Dossier d’œuvre architecture IA46100285 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, inventaire préliminaire de l'architecture civile médiévale
village
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Conseil départemental du Lot

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lot - Causse et Bouriane
  • Commune Uzech
  • Cadastre 1827 A2, D1  ; 2021 D

Le plus ancien témoignage de l'occupation du site nous est fourni par l'église Saint-Martin, dont le premier état encore visible en élévation peut dater de la fin du 12e siècle ou du début du 13e. Nous ne disposons en effet pour Uzech que de très rares mentions dans les archives avant le 15e siècle.

En 1287, le « castrum » de Peyrilles, la « villa » d'Uzech, celle de Lavercantière et autres lieux... font partie de la baronnie de Ratier II de Castelnau, coseigneur de Gourdon, dont les revenus de la justice d'appel sont assignés au roi d'Angleterre (E. Albe, 1912 ; L. d’Alauzier, 1967). A la mort de Ratier II, la baronnie est partagée entre ses fils, Ratier III recevant la baronnie ou châtellenie de Castelnau(-Montratier), et Aymeric de Gourdon celle de Peyrilles comprenant Lavercantière et Uzech (E. Albe, 1912 ; J. Lartigaut, 1991, p. 36). Aymeric de Gourdon fait néanmoins hommage au chapitre de la cathédrale de Cahors en 1302, pour tous les lieux qu'il possède entre le Lot et la Dordogne, hommage renouvelé en 1411 par Pons de Gourdon (L. Combarieu, 1900 ; L. d’Alauzier, 1967).

L'église de Bourziols, où l'abbaye de bénédictines de Fontgoufier (Dordogne) avait fondé au 12e siècle un prieuré conventuel (J. Juillet, 1977), est donnée au prieuré d'Uzech en 1325 (Clary, 1986).

Les habitants ont eu des coutumes et privilèges que le nouveau seigneur d'Uzech, Jean del Sirech, s'engage à maintenir en 1466, comme l'ont fait avant lui Marquès de Gourdon et ses prédécesseurs (J. Lartigaut, 1978, p. 207), mais nous n'en connaissons ni le contenu ni la date d'octroi. Uzech les partageait sans doute avec les autres communautés de la châtellenie de Peyrilles (J. Lartigaut, 1991, p. 242).

Il semble que l'on ne connaisse à Uzech qu'une seule famille de chevaliers, les d'Agran, présents également à Saint-Germain-du-Bel-Air, et qui disparaissent au cours du 14e siècle (J. Lartigaut, 1991, p. 242).

Uzech est « entièrement détruit et déserté » à la fin de la guerre de Cent ans, et il ne compte encore que quelques habitants en 1446 ; l'hôpital qui est attesté à cette date était assurément de fondation ancienne (J. Lartigaut, 1978, p. 101, 226).

Outre les trois édifices faisant l'objet d'une notice, le village conserve quelques murs ou pans de murs datables du Moyen Age et peut-être antérieurs au 15e siècle : entre les parcelles 347 et 348, un mur en plaquettes de calcaire, comportant une niche et l'embrasure oblique d'un jour ; parcelle 342, des pierres chanfreinées en remploi et un pan de maçonnerie, près de l'angle droit, en moellons assisés ; parcelle 357, une chaîne d'angle, au sud-ouest, en moellons équarris ; parcelle 370, un angle arrondi en moellons équarris... D'autres vestiges peuvent être du 15e siècle ou postérieurs : parcelle 918, une porte haute chanfreinée ; parcelle 936, des pierres chanfreinées en remploi ; parcelle 974, des pierres chanfreinées en remploi et une partie d'un piédroit chanfreiné de porte en place ; parcelle 390, un chanfrein en remploi ; parcelle 377, une porte chanfreinée à accolade ; parcelle 1009, des piédroits chanfreinés, un jour chanfreiné et une tête de mur de pan-de-bois, plus ancienne (reconstruction en 1828) ; parcelle 369, une porte haute chanfreinée... Un "château" datable du 17e siècle s'élève sur la parcelle 405.

  • Période(s)
    • Principale : 12e siècle
    • Principale : 13e siècle
    • Principale : 1ère moitié 14e siècle , (incertitude)

Uzech se trouve à l'extrémité sud du Gourdonnais, à 3 km de Peyrilles, sur le tracé de l'antique chemin de Cahors à Gourdon, à une vingtaine de kilomètres au nord. Le village est bâti au sommet d'une colline distante de 2,5 km à vol d'oiseau de la vallée du Vert.

