Inventaire du fonds Sirgues conservé aux archives municipales de Gabian, publié par Jean-Pierre MAILHE et Geneviève KRESS
N° 1 - Pour le Sieur Sirgues de Gabian contre Claude Guibert du dit lieu, documents comprenant trois chapitres.
a) 27 mai 1691 : Copie de délibération ;
Document complété par
b) 9 septembre 1789 : Deux extraits de compoix ;
c) 26 février 1790 : Copie de règlement.
N° 2 - 10 février [1723 ? -SS] : Vente d'un moulin cazal par la communauté en faveur du dit Jean Gimié du dit lieu de Gabian.
N° 3 - 10 février 1723 : Extrait du compoix de la commune de Gabian pour la vente du moulin cazal.
N° 4 - 1768 : Procès, entre Louis Sirgues de Gabian, contre Colrat et fils, du même lieu.
N° 5 - 1er juin 1785 : Conseil pour le Sieur Sirgues de Gabian, délibéré à Béziers, le 1er juin 1785, contre la commune concernant le droit de mouture et, contre autres particuliers du lieu de Gabian.
N° 6 - 1784 à 1814 : Carnet (7 pages) de notes, il est fait mention d'un mémoire sur les cannelles du moulin de la rivière.
N° 7 - 3 août 1786 : Conseil pour le Sieur Sirgues du lieu de Gabian, Contre la communauté du dit lieu, délibéré à Béziers (droit de mouture).
N° 8 - Conseil pour la communauté de Gabian et pour le Sieur Sirgues du dit lieu de Gabian, délibéré à Montpellier le 26 juillet 1787 (droit de mouture).
N° 9 - 24 juillet 1790 : Conseil ou mémoire en réponse à la délibération de la communauté de Gabian, contre le Sieur Sirgues et Gept, du dit lieu concernant le droit de mouture, de leurs moulins.
N° 10 – 3 juin 1795 (15 prairial an 3) : État de consistance que baille devant le tribunal de famille, le citoyen Louis Sirgues en exécution d'un jugement du dit tribunal, rendu entre lui et Marie Sirgues sa sœur. Il est fait mention de cinq moulins à blé.
N° 11 - 1797 : Relevé du compoix pour deux moulins de la Resclauze et, celui de la rivière.
N° 12 - 1807 à 1808 : Comptes des revenus du moulin de la Resclauze et du moulin de la rivière.
N° 13 - 1812 à 1813 : Du mois d'août 1812 au mois de juillet 1813, précision mensuelle de la mouture, ainsi que des possibles variations du prix du blé (non chiffré).
N° 14 - 13 mai 1812 : Extrait de la pétition du Sieur Gimié, contre le Sieur Sirgues.
N° 15 - 1812 : Le Sieur Sirgues, propriétaire de deux moulins à blé, domicilié à Gabian, à M. Fournier, sous-préfet, de l'arrondissement de Béziers.
N° 16 – Papier, non daté : 11 x 8 cm, il est fait mention du moulin de la rivière et de la Resclauze.
N° 17 - 1807 à 1815 : Revenus des moulins de la Resclauze et de la rivière
N° 18 - 7 août 1812 au 23 avril 1813 : Relevé semaine après semaine du prix du blé, du seigle, et du millet.
N° 19 – 1810 à 1815 : Mémoire des revenus du moulin de la rivière de 1810-1811-1812-1813-1814-1815.
N° 20 – 1810 à 1815 : État des revenus du moulin de la rivière à compter du 1er janvier 1810 au 31 décembre 1815.
N° 21 : Estimation des possessions, et des revenus de la famille Louis Sirgues.
N° 22 - État descriptif d'un moulin de la Resclauze.
N° 23 - Description des cannelles du moulin de la rivière et du moulin Grand de la Resclauze.
N° 24 - Prise de position du propriétaire du moulin de Gimié, pour l'entretien du canal.
N° 25 - Déclaration d'un propriétaire de jardin assurant qu'il a toujours usé, paisiblement, du droit d'arroser son jardin.
N° 158 - Plan complet du complexe hydraulique et moulinier de la Resclauze (fig. 22)
Diverses pièces issues du procès entre les propriétaires des jardins des Hortes-Basses contre les propriétaires de ceux des Hortes-Hautes :
N° 205 - Documents versés au procès des mariés Paillasse, contre le Sieur Bastard.
