Dossier d’œuvre architecture IA34010657 | Réalisé par
  • opération ponctuelle, Pays Haut Languedoc et Vignobles
maison Caffort
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Haut Languedoc et Vignobles - Saint-Pons-de-Thomières
  • Commune Olonzac
  • Adresse 4 boulevard Gambetta
  • Cadastre 2025 AC 0112 ; 0117 ; 0320 ; 0386 ; 0387
  • Dénominations
    maison
  • Appellations
    maison Caffort

Le secteur n'est pas encore bâti sur le cadastre dit napoléonien établi en 1818. La parcelle est décrite comme une terre labourable avec sol ; elle appartient déjà à André Caffort (section A, parcelle 475). Une première maison semble être construite en 1824 par ce dernier sur l'actuel bouleverd Gambetta (matrice cadastrale de 1818, f°117). Son fils Jacques puis son petit fils du même nom constituent progressivement un vaste ensemble foncier en achetant plusieurs bâtiments et terrains situés à l'arrière de la maison primitive, à l'intérieur de l'ilot compris entre les actuelles avenue de Béziers et rue Châteaudun alors occupé par une poterie et une clouterie. Jacques père y fait construire des bâtiments viticoles et logements ouvriers en s'assurant un accès depuis l'impasse de la Poterie (perpendiculaire à l'avenue de Béziers), sur laquelle il achète en 1855 la "faculté de passage à pied, avec bêtes de somme et charrettes [...] pour servir à l'exploitation des bâtiments ruraux et bâtiments d'habitation qu'il possède". L'acquistion d'un premier terrain en 1845, puis d'un espace servant de sol pour les usages de poterie en 1856 lui permettent d'agrandir considérablement la surface de son jardin vers l'est et d'y construire une cave viticole rectangulaire, perpendiculaire à la maison. Il fait ensuite l'acquisition en 1859 d'une maison d'habitation avec écurie et cour fermée jouxtant sa nouvelle cave à l'est, qu'il transforme en écurie et maison à fourrage. Jacques fils poursuit ce projet en achetant une maison d'habitation en 1861 et une cour fermée en 1862 situées impasse de la poterie.

Dans le troisième quart du 19e siècle, la famille Caffort s'enrichit considérablement grâce à l'essor économique lié à la culture de la vigne, à l'instar des autres propriétaires viticulteurs d'Olonzac et plus largement du Minervois et du Biterrois. Cette période faste permet à Jacques Caffort père de se lancer dans la construction d'une maison de maître luxueuse, qu'il fait construire à l'emplacement de l'ancienne et dont les travaux sont achevés en 1871 (matrices cadastrales de la commune d'Olonzac, 3P1934, augmentations de l'année 1874).

La maison et les bâtiments agricoles reviennent à Jacques Caffort fils en 1890. Ce dernier achète en 1893 une maison située au fond de l'impasse de la Poterie afin d'y installer des logements ouvriers ainsi qu'une parcelle de terre au sud sur lequel il fait construire une nouvelle cave rue Chateaudun, dans le prolongement du domaine familial - ce vaste bâtiment n'apparaît pas sur le plan cadastral de la commune dressé en 1897 (AD Hérault, 2O189/5/5) en revanche il est déjà construit sur des plans à main levée réalisés en septembre 1903 et conservés dans les archives familiales. Ces croquis, probablement réalisés par le propriétaire lui-même, présentent un projet d'agrandissement et de modernisation de la maison de maître et du jardin partiellement réalisé. Le projet prévoyait la destruction totale de la vieille cave, la création d'une extension sur le jardin avec bureau au rez-de-chaussée et salle de billard à l'étage, la construction d'une galerie couverte reliant la maison à l'écurie en logeant l'extension et le jardin, la destruction d'un atelier, la transformation d'une remise en hangar à voitures et la construction d'une nouvelle petite remise. Finalement, seule une partie de la vieille cave viticole sera détruite pour laisser place à une extension en rez-de-chaussée avec salle de billard et fumoir, reliée à la maison principale par le biais d'une galerie couverte au-dessus de laquelle est aménagée une salle de bain destinée aux chambres du premier étage.

Jacques Caffort fils et son épouse Isaure Rouairoux auront quatre enfants, dont Charles Caffort (1880-1958) qui hérite du domaine familial à la mort de son père en 1905. Âgé de 27 ans lors de la révolte des vignerons de 1907, il devient l'une des figures emblématiques de la défense du monde viticole. Avocat à la Cour d'Appel de Paris, membre fondateur de la cave coopérative d'Olonzac et président de la Confédération générale des vignerons du Midi, il est également conseiller général du canton d'Olonzac entre 1907 et 1940 et est élu député de l'Hérault le 26 avril 1914 sous l'étiquette radical-socialiste, puis à nouveau en 1924 et 1928. Il est également maire d'Olonzac de 1939 à 1944 et de 1947 à 1953.

Lors de la Seconde guerre mondiale, sous l'Occupation, le dernier étage de la maison a été réquisitionné par les troupes allemandes.

Dans la seconde moitié du 20e siècle, le jardin est agrandi grâce à la démolition de la vieille cave, de l'atelier et de la remise. Le domaine appartient encore aujourd'hui à la famille Caffort.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 19e siècle
    • Secondaire : limite 19e siècle 20e siècle
  • Dates
    • 1871, datation par source
    • 1903, datation par source
  • Auteur(s)
    • Personnalité :
      Caffort Charles
      Caffort Charles

      Charles Caffort naît à Olonzac en 1880 dans une famille de viticulteurs héraultais. Après des études de droit à Paris, il devient avocat à la Cour d'Appel de Paris entre 1903 et 1910. Défenseur du Midi viticole, il fonde la cave coopérative d'Olonzac et devient président de la Confédération générale des vignerons du Midi en même temps qu'il gère son domaine familial. Actif pendant la Révolte des Vignerons de 1907, il s'engage en politique en devenant conseiller général du canton d'Olonzac entre 1907 et 1940. Il est élu député de l'Hérault le 26 avril 1914 sous l'étiquette radical-socialiste, puis à nouveau en 1924 et 1928.

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      propriétaire attribué par source

L'édifice est implanté en milieu urbain. Il est constitué des plusieurs corps de bâtiment situés entre le boulevard Gambetta à l'ouest, l'avenue de Béziers, l'impasse de la Poterie et la place Saint-Jacques au nord et la rue Châteaudun au sud-est. Il se compose d'une maison de maître, d'un corps de bâtiment en retour d'équerre sur le jardin accueillant une salle de billard et un fumoir, d'un jardin, d'un hangard à voitures, d'une remise, d'un ramonétage, de logements ouvriers, d'une écurie, d'un hangard, d'une cave viticole, d'un poulailler et d'un clapier. L'ensemble occupait au début du 20e siècle une superficie totale d'environ 2200 m².

La maison de maître, haute de deux étages carrés, est couverte d'un toit à longs pans et pignons. La façade rue Gambetta présente une composition symétrique rythmée par cinq travées, développant un riche décor architectural de style néoclassique. A l'inverse, les façades côté jardin se caractérisent par leur grande sobriété. La porte d'entrée côté rue, au centre de la composition, ouvre sur un vestibule séparé du hall par une cloison en bois vitrée. Le hall dessert une salle à manger à droite (transformée postérieurement en bureau bibliothèque) et un salon à gauche. En avançant vers le jardin on trouve une cuisine à droite équipée d'une cheminée et d'un superbe potager de cuisson en marbre de Caunes. En face de la cuisine s'ouvre un vaste espace dans l'equel s'inscrit l'escalier monumental ainsi qu'une petite salle à manger destinée aux repas familiaux. Au premier étage, un large couloir distribue cinq chambres et une lingerie. Le second étage présente une disposition similaire ; les pièces ouest et nord accueillent des chambres probablement destinées au personnel de maison, tandis que l'espace situé à l'est, côté jardin, fait office de grenier et a pu servir de séchoir ou de cellier.

L'angle sud-est de la maison est occupé par une petite cour qui communique avec la cuisine, dans laquelle sont construits une remise et un lavoir. Un corps de bâtiment faible en profondeur, accolé au corps de bâtiment principal et élevé d'un étage, occupe la partie nord de cet espace. Il accueille au rez-de-chaussée une galerie couverte (avec évier en marbre de Caunes) donnant accès à l'extension côté jardin et, à l'étage, une salle de bain avec sol en plomb accessible depuis le couloir de distibution des chambres de la maison de maître.

L'extension est constituée d'un corps de bâtiment rectangulaire côté jardin. Elle comprend un sous-sol et un rez-de-chaussée couvert par un toit terrasse. Elle accueille une salle de billard et un fumoir éclairés par quatre grandes ouvertures sur le jardin (trois fenêtres et une porte-fenêtre), équipées de volets à guillotine. Chaque salle est également éclairée par un ciel-ouvert aménagé dans le toit-terrasse.

Le jardin, relativement petit, est aménagé à l'est de la maison de maître et est agrémenté d'un bassin circulaire. Un édicule couvert d'un toit en zinc accueillait les lieux d'aisances.

Les dépendances agricoles se développent à l'arrière de la maison de maître et du jardin, entre l'impasse de la Poterie, la place Saint-Jacques et la rue Châteaudun. L'ancienne écurie, équipée de rateliers, jouxte le mur est du jardin, ouvre sur l'impasse de la Poterie au nord et est accolée à la grande cave viticole au sud. Le ramonétage prolonge l'ensemble vers l'est et ouvre également sur l'impasse de la Poterie. Le rez-de-chaussée est dédié aux activités agricoles et les deux étages aux parties habitables. Le premier étage est desservi par un escalier hors-oeuvre, contre lequel sont aménagés un puits et une auge. Les logements ouvriers sont bâtis à l'est du ramonétage ; ils ouvrent sur la place Saint-Jacques au nord et sur une cour au sud. Il s'agit d'un bâtiment à deux étages, ouvert par un passage central donnant accès à la cour. Au sud du ramonétage et des logements ouvriers est bâti un grand hangar rectangulaire, dont le couvrement repose sur des piliers en pierre. Ce hangar est adossé à la cave viticole dont la façade principale ouvre sur la rue Chateaudun. Il s'agit d'un vaste bâtiment rectangulaire à un étage. Le portail monumental, coiffé d'un pignon, présente une porte charretière à arc surbaissé au rez-de-chaussée et une porte plein-cintre destinée au déchargement des comportes à l'étage. Le rez-de-chaussée est occupé par deux rangées de douze foudres. L'étage présente une charpente en bois composée de 10 fermes successives. La travée située au niveau du pignon du portail est couverte d'un ouvrage de charpente complexe.

