• enquête thématique régionale, Jardins
  • enquête thématique départementale, inventaire préliminaire de l'architecture civile médiévale
  • opération ponctuelle
château
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Conseil départemental du Lot

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Figeac Est
  • Commune Lentillac-Saint-Blaise
  • Cadastre 1833 A 626  ; 2013 A 530
  • Dénominations
    château
  • Parties constituantes non étudiées
    fossé, terrasse en terre-plein, jardin

Les Lentilhac sont une vieille famille de chevaliers dont certains membres participèrent aux croisades. La seigneurie de Lentilhac était sous la suzeraineté de l'abbé de Figeac, qui, en 1214, donne à fief à Simon de Montfort tout ce que les comtes de Toulouse tenaient de son monastère sur les châteaux de Figeac, de Capdenac, de Lentilhac et autres lieux (G. Lacoste, 1884). En 1372, la prise de la place est évitée de justesse, alors que les assaillants ont fait une brèche dans la muraille du château (G. Lacoste, 1885), qui est cependant pris par les Anglais en 1391 et n'est restitué qu'en échange d'une forte somme (Clary, 1986). En mauvais état dans les années 1420, le château et ses dépendances font l'objet de réparations dont la réalisation oppose Jean de Lentilhac et les habitants de la châtellenie (Clary, 1986).£François de Lentlihac vend la seigneurie à Guillaume Boutaric, avocat à Figeac, en 1644 (E. Sol, 1950). Le château est ruiné (ou en ruines ?) en 1735 (Clary, 1986). Devenu la propriété des Saint-Jean-Lentilhac (Annuaire, 1898-1899), le château est en partie reconstruit, après la démolition de l'église qui le jouxtait, probablement dans la seconde moitié du 19e siècle.£Le corps de bâtiment sud conserve des vestiges datables du 13e siècle (grand appareil en soubassement, fenêtre géminée et arcade), ainsi que des aménagements réalisés au 17e siècle et qu'il faut sans doute attribuer à Guillaume Boutaric (croisées, porte moulurées, baies chanfreinées et décors intérieurs peints). L'étage du corps de bâtiment sud conserve des décors peints pouvant également dater du 17e siècle, dont un plafond à solives apparentes.£L’épaisseur importante de certains murs intérieurs du corps de bâtiment nord révèle un noyau antérieur aux campagnes de la seconde moitié du 19e siècle. Le corps nord est agrandi vers l’ouest et vers le nord, l’ancienne façade ouest est conservée et crée ainsi un couloir entre la façade actuelle et l’ancienne. La largeur actuelle du corps nord semble correspondre à celle figurant sur le plan cadastral de 1833. Les travaux seraient donc antérieurs à cette date. De plus, l’aménagement intérieur avec couloir de déambulation se retrouve davantage à partir de la fin du 18e siècle ou du début du 19e siècle. Cet agrandissement pourrait alors coïncider avec la date de 1817, portée sur le portail ouest indiquant une phase importante de travaux.£L’examen du plan de 1833 nous apprend d’autres choses : d’une part les trois tours actuelles n’y sont pas représentées ; d’autre part, plusieurs corps de bâtiment étaient disposés à l’emplacement de l’ancienne enceinte du château.£Ces derniers ont pour la plupart disparu ou sont en ruines. Une photographie du début du 20e siècle représente un corps dans le prolongement est du corps de bâtiment sud, sa façade était percée de croisées de style néo-gothique semblables à celles du corps de bâtiment nord. Il ne subsiste que les soubassements de cette partie servant de mur de soutènement pour la terrasse actuelle.£Concernant les tours, leur mise en œuvre et le style des ouvertures plaident pour une construction ou reconstruction dans la seconde moitié du 19e siècle. Ces travaux coïncident avec l’importante campagne de reconstruction du château dans un style néo-gothique dont les références au Moyen Age sont très affirmées (croisées, arcs brisés, mâchicoulis et crénelage, etc.). Le crénelage de la tour nord-est avait disparu mais est représenté sur une photographie du début du 20e siècle.£Des travaux de réhabilitation du château sont en cours en 2021, les créneaux de la tour nord-est ont été restitués.

