La tour est aujourd'hui la partie la mieux conservée de cet ensemble en dépit de réaménagements notables, attribuables à la fin du 17e ou au début du 18e siècle. Elle comporte encore quatre niveaux qui portent son élévation à plus de 16 m. Chacun des trois premiers disposait d'une porte d'accès particulière, en arc brisé, ouverte sur la face orientale. Ses maçonneries originelles portent les marques d'un important incendie qui en a fait éclater les parements intérieurs et qui semble avoir précédé une première restauration opérée après la guerre de Cent ans, sans doute à la fin du 15e siècle.
Au-dessus du premier plancher, la salle du premier étage est couverte par une ample voûte en croisée d'ogives dont la clé circulaire représente l'agneau pascal. La mauvaise qualité des culots et la banalité du profil prismatique des ogives ne permettent pas de trancher définitivement sur sa datation. Les quatre corbeaux conservés dans les angles, au-dessus de la naissance des ogives, invitent à y restituer un entresolement qui aurait intercalé un niveau supplémentaire dans la distribution de l'édifice comme c'est le cas à Soyris. L'actuel second étage, de nouveau sous plancher, a conservé intacte sa porte d'entrée en arc brisé chanfreiné, inscrite dans une embrasure en arc segmentaire. Sur la face sud, une seconde embrasure semble correspondre pour sa part à une ancienne croisée. Les autres percements de la pièce n'appartiennent pas à l'édifice médiéval. Ils se composent d'une cheminée du 17e siècle et d'une petite fenêtre chanfreinée, repercée. Le dernier niveau n'a conservé semble-t-il aucune ouverture ancienne. L'enduit qui couvre une partie des élévations est moderne.
La tour et le logis sont séparés par un vide de trois ou quatre mètres dans lequel une vis d'escalier et un cellier ont été aménagés après 1490. A cette date un inventaire mentionne entre autres des coffres, escabeaux, tables sur tréteaux, deux chaises percées, neuf lits et couchettes, cinq berceaux deux dressoirs pour les étains mais une seule cuiller en argent. L'un des lits est orné d'une étoffe à bandes rouges jaunes, bleues et blanches avec un lévrier blanc au centre. L'armoire murale contient ce qui est nécessaire pour la messe. Il y a six livres non liturgiques en roman et en latin parmi lesquels le roman de Pierre de Provence et de la belle Maguelonne. L'armement se réduit deux arbalètes, une salade et une barbute de maille.