1) acte du 30 juillet 1690 ;
2) acte du 27 mai 1691 (règlement des eaux de la source de la Resclauze) ;
3) acte du 3 mai 1793.
N° 206 - Jugement dont est appel. Tribunal civil de Béziers, audience du 11 janvier 1870.
N° 207 - Document au procès des mariés Paillasse contre les mariés Bastard.
1) attestation des propriétaires des Hortes-Hautes ;
2) attestation des propriétaires des Hortes-Basses ;
3) attestation du maire de Gabian, 15 mai 1870.
N° 208 – Le 21 septembre 1841. Vente faite par Mr Sirgues Eugène Etienne à Pierre Portal de Gabian, de trois moulins à blé à Gabian, plus un moulin à vent sur la commune de Pouzolles.
N° 209 – Le 16 juillet 1900, Cour de Cassation chambre civile, commune de Gabian, contre Gept et autres.
N° 210 - Documents sur la règlementation des eaux, de la délibération de 1793. Moulin Hortes-Basses.
N° 211 - Extrait, de l'extrait du plan cadastral de la commune de Gabian, indications des zones d'arrosages en vertu du règlement des eaux de 1691, et du conseil général du 3 mai 1793.
N° 212 - Plan général de l'alimentation en eau des moulins, ainsi que le tracé de la répartition des eaux pour l'arrosage des jardins.
N° 213 - Plan général de la circulation des eaux, avec le relevé parcellaire des zones irrigables, concernées par le procès.
Diverses pièces issues du procès des meuniers Montane et Gept contre la commune de Gabian (1895-1902) :
N° 214 – Le 8 mai 1895, audience des référés, du 8 mai 1895 au Tribunal de Béziers.
N° 215 – Le 22 mai 1895, audience de référés, du Tribunal civil de Béziers.
N° 216 – Le 7 juin 1895, rapport de l'expert Mostalat.
N° 217 – Le 22 juin 1895, délibération du Conseil municipal.
N° 218 – Le 16 juillet 1895, lettre Mr. le Sous-Préfet de Béziers au maire de Gabian.
N° 219 – Le 14 août 1895, Tribunal de Béziers, affaire Gept Jean, contre le maire de Gabian.
N° 220 – Le 20 novembre, lettre de Gept Jean à Mr. le Président du Conseil de Préfecture de l'Hérault.
N° 221 – Le 21 décembre 1895, mémoire explicatif à l'appui des deux mémoires introductifs d'instance, dans l'affaire pendante, entre Gept et Montane, et la commune de Gabian .
N° 222 – Le 19 février 1896, mémoire en défense pour la commune de Gabian, contre le sieur Gept Jean, en qualité qu'il dit agir.
N° 223 – Le 19 février 1896, mémoire en défense pour la commune de Gabian, contre le sieur Louis Montane, en qualité qu'il dit agir.
N° 224 – Le 28 septembre 1898, Conseil de Préfecture statuant, sur le contentieux Gept Jean.
N° 225 – Le 14 août 1900, lettre privée adressée au Maire de Gabian, de Maitre Maurice Chabrol.
N° 226 – Le 18 janvier 1901, Me Maurice Chabrol, avocat à Paris, lettre au Maire de Gabian.
N° 227 – Le 11 février 1901, lettre de Mme Vve Chambert, les mariés Montane à la Préfecture de l'Hérault.
N° 228 – Le 27 février 1902, Conseil de Préfecture de l'Hérault affaire des eaux de la Resclauze. Rapport d'expertise. Dans le cadre du procès opposant les deux derniers meuniers (Montane et Gept) à la commune (1895-1902), ce rapport d'expertise de 130 pages décortique tout le système hydraulique de la source de la Resclauze et de ses moulins. La partie technique contient plusieurs plans et coupes qui nous donnent une image précise du dernier état de ces moulins, à la fin du XIXe siècle, à l’aube de leur arrêt. La partie commerciale nous renseigne quant à elle sur leur fonctionnement et la nature de leurs productions, puisqu’outre moudre du blé, la trituration du soufre est apparue dès 1870 (fig. 24).
N° 229 – Le 21 août 1902, Conseil de Préfecture statuant sur les contentieux.
N° 230 – Le 22 août 1902, à Montpellier, Conseil de Préfecture, statuant sur le contentieux.