L'analyse des plans cadastraux permet de distinguer trois phases de développement du village. Autour de l'église, encore entourée par son cimetière en 1827, se sont groupées des maisons en îlots inorganisés, dont trois conservent des états du 13e siècle ou du début du siècle suivant. La construction du château au 14e siècle, à l'extérieur du village sur le bord du plateau, doit être mise en relation avec la création de la châtellenie de Peyrilles. La partie nord du bourg s'est structurée de part et d'autre de la route de Lamothe-Cassel à Lavercantière, dont l'aménagement est peut-être postérieur au 15e siècle.

L'une des maisons conservées, en bordure du village à l'ouest, était de dimensions très modestes (7 m sur 5,50 m hors-œuvre), dont le rez-de-chaussée était à usage agricole ou artisanal, et l'étage réservé à la pièce d'habitation desservie par un escalier extérieur en bois. Le dernier cerne d'un linteau ayant été daté par dendrochronologie de 1202, la construction de la maison peut être placée dans la première moitié du 13e siècle.

L'autre est au contraire une grande bâtisse, dont la façade sur cour présentait deux arcades en rez-de-chaussée et deux fenêtres géminées, ou à réseau, à l'étage. Maison noble ? Ou bien presbytère en raison de la proximité de l'église ? Son mur pignon sur la rue conserve les vestiges d'une fenêtre géminée à linteau et trumeau en bois.

Les deux édifices sont bâtis en moellons ou plaquettes de calcaire sans chaîne en pierre de taille, formant des parements très réguliers, un type de maçonnerie que l'on retrouve en particulier à Catus, tout proche, du 12e au 15e siècle.

  • Murs
    • calcaire moellon
  • Statut de la propriété
    propriété publique
    propriété privée

Bibliographie

  • Garrigou Grandchamp (Pierre), Scellès (Maurice) dir., Demeures du Moyen Âge dans le Lot, Saint-Saturnin, Editions de la Flandonnière, 2023.

    catalogue
  • Combarieu (Louis), Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790. Lot, t. III, Cahors, Impr. Brassac, 1900.

    p. 217
  • Clary (abbé), Dictionnaire des paroisses du diocèse de Cahors, Cahors, 1986.

    p. 290
  • Foissac (A.), Dugarric, seigneurs et barons d’Uzech..., dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. XXXV, 1910.

    p. 31-40, 105-109
  • Lartigaut (Jean), Les campagnes du Quercy après la guerre de Cent Ans (vers 1440 - vers 1500), Toulouse, Publications de l'Université de Toulouse-le-Mirail, série A, t. 39, 1978.

    p. 101, 283, 396, 481

Périodiques

  • Alauzier (Louis d'), Une assignation de revenus en Quercy et Périgord faite en 1287 au roi d'Angleterre, dans Bulletin Philologique et historique (jusqu'à 1610), année 1964, Paris, C.T.H.S., 1967.

    p. 532, 546
  • Alauzier (Louis d'), Le dénombrement de 1504 en Quercy pour le ban et l'arrière-ban, dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. CVI, 1985, p. 39.

  • Alauzier (Louis d'), « Le dénombrement de 1504 en Quercy pour le ban et l'arrière-ban », dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, tome CV, 1984, 3e fascicule.

    p. 196, 238
  • Albe (Edmond), II. Les suites du traité de Paris de 1259, dans Annales du Midi, t. 24, n° 93, 1912.

    p. 64-65
  • Excursion du 22 mai 1899 : Uzech, Peyrilles, Le Dégagnazès, dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. XXIV, 1899.

    p. 81-84
  • Juillet (Jacques), Les monastères de Femmes en Haut-Quercy (XIIe - XIIIe siècles), dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. XCVIII, 1977.

    p. 29
  • Lartigaut (Jean), Les seigneurs de Pechrigal, dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. LXXXVIII, 1967.

    p. 110, 111, 115
  • Lartigaut (Jean), Sortie archéologique du 1er août (Nuzéjouls, Peyrilles, Lavercantière), dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. CXII, 1991.

    p. 242, 243, 245 à revoir éventuellement
Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005, 2021
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Conseil départemental du Lot