  • Période(s)
    • Principale : 13e siècle , (incertitude)
    • Principale : 19e siècle
    • Secondaire : milieu 17e siècle , (incertitude)
  • Dates
    • 1817, porte la date

Le château et sa chapelle ont constitué le noyau initial du village, autour duquel les maisons se sont installées en couronne. Une mare, qui subsiste à l'est, pourrait être le vestige du fossé en eau entourant le château. Le mur de clôture et le petit bâtiment ouest présentent des parties en pierre de taille qui pourraient avoir appartenu à l'enceinte. La terrasse qui entoure le château aujourd'hui est plantée d'arbres : on y accède par un escalier en demi-lune ménagé à l'est contre le mur de soutènement. En contrebas du château, au sud, se trouvent les piles cylindriques de l’ancien pigeonnier. Le château comporte deux corps de bâtiment disposé en équerre formant un plan en L créant ainsi une cour côté est.£CORPS DE BÂTIMENT SUD :£Le corps de bâtiment sud, élevé sur le tracé de l'enceinte, s’élève sur un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré. La façade sud non rectiligne présente en partie basse un grand appareil de calcaire en pierre de taille. La maçonnerie est moins régulière et taillée à mesure où l’on lève le regard.£La première travée, à l’est (partie droite), comporte des traces d’une ancienne chaîne d’angle en saillie créant le caractère non rectiligne de l’ensemble de la façade. L’étage de soubassement se trouve de plain-pied du fait du dénivelé du terrain. Une porte permet l’accès à une pièce voûtée en berceau segmentaire servant de cellier ou de cave. Cette porte est surmontée d’un jour chanfreiné éclairant ce cellier qui a la particularité de posséder un puits. Le rez-de-chaussée surélevé est percé d’une fenêtre rectangulaire agrémentée d’un petit balcon. Une baie segmentaire à feuillure ajoure l’étage. Cette dernière est incorporée dans une ancienne croisée en grande partie bûchée. Les vestiges laissent apercevoir un encadrement doté de deux pilastres à bases probablement prismatiques et surmontés par deux chapiteaux ornés d’angelots. Deux traces des montants verticaux et horizontaux sont également perceptibles. À gauche de cette croisée, figurent les restes d’une fenêtre géminée condamnée, antérieure à la croisée.£La seconde travée est percée de deux fenêtres segmentaires à feuillure, l’une pour le rez-de-chaussée surélevé, l’autre pour l’étage. Cette dernière est incorporée dans une ancienne croisée de même style que la première travée excepté les chapiteaux qui sont ici moins travaillés. Les encadrements de ces deux croisées sont parsemés de trous indiquant la présence pendant un temps de grilles.£La dernière travée, la plus à l’ouest (partie gauche), comporte elle-aussi, deux fenêtres segmentaires à feuillure. Un dispositif d’évier (orifice et pierre d’écoulement en saillie) est placé en partie basse, dans la maçonnerie en pierre de taille. Deux contreforts viennent soutenir cette dernière travée.£La partie ouest de ce corps sud possède une façade au nord. Bien qu’en grande partie remontée au 19e siècle, elle conserve en partie basse une porte moulurée en cavet qui pourrait provenir de la campagne de travaux du 17e siècle. Cette ouverture est surmontée par un arc en pierre de taille beaucoup trop large pour servir d’arc de décharge, il s’agirait de vestiges d’une arcade de la période médiévale (13e siècle ?). Cette ancienne porte révèle l’ancien niveau en rez-de-chaussée de ce corps, il devait permettre l’accès à la cuisine établie au même niveau que le cellier voûté.£Côté est de ce corps, la façade conserve un jour chanfreiné en partie supérieure ainsi qu’une petite fenêtre à réseau trilobé. La maçonnerie de cette façade est très irrégulière et montre de nombreux signes de remaniements dont d’anciennes ouvertures bouchées : un jour en archère, deux baies chanfreinées et une porte au linteau de bois transformée en placard (accessible par le rez-de-chaussée surélevé).£Un mur de soutènement servant également de clôture prolonge la façade sud à l’emplacement d’un ancien corps aujourd’hui disparu mais qui est encore visible sur le plan cadastral de 1833 et sur une photographie du début du 20e siècle. Deux pierres en saillies de l’angle sud-est pourraient être les vestiges de cet ancien corps de bâtiment.£À l’ouest du corps sud, plusieurs corps de bâtiments étaient accolés et faisaient le tour du château créant ainsi une cour au centre. Disparu ou en ruine, ils ont laissé la place à un mur de clôture en partie monté avec de gros blocs de pierre en remploi. Le portail ouest, est voûté en berceau en anse de panier dont le claveau central porte la date de 1817.£CORPS DE BÂTIMENT NORD :£Le corps de bâtiment nord est venu s’accoler perpendiculairement au corps sud, il présente une façade principale à l’est, percée en rez-de-chaussée et à l’étage de croisées et de demi-croisées de style néo-gothique. Une attention particulière a été apportée à cette façade à la vue de l’alternance de couleur de pierre entre les maçonneries en moyen appareil en grès et la blancheur du calcaire des encadrements d’ouvertures. L’accès principal est signalé par une grande porte en arc brisé. Une corniche à modillons vient souligner la toiture. La façade ouest est plus simplement traitée, elle comporte des baies rectangulaires avec agrafe en rez-de-chaussée et des baies doubles à arcs brisés à l’étage. Une cloche portant la date de 1848 est fixée à la façade, son système de balancier semble d’origine.£Une grosse tour en demi-hors-œuvre fait la jonction entre le corps nord et le corps sud. Elle contenait un escalier distribuant les espaces d’habitation mais permet aussi d’accéder au cellier voûté. À l’intérieur, l’escalier a été démonté (récemment), il subsiste une niche surmontée d’un arc à accolade aux retombées feuillagées ainsi que des vestiges d’une ancienne porte aux piédroits en quart de rond. Cette porte devait assurer l'accès à l'ancien rez-de-chaussée, aujourd'hui étage de soubassement, qui devait se développer sur toute la surface du corps de bâtiment sud. Enfin deux tourelles forment les angles nord du château. La tourelle nord-ouest est coiffée d’un toit en poivrière tandis que celle au nord-est, plus grosse avait reçu un crénelage, des mâchicoulis et une guérite.£AMENAGEMENTS INTERIEURS :£Le corps nord a gardé ses dispositions du 19e siècle dont quelques cheminées, une alcôve dans la chambre à coucher, etc. Le corps sud conserve des vestiges plus anciens à l’étage dont un plafond à solives apparentes recouvertes de décors peints. Ces peintures se retrouvent également sur les murs en partie supérieure et inférieure (bandeaux). Enfin, il faut signaler la présence dans la même pièce d’une cheminée avec linteau en pierre de taille.