N° 231 – Le 21 février 1903, lettre de Mr. le Maire à Me Bressot.
N° 232 – Le 24 juillet 1903, Conseil de Préfecture sur le mémoire de Gabian.
N° 233 – Le 10 décembre 1904, enregistrement et administration à la Cour de Cassation, Gept Jean, et Montane Louis, Mme Chambert épouse Montane.
N° 234 – Le 28 décembre 1904, jugement du Tribunal de Béziers.
N° 235 – Le 28 décembre 1904, jugement du Tribunal de Béziers.
N° 236 – Le 28 décembre 1904, jugement contradictoire du Tribunal de Béziers.
Analyse et transcription de plusieurs pièces conservées dans le fonds Sirgues (Karyn Orengo)
Pièce 1 : extrait d’une délibération du conseil communautaire du 17 mai 1691, répartition des eaux de la Resclauze « pour éviter les désordres qui arrivent journellement entre les particuliers habitants qui ont des jardins et prés ». Les propriétaires desdits jardins et prés qui sont du côté de la barque (hortes basses) se serviront de l’eau pour arroser lesdits jardins tous les lundis et jeudis de chaque semaine à la charge que tous les prés et propriétaires d’iceux ne pourront prendre l’eau lesdits jours qu’il ne soit l’heure de huit heures que lesdits jardins seront censés être arrosés et que les propriétaires des moulins qui sont du côté de la porte de Faugères pourront se servir de ladite eau à la faculté d’arroser ces jardins tous les mardis et vendredis de chaque semaine sans que lesdits prés puissent en rien prétendre à la faculté de ladite eau que le vendredi à l’heure de huit heures et que lesdits jardins seront censés être pareillement arrosés et que pour les contrevenants aux susdit règlement leur sera appliqué l’amende de trois livres qui sera levée à la diligence des sieurs consuls et distribué aux pauvres dudit Gabian. Les jardins hauts prendront ladite eau le mercredi et samedi de chaque semaine ainsi qu’il est d’ancienne coutume. Pièce d’un procès de 1790 entre Claude Guibert et Jacques Crouzet (répartition des eaux de la Resclauze).
Pièce 2 : vente d’un cazal de moulin par la Communauté le 10 février 1723. Cazal de moulin devenu vacant suite à l’abandon de son propriétaire Arnaud Tessier. Communauté vend aux enchères le cazal de moulin au sieur Jean Gimié.
Pièce 5 : conseil pour le sieur Louis Sirgues de Gabian, délibéré à Béziers le 1er juin 1785. Contre la commune, concernant le droit de mouture, et contre autres particuliers du lieu de Gabian. Les consultants ne sont pas en droit de demander que l’eau ne soit plus prise pour arroser les jardins, en indemnisant ceux à qui ils appartiennent, ni à faire valoir pour obtenir cette considération qu’il serait utile à tous les villages voisins que leurs moulins puissent moudre tous les jours.
Pièce 7 : conseil pour le sieur Louis Sirgues du lieu de Gabian contre la communauté dudit lieu, délibéré à Béziers le 30 août 1786. Les moulins que les consultants possèdent leurs ont été vendus par la communauté sans aucune charge ni condition (citation d’une délibération du 13 juin 1734 : vente des moulins Lacombe aux Sirgues).
Pièce 8, conseil pour la communauté de Gabian et pour le Sr Sirgues dudit lieu, délibéré à Montpellier le 26e juillet 1787 : mentions d’une adjudication faite par a communauté de Gabian en faveur de Jean Castan le 7 juin 1742 et d’un autre en faveur du sieur Sirgues le 10 février 1746. « Estime que la communauté de Gabian n’est pas fondée à exiger que les propriétaires des moulins réduisent leur droit de mouture payé sur le pied de trois quarts de punières à une demy punière par setier. » […] On doit ajouter que le droit de trois quarts de punière par setier ne paroit pas excessif, c’est dit-on le vingtanzième ou à peu près, et on trouve dans le traité de police de la Marre un grand nombre de coutumes et règlements qui ont fixé la mouture au 16e ou au 18e. Ce qui paroit même établi d’autant plus qu’il ni a point d’excès c’est que le s[ieur] Lacombe propriétaire de plusieurs moulins en fit l’abandon ; et la communauté les adjugea comme abandