Cette maison serait construite au début du 17e siècle d'après le millésime « 1604 » inscrit au-dessus de la baie. La forme et décor de cette fenêtre correspondraient au 16e siècle (demi-croisée chanfreinée avec appui mouluré et linteau à accolade). Cette maison est un exemple de la persistance tardive de certains styles architecturaux. Le four est une adjonction postérieure à 1832 car absente du cadastre.
L’examen des maçonneries indique que le four à pain avec sa souche monumentale est plus tardif que le rez-de-chaussée du logis. Le four n'apparait pas sur le plan cadastral de 1832, il serait alors postérieur à cette date.
À l'intérieur du logis, les solives reposent sur des muraillères et présentent des dispositions habituelles (sections importantes, faces soigneusement dressées) pour des poutraisons antérieures au 19e siècle. Dans les combles, on peut s’interroger sur l’ancienneté des chevrons-formant-ferme supportant les lauzes puisque les sections sont plus minces que les solives et les équarrissages paraissent trop rustiques pour des charpentes du début du 17e siècle.
Cette maison figure parmi les très rares maisons rurales en rez-de-chaussée identifiées dans le Lot à ce jour et encore conservées. Ce type de maison, fréquent jusqu’au 19e siècle, devient très rare aujourd’hui, peu de maisons ont été conservées dans un état proche de l’état d’origine. La qualité de sa construction (maçonnerie, ouvertures moulurées) et de ses équipements domestiques (cheminée, évier, placard) font de cette maison un témoignage devenu très rare dans le Lot.
Chercheur en inventaire du patrimoine pour le Département du Lot depuis 2019.