  • Murs
    • pierre moellon enduit
  • Toits
    tuile creuse, béton en couverture
  • Étages
    sous-sol, en rez-de-chaussée, 2 étages carrés
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
    • dalle de béton
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • terrasse toit à longs pans pignon
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
  • Techniques
    • maçonnerie
    • décor stuqué
    • ferronnerie
    • menuiserie
  • Représentations
    • ornement architectural, balustre, colonne, fronton, agrafe, pilastre, ordre ionique, personnage profane
    • fleur
    • balustre
  • Précision représentations

    Un riche décor empruntant au vocabulaire de l'architecture classique se déploie sur l'élévation prinicpale de la maison de maître. Le premier niveau est encadré par des pilastres à bossage et couronné d'un cordon mouluré à frise de denticules régnant avec les chapiteaux des pilastres. Les fenêtres à arc segmentaire présentent des encadrements moulurés de même que la porte d'entrée, centrée sur la façade. Cette porte est encadrée par des pilastres et surmontée d'un entablement à frise bombée. La corniche de cet entablement se développe plus largement à l'aide de trois ressauts, afin de servir de base au balcon du 1er étage. Ce dernier repose sur cinq modillons alternant avec des pointes de diamant.

    Le premier étage est encadré par des pilastres cannelés surmontés de chapiteaux ioniques et couronné par un cordon mouluré. Les fenêtres reçoivent un décor architecturé composé de pilastres ioniques, entablement et fronton polygonal. L'allège des fenètres présente un décor de balustres entre des tables aux motifs géométriques, ornement répété sur le balcon de la fenêtre centrale.

    Le dernier étage est encadré par des pilastres et couronné d'une corniche composée d'une frise à motif floral, d'une corniche architravée à décor floral et à frise de denticules. Les fenêtres présentent un encadrement mouluré et sont couronnées d'un fronton cintré également orné d'un motif de denticules.

    Le décor intérieur date pour l'essentiel de la fin du 19e siècle et comprend quelques remaniements réalisés dans la première moitié du 20e siècle. Les menuiseries (lambris, portes intérieures) ont été conservées, de même qu'une partie des gypseries (plafonds des pièces du rez-de-chaussée et du premier étage) et des papiers peints. La rampe en fer forgé de l'escalier monumental présente un départ de rampe figurant un putto, portant une boule en verre de Murano de couleur rouge. Les cheminées en marbre ont pour la plupart était conservées, de même qu'un ensemble formé par un potager de cuisson et un évier en marbre de Caunes. Il est également à noter que la maison a conservé une grande partie de son mobilier de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle.

    La cave viticole, rue Chateaudun, présente un portail monumental encadré de pilastres et orné d'un motif floral. Le pignon couronnant le portail est agrémenté de lambrequins.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Les décors intérieurs de la maison de maître de la fin du 19e siècle présentent un état de conservation exceptionnel.

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Documents d'archives

  • AD Hérault. Série S ; sous-série 2 S : 2 S 155/2. Plan d'alignement de la ville d'Olonzac 1850-1867.

    AD Hérault : 2 S 155
    Atlas contenant des répertoires des rues et propriétaires et des propositions d'alignement, feuille de détail n°1.
  • AD Hérault. Plan cadastral dit napoléonien de la commune d'Olonzac, 1816. 3 P 3426.

    AD Hérault : 3 P 3426
    Section E2 de Montmain.
  • AD Hérault. Matrices cadastrales du 19e siècle de la commune d'Olonzac. 3 P 1934.

    AD Hérault : 3 P 1934
  • AD Hérault. Matrices cadastrales du 19e siècle de la commune d'Olonzac. 3 P 1937.

    AD Hérault : 3 P 1937
  • AD Hérault, 2073 W 2165. Olonzac, cadastre rénové, 1969.

    AD Hérault : 2073 W 2165
    Section AC

Documents figurés

  • AD Hérault. Commune d'Olonzac : plan cadastral / dressé par l'ingénieur architecte soussigné [signature illisible]. 1897. 2 O 189/5/5.

    AD Hérault : 2 O 189/5/5

Annexes

  • Profession de foi du citoyen Charles Caffort, candidat unique du Parti radical, radical-socialiste et socialiste, 1910, archives privées.
Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2025
(c) Pays d'art et d'histoire Haut Languedoc et Vignobles
(c) Inventaire général Région Occitanie