La maison correspond au bâtiment oriental, encore bien identifié par la parcelle cadastrale, de l'ensemble aujourd'hui appelé Maison Vinot. Elle est située à l'angle de la rue de la Pélissaria, sur laquelle s'élève sa façade, et une rue secondaire qui mène à la place du Carol.£Sa façade conserve au rez-de-chaussée une arcade de boutique liée à une porte, toutes deux couvertes d’un arc brisé chanfreiné, la première avec des claveaux traversants et sans embrasure, la seconde retaillée en plate-bande avec une forme vague d'accolade, et ses deux chaînes d'angle à arête vive sur toute sa hauteur. A l’étage subsistent une partie du cordon d’appui et sa trace sur des pierres bûchées à l’extrémité ouest, et le trumeau maçonné chanfreiné qui séparait les deux fenêtres dont le couvrement pouvait être à arcs ou linteaux.£En dépit de sa reconstruction partielle, l’élévation latérale orientale a conservé suffisamment d’éléments de son premier état pour qu’il soit possible d’en restituer les dispositions de des deux premiers niveaux. Le niveau de soubassement, à fonction de cellier ou de remise, ouvrait sur la rue par deux jours hauts rectangulaires chanfreinés et une porte chanfreinée à linteau bien conservés dans sa partie sud, à moitié enterrée. C’était ensuite une grande porte couverte d’un arc brisé et chanfreinée, remplacée par deux portes jumelles mais dont subsiste la moitié gauche, qui donnait accès à la partie nord. Au deuxième niveau, qui est celui du rez-de-chaussée, une porte couverte d’un arc brisé et chanfreinée, que desservait probablement un escalier extérieur, donnait accès à l’arrière de la boutique et peut-être à une pièce d’habitation éclairée par une baie géminée à appui saillant (bûché), piédroits à arêtes vives et colonnette à chapiteau à corbeille polygonale, qui a conservé son embrasure intérieure et ses coussièges mais dont le couvrement d’origine a peut-être disparu. Si nous n’adoptons pas sur ce point non plus les conclusions de V. Rousset (2007), nous les retenons en revanche pour le troisième niveau, correspondant à l’étage, où elle distingue dans la partie nord les traces d’un pan de bois remplacé au 17e siècle par de la maçonnerie comprenant une croisée et une demi-croisée.