Dossier d’œuvre architecture IA46000423 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, interprétation des monuments historique
église paroissiale Saint-Pierre
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Conseil départemental du Lot
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lot - Lacapelle-Marival
  • Commune Assier
  • Cadastre 2013 H 275

L'église paroissiale d'Assier, placée sous la protection de Saint-Pierre, a été érigée entre 1540 et 1550. Elle est l'oeuvre d'un célèbre personnage de la Renaissance française, homme de guerre et esprit cultivé : Jacques dit Galiot de Genouillac.

Cet édifice est avant tout un monument funéraire : Galiot voulut y abriter son futur tombeau et entrepris la construction d'un véritable mémorial à sa propre gloire.

Les façades extérieures, à l'emplacement des habituelles litres funéraires peintes, déroulent une frise sculptée dans la pierre sur plus de 100m : elle relate les exploits de Galiot, représenté sous les traits d'un héros de l'Antiquité.

Le portail ouest, savant mélange de formes, est un écrin pour diverses statues allégoriques et un tympan de la Vierge.

La chapelle funéraire, rajoutée peu après 1546, année de la mort de Galiot, offre un sépulcre en marbre tout à son honneur. Elle est surtout coiffée d'une voûte où se dessine une étoile à 16 branches, véritable prouesse architecturale.

L'église Saint-Pierre d'Assier, considérée comme un des premiers chefs-d'oeuvre de la Renaissance dans le Lot, ne saurait toutefois être dissociée du château construit à proximité, entre 1520 et 1540, par le même Galiot de Genouillac.

Après avoir façonné son château à l'image des palais de François Ier dans le Val de Loire, Galiot de Genouillac entreprend à partir de 1540 le chantier de son propre tombeau.

Ce nouveau monument adopte la même forme qu'une autre église achevée quelques années plus tôt : à Lonzac (Charente-Maritime), Galiot fit ériger un sanctuaire similaire en l'honneur de sa première femme, Catherine d'Archiac, morte en 1514.£Le plan très simple, en forme de croix latine, s'inscrit dans la tradition gothique : la nef unique à deux travées s'ouvre sur une abside polygonale à cinq pans, précédée d'un avant choeur qui place la croisée du transept au centre même de l'édifice.

L'église intègre pourtant des formes résolument de son époque, la Renaissance. Le déploiement de sculptures confère au monument son caractère exceptionnel, au point de lui ôter pratiquement toute symbolique religieuse.£Ainsi, la frise sculptée présente Galiot sous les traits d'Hercule. Ses exploits sont loués par des scènes de batailles entrecoupées d'armoiries, emblèmes, fleurs de lis et devises (dont l'insolente et ambiguë "j'aime fort'une").

Ces panneaux de pierre juxtaposés sont un document exceptionnel sur les guerres menées par les rois de France en Italie : artisan de la victoire de Marignan (1515), Galiot est l'inventeur de la couleuvrine, pièce d'artillerie représentée ici au milieu du siège de villes et de forteresses. Cette frise est surtout un précieux témoignage pour comprendre la culture de la Renaissance, sur les traces de l'Antiquité : Galiot et son souverain sont célébrés tels des héros de la mythologie gréco-romaine.

Posé de façon dissymétrique sur une façade parfaitement nue, le portail ouest adopte une allure monumentale. Au milieu d'un emboîtement savant de baies arrondies, entablements horizontaux et colonnes verticales, couronnés par un fronton triangulaire et un imposant édicule, se déploient des sculptures à la fois religieuses et allégoriques : à la Fortune en partie détruite qui coiffait l'ensemble, répondent les statues de saints et d'angelots entourant la Vierge à l'Enfant.

Enfin, derrière une clôture en noyer sculpté, la chapelle funéraire accueille un tombeau en marbre, tout à l'honneur du défunt : au-dessus du gisant en costume d'apparat, un haut-relief représente Galiot armé sur le champ de bataille. Le véritable intérêt de cette chapelle réside dans le profil de sa voûte appareillée, où l'absence d'arête saillante dessine une étoile à 16 branches qui se noie dans les murs. Ce véritable chef-d'oeuvre de stéréotomie témoigne du goût du temps pour les montages architecturaux complexes et spectaculaires.

L'église Saint-Pierre d'Assier, pour ces raisons, a été justement classée sur la toute première liste des Monuments historiques, établie dès 1840.

  • Murs
    • calcaire
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan en croix latine
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
  • Couvertures
    • toit à deux pans
    • toit en pavillon
    • pignon découvert
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
    • sculpture

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G Delpon (J.-A.), Statistique du département du Lot, Paris-Cahors, 1831, t. 1, p. 498-501.£Testament de Jacques de Genouillac dit Galiot, grand-maître de l'artillerie de France, sous Louis XII et François Ier, dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. VII, 1881, p. 157-158, 160.£Clary (Abbé), Dictionnaire des paroisses du diocèse de Cahors, Cahors, Imp. Tardy, 1986, p. 16-17.£Châtelet-Lange (Liliane), Galiot de Genouillac entre Fortune et Prudence, dans Revue de l'art, n° 64, 1984, p. 7-22.£Tollon (Bruno), L'église d'Assier, dans Congrès archéologique de France, 147e session, Quercy, Paris, S.F.A., 1993, p. 125-136.
  • NOTB_S Galiot de Genouillac, "Gentilhomme d'Acier", Conservation des Antiquités et Objets d'Art du Lot, 1983, catalogue de l'exposition tenue à Cahors en juillet-septembre 1983 (Grenier du Chapitre).
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
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  • EPID
  • ESSENT
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  • FEN2
  • FENP
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  • USER IVD46_SPLOT
  • VALID accessible au grand public
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 1840
  • Précisions sur la protection

    Eglise Saint-Pierre : classement par liste de 1840 (J.O. 18/04/1914)

  • Référence MH

La base de données Mémoire du Ministère de la Culture possède 14 clichés sur l'église de Lonzac (Charente-Maritime), similaire à celle d'Assier, construite par le même Galiot de Genouillac en honneur de sa première femme.

Date(s) d'enquête : 2002; Date(s) de rédaction : 2002