquelle le château est supposé avoir appartenu.

Les ruines conservées peuvent dater du 13e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 13e siècle , (incertitude)

Les ruines du Bastit occupent l'extrémité d'un éperon dont la corniche rocheuse domine la vallée de la Dordogne à l'est de Gintrac (rive sud). On accédait au château par une rampe creusée dans la roche, qui constituait un fossé sec le protégeant au sud, du côté du plateau. Les vestiges de l'édifice permettent de restituer un vaste corps de logis rectangulaire, accosté à l'est d'un bâtiment secondaire en "bas-côtés", ou bien d'une cour étroite. La présence d'amorce d'un arc à l'angle sud-ouest peut supposer les vestiges d'une porte d'un autre bâtiment secondaire, à l'ouest. Pour autant, les sondages archéologiques réalisés en 2019 sur la bordure ouest du logis n'ont mis en évidence aucune maçonnerie en lien avec ces vestiges. À la place, un niveau de circulation extérieur datant également des 13-14e siècles a été découvert. Aussi, en l'absence de construction dans cette zone, les quelques claveaux en saillie paraissent indiquer le projet d'une extension à l'ouest, projet prévu dès la construction du château mais qui n'a jamais abouti (E. Billaud, 2021). Sur le front sud, l'élévation du logis se présente comme un épais mur-bouclier, épaissi à son angle oriental par un massif de maçonnerie en éperon qui flanquait l'accès principal dont subsistent la trace de l'arc et les tableaux.

Le rez-de-chaussée est divisé par un mur de refend transversal. La pièce nord était équipée d'une cheminée, à hotte pyramidale portée par un cadre de bois, et d'un évier qui permettraient d'y reconnaître une cuisine, d'un placard et d'une niche qui pouvait correspondre à un deuxième évier ou à une archère ; l'élévation orientale conserve, près de l'angle nord-est, une petite baie en lancette couverte d'un linteau échancré en arc brisé, voisine d'une grande fenêtre dont ne subsiste que le départ. Une porte ménagée dans le mur de refend, et qui était équipée d'une barre de fermeture, donnait sur la pièce sud où il était possible de s'enfermer. Cette pièce, un peu moins grande, disposait de deux autres portes, également munies de barres, l'une à l'est, l'autre à l'ouest. Son élévation sud est constituée par le mur-bouclier d'une épaisseur considérable (2,57 m), en fait évidé par une importante cavité voûtée en berceau (espace de stockage ou geôle ?), qui n'était accessible que par une trappe depuis la petite chambre de tir de l'étage.

A l'étage, la grande niche qui dessert l'archère cruciforme, dépourvue d'empattement, est couverte d'un berceau brisé et son sol se trouve à une quarantaine de centimètres au-dessus de celui de la salle sur laquelle elle n'ouvrait que par une porte à feuillure extérieure. A sa droite, une porte semblable ouvre sur une niche étroite desservant une seconde archère semblable à la première. La grande salle de l'étage était équipée d'une cheminée, appliquée au mur nord et superposée à la cheminée du rez-de-chaussée : elle a conservé les chapiteaux de ses piédroits et une partie de ses tablettes latérales. De part et d'autre apparaissent les vestiges d'un arc brisé et ceux d'un couloir de latrines en chicane. Lors des récents chantiers de restauration (2023), il est apparu que ces vestiges d'arc, situés au premier étage et supposés correspondre à une baie, se sont révélés être ceux d’un placard couvert d'un arc brisé. Il était doté de deux tablettes de bois et de petites niches ménagées dans les panneaux latéraux (E. Billaud). Les élévations latérales montrent les vestiges d'une porte contre l'angle sud-est, près du portail d'entrée du rez-de-chaussée, et à l'ouest ceux d'un tableau appartenant peut-être à une fenêtre et d'une fente de jour à appui à gradins.

  • Murs
    • calcaire pierre de taille
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvrements
    • voûte en berceau brisé
  • État de conservation
    vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune (incertitude)
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Bibliographie

  • Séraphin (Gilles), Donjons & châteaux du Moyen Âge dans le Lot, Portet-sur-Garonne, Editions midi-pyrénéennes, 2014.

    catalogue
  • Juillet (Jacques), Commanderies du Haut-Quercy. Sur le chemin de Rocamadour, Saint-Yrieix-la-Perche, Imp. Fabrègue, 1975.

    p. 40, 48-49
  • Didon (Catherine), Châteaux, manoirs et logis. Le Lot, Chauray, Ed. Patrimoine medias, 1996.

    p. 57
Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005, 2014, 2024
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Conseil départemental du Lot
Cadot Fabien
Cadot Fabien

Chercheur en inventaire du patrimoine pour le Département du Lot depuis 2019.

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