  • Murs
    • calcaire
    • grès
    • moellon
    • pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, rez-de-chaussée
  • Couvrements
    • voûte en berceau segmentaire
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit conique
  • Escaliers
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier tournant en maçonnerie
  • Techniques
    • sculpture
    • peinture
    • fonderie
  • Représentations
    • ornement géométrique
    • ornement végétal
  • Précision représentations

    Deux angelots sont sculptés sur les chapiteaux terminant les piédroits d'une des croisées du corps de bâtiment sud. La pièce de l'étage du corps de bâtiment sud conserve des vestiges d'un décor peint ornant les solives du plafond et une partie des murs. Ces décors comportent des formes géométriques et floraux ainsi qu'une représentation d'un ensemble bâti non identifié (château, village ?). Une cloche portant la date de 1848 est installée en haut de l'élévation ouest du corps de bâtiment nord.

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G Lacoste (Guillaume), Histoire générale de la province de Quercy, Cahors, Girma, t. II, 1884, p. 180, t. III, 1885, p. 234.£Annuaire des châteaux et des départements..., 1898-1899, Paris, La Fare, p. 1108.£Sol (Eugène), La vie économique en Quercy aux XVIe et XVIIe siècles, Paris, Beauchesne, 1950, p. 385.£Clary (Abbé), Dictionnaire des paroisses du diocèse de Cahors, Cahors, Imp. Tardy, 1986, p. 165-166.£Didon (Catherine), Châteaux, manoirs et logis. Le Lot, Chauray, Ed. Patrimoine medias, 1996, p. 197.
  • NOTB_S
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
  • ENCA
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT
  • FEN fenêtre géminée ; fenêtre simple à intrados trilobé
  • FEN2 vestiges d'une fenêtre géminée
  • FENP
  • INTER
  • MHPP
  • NOPC
  • OBSV
  • PAVIS
  • PETA_MA
  • PLU
  • PSAV_FA
  • SAV_FA
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER IVD46_SPLOT
  • VALID accessible au grand public
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bibliographie

  • Séraphin (Gilles), Donjons & châteaux du Moyen Âge dans le Lot, Portet-sur-Garonne, Editions midi-pyrénéennes, 2014.

    catalogue

Documents multimédia

  • https://patrimoines.lot.fr Châteaux et manoirs du Lot

Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2013, 2021