• enquête thématique départementale, inventaire préliminaire de l'architecture civile médiévale
château de Roussillon
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Conseil départemental du Lot
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lot - Causse et Bouriane
  • Commune Saint-Pierre-Lafeuille
  • Lieu-dit Roussillon
  • Cadastre 1831 F1 318, 320  ; 2014 C01 113
  • Précisions autrefois sur commune de Maxou
  • Dénominations
    château fort
  • Appellations
    château de Roussillon
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, galerie, chapelle

Le château aurait été tenu à l'origine par les Roussillon, une famille de modestes chevaliers (C. Didon), dont un membre, Folc, est dit "seigneur du château de Roussillon" vers 1300 (J. Lartigaut, 1995). L'histoire de ses possesseurs avant la fin du 14e siècle est toutefois incertaine. G. Lacoste (1884) y fait résider les Antéjac dès les années 1230, et signale un Bertrand d'Antéjac ou de Roussillon connu vers 1280 ; Raymond d'Antéjac est seigneur de Roussillon en 1337, quand les consuls de Cahors craignent qu'il ne livre le château aux Anglais. Les de Jean commencent cependant à être possessionnés dans la seigneurie dès le début du 14e siècle : en 1305, Guilhamon de Jean détient le péage de Roussillon, sans doute sur la grand route de Cahors à Brive (J. Lartigaut, 1995).

Comme d'autres places occupées par les compagnies anglaises, Roussillon fait partie de celles dont les consuls de Cahors obtiennent le déguerpissement moyennant finance en 1359, installant en 1362 une garnison à Roussillon et à Valroufié dont Gaucelin (ou Gaucelm) de Vayrols voulait s'emparer. Capitaine chargé de la défense de Cahors, Gaucelin de Vayrols est nommé sénéchal de Quercy en 1369 par le duc d'Anjou, fonction qu'il occupe jusqu'en 1371, semble-t-il. En 1363, il a acquis Roussillon et Valroufié de Brayda de Jean, fille de Raymond de Jean (J. Lartigaut, 1995).

En 1430, Marguerite de Vayrols épouse Guillaume d'Auriole et lui apporte Roussillon, que les Auriole possèdent encore en 1504 : Aymar d'Auriole, seigneur de Roussillon, dénombre alors pour Roussillon, avec toutes justices et le château (L. d'Alauzier, 1984). Par le mariage en 1517 d'Anne d'Auriole, la seigneurie de Roussillon passe aux Gontaud-Cabrerets, qu'ils la conservent jusqu'au 18e siècle, mais en délaissant le château qui est affermé. Au 19e siècle, le maréchal de Gontaud-Biron cède le domaine à son intendant et le château commence alors à être démantelé : la description qu'en donne J.-A. Delpon en 1831 repose déjà sur des souvenirs.

Une tour pentagonale, semblable à celle de Laroque-Toirac et datable du 13e siècle, est le seul bâtiment conservé de l'édifice antérieur à la reconstruction par les Auriole à la fin du 15e siècle, à laquelle il faut peut-être ajouter quelques pans de maçonnerie en moellons réguliers qui apparaissent dans les murs sud et est. Les ruines portent quelques traces de modifications apportées par les 16e et 17e siècles.

  • Période(s)
    • Principale : 13e siècle , datation par source
    • Principale : limite 15e siècle 16e siècle , datation par source

Le château a été construit à moins de 800 m de la route de Cahors à Brive, épousant la forme de la pointe d'une serre qui domine les collines voisines et d'où la vue portait jusqu'à la vallée du Lot. Les ruines qui subsistent, partiellement réoccupées par les travaux entrepris depuis 1958, permettent de restituer la plus grande partie des dispositions de la fin du 15e siècle.

Un pont maçonné, qui a remplacé un pont-levis, donne accès à une basse-cour trapézoïdale, qui était flanquée de deux grosses tours rondes : la plus importante mais arasée à mi-hauteur, à l'angle nord-ouest, fait figure de véritable tour militaire ; de celle du nord-est n'apparaît plus que la base au-dessus du sol. L'entrée dans le château lui-même, par un passage qui était muni d'une herse, est protégée par la tour pentagonale du 13e siècle, équipée de canonnières au 15e siècle.

Les bâtiments qui entourent une cour centrale forment un quadrilatère flanqué aux angles de quatre tours rondes, les courtines de la basse-cour venant s'accoler aux deux tours nord. L'élévation sur cour de l'aile est a disparu, mais des piliers circulaires et les traces laissées dans les élévations périphériques permettent de restituer au rez-de-chaussée une galerie voûtée d'ogives : elle était surmontée d'une galerie ornée de peintures, reliant le corps logis à la chapelle de la tour nord-est (J.-A. Delpon, 1831). Dans l'angle sud-ouest de la cour, une tour d'escalier hors-œuvre, de plan carré, desservait les deux corps de bâtiment voisins. L'aile ouest est bâtie sur un niveau de soubassement voûté ; le deuxième niveau, donnant de plain-pied sur la cour, était éclairé par trois croisées ouvrant vers l'extérieur et chauffé par une grande cheminée.

A l'exception du niveau de soubassement de la tour sud-ouest ("Tour du pigeonnier") dont la salle voûtée est circulaire, les pièces des tours sont carrées ou rectangulaires. La pièce du premier étage de la tour nord-est était occupée par la chapelle, voûtée d'ogives, qui se signalait à l'extérieur par sa fenêtre dont le réseau de pierre a disparu.

  • Murs
    • calcaire moellon
    • calcaire pierre de taille
  • Étages
    étage de soubassement
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
    • voûte en berceau
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie
  • État de conservation
    vestiges
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • ornement végétal
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1929/03/29
  • Précisions sur la protection

    La notice Mérimée PA00095164 localise par erreur le château dans la commune de Maxou.

  • Référence MH

Bibliographie

  • Séraphin (Gilles), Donjons & châteaux du Moyen Âge dans le Lot, Portet-sur-Garonne, Editions midi-pyrénéennes, 2014.

    catalogue
  • Delpon (Jacques-Antoine), Statistique du département du Lot, Paris-Cahors, 1831, tome I.

    p. 485-486
  • Lacoste (Guillaume), Histoire générale de la province de Quercy, Cahors, Girma, 1885, 1ère édition 1783 (réédition : Marseille, Laffite Reprints, 1982), tome III.

    p. 89, 147, 178, 215
  • Didon (Catherine), Châteaux, manoirs et logis. Le Lot, Chauray, Ed. Patrimoine medias, 1996.

    p. 150-151
  • Rousset (Valérie), Le château fort de Roussillon (Saint-Pierre-Lafeuille), Conseil général du Lot, notice numérique, 2005.

  • Rousset (Valérie), Le château de Roussillon : la tour du Pigeonnier. Etude archéologique, dactylographié, Service Départemental de l'Architecture et du Patrimoine du Lot, 1995.

Périodiques

  • Calmon (Jean), "Aux châteaux de Calamane et de Roussillon", dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. LXXX, 1959.

    p. 241-242
  • Alauzier (Louis d'), « Le dénombrement de 1504 en Quercy pour le ban et l'arrière-ban », dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, tome CV, 1984, 3e fascicule.

    p. 235
  • Lartigaut (Jean), "Sortie du 3 août. Château de Roussillon, Francoulès, Saint-Pierre Liversou", dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. CXVI, 1995, p. 228-232.

Documents figurés

  • Châteaux et manoirs du Lot, carte touristique, Département du Lot, 2015.

Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005, 2014
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Conseil départemental du Lot