Dossier d’œuvre architecture IA46100065 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, inventaire préliminaire de l'architecture civile médiévale
maison forte, moulin
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lot - Puy-l'Evêque
  • Commune Soturac
  • Lieu-dit Ségadènes
  • Cadastre 2013 B02 358
  • Dénominations
    maison forte, moulin
  • Précision dénomination
    moulin à eau
  • Parties constituantes non étudiées
    cour

Aucune mention du moulin, du repaire ou du fief n'est repérable avant le 15e siècle. Seul indice ténu, le moulin situé immédiatement en aval de Ségadènes sur la Thèze (3 km), mais déjà en Agenais, porte le nom singulier de Frésapa, nom que l'on retrouve également près de Saint-Sylvestre sur Lot, associé à un moulin et à un château implanté sur les berges du Lot. Ces deux toponymes pourraient se rapporter au lignage de Jeanne Frésapa, deuxième femme de Pierre Duèze, frère du pape Jean XXII et vicomte de Carmaing.£Les de Jas ou d'Ajas, famille de forgerons originaire des Pyrénées, sont les premiers occupants connus. On sait qu'ils s'implantèrent après la guerre de Cent Ans à Ségadènes où ils établirent une mouline à fer (forge). Dans la même fonction de maître de forge, leur succéda au début du 17e siècle Pierre Durieu de Séverac, seigneur de Ségadènes, gentilhomme de la chambre du roi en 1622, fils de Marie de Jas de Ségadènes. Cette dernière est sans doute la même qu'une certaine "Marie de Segadnos" dont le nom a été relevé parmi les graffiti de la grosse tour du château de Bonaguil. Les Du Rieu puis, au 18e siècle, les Briançon de La Montelle possèdent successivement la seigneurie (C. Didon, 1996). Ségadènes est mentionné comme fief par la carte de Cassini, dans la seconde moitié du 18e siècle.£Les fenêtres géminées à trumeau et à décor naturaliste conduisent à placer la construction de la maison forte du dernier tiers du 13e siècle. Une demi-croisée aménagée dans l'élévation sud témoigne de travaux réalisée après la guerre de Cent ans, peut-être dès la fin du 15e siècle, époque à laquelle ont sans doute également étaient mis en place le hourd et la toiture en pavillon (ils auraient été refaits vers 1910.£L'escalier en charpente a probablement été installé au 17e siècle tandis que l'essentiel de la distribution actuelle résulte d'aménagements réalisés au 19e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 13e siècle
    • Principale : 4e quart 15e siècle , (incertitude)

L'édifice médiéval qui subsiste aujourd'hui se présente sous l'aspect d'une imposante maison-tour de plan presque carré (12,70 x 13,20 m), aux murs épais de 1,05 à 1,10 m. Le volume interne est divisé en deux travées inégales par un refend orienté est-ouest, séparant une grande salle ou "aula" de 6,70 x 10,60 m et une salle secondaire (chambre ou "camera" ?) de 3,30 x 6,25. L'angle sud-ouest est occupé par un réduit de plan carré de 3,25 m de côté, évoquant le volume d'une tour dans laquelle a pris place un escalier de charpente à balustres tournés du 17e siècle. L'étage de cette tour est couvert par une voûte sur croisée d'ogives dont les culots représentent des mufles grimaçants et dont la clé de voûte est ornée d'un fleuron et de quatre têtes.£La distribution actuelle du logis résulte d'aménagements tardifs, de la fin du 19e siècle qui ont en partie condamné les percements antérieurs. Une demi-croisée moulurée a été repercée sur l'élévation sud, au moment où le hourd était mis en place. Ces réaménagements tardifs ont cependant conservé une bonne lisibilité des dispositions d'origine, notamment au niveau du premier étage.£Au-dessus d'un rez-de-chaussée à usage de cave, et affecté partiellement aux machineries du moulin, le premier étage, affecté à l'habitation était accessible par une porte haute, supposant un escalier extérieur. Cette porte en arc brisé, soulignée par une moulure torique, donnait accès directement dans la grande salle. Elle était défendue par une longue archère cruciforme, desservie par la tour, et dont les croisillons étaient ornés d'étriers latéraux. Sa position à mi-niveau indique que la tour, dès l'origine, a dû accueillir un escalier. La plupart des percements médiévaux de l'étage ont été condamnés par les aménagements ultérieurs, mais on peut identifier sans difficulté les traces de quatre fenêtres géminées semblables, trois d'entre elles éclairant la grande salle, la quatrième équipant la chambre. Couverte par des arcatures en arc brisé à intrados trilobé, ces fenêtres étaient divisées par des meneaux ornés d'un faisceau de colonnettes. La chambre, établie au sud-est, était dotée d'une armoire murale, de latrines et, sans doute, d'une cheminée.£Deux gargouilles d'évacuations d'eaux pluviales, implantées sous les encorbellements de l'élévation est, montrent que les hourds actuels ont succédé à un dispositif primitif, sans doute un comble en retrait, qui laissait à l'air libre les couronnements primitifs qu'on peut supposer accessibles et crénelés.

  • Murs
    • calcaire
    • bois
    • pierre de taille
    • pan de bois
  • Toits
    tuile plate
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
  • Couvertures
    • toit en pavillon
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en charpente
  • Énergies
    • énergie hydraulique
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • ornement végétal
    • tête humaine
    • couronne
  • Précision représentations

    Les chapiteaux des fenêtres géminées portent des feuilles naturalistes plaquées sur la corbeille, et une tête d'animal qui crache des tiges végétales. La clef de voûte, cruciforme, de la croisée d'ogives est ornée d'un bouquet de feuilles sur sa face inférieure et de têtes humaines entre les branches des ogives ; les culots portent une tête monstrueuse, une tête d'animal et une tête d'homme couronnée.

Présentation succincte

  • NOTSUC Située au fond de la vallée de le Thèze, dissimulée derrière une frondaison d'arbres auprès d'un étang, la tour de Ségadènes est un ancien repaire seigneurial et moulin du Moyen Age. L'édifice trapu se distingue par ses baies géminées de la fin du 13e siècle, avec chapiteaux sculptés, et ses archères qui témoignent de son caractère noble à défaut d'un véritable usage militaire. Il a peut être été construit par un membre de la famille du pape cadurcien Jean XXII, avant d'être repris après la guerre de Cent ans par des forgerons venus des Pyrénées.

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G Esquieu (Louis), Essai d'un armorial quercynois, Paris, H. Champion, 1907-1908, p. 237-238.£Séraphin (Gilles), Cahors et la vallée du Lot, Cahors, Ed. Etudes et communication, 1990 (Coll. Guides Tourisme et patrimoine), p. 106.£Didon (Catherine), Châteaux, manoirs et logis. Le Lot, Chauray, Ed. Patrimoine medias, 1996, p. 238.
  • NOTB_S
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP 1
  • CHARPP charpente d'origine ou bien du 19e siècle
  • COORLB93
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
  • ENCA
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT
  • FEN 1
  • FEN2
  • FENP fenêtre géminée
  • INTER
  • MHPP
  • NOPC
  • OBSV
  • PAVIS
  • PETA_MA
  • PLU
  • PSAV_FA
  • SAV_FA
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER IVD46_SPLOT
  • VALID accessible au grand public
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 2013/10/29
  • Précisions sur la protection

    La tour-moulin, avec la parcelle qui la porte et le fossé en eau qui l'entoure (cad. B 358) : inscription par arrêté du 29 octobre 2013.

  • Référence MH
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2005
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Conseil départemental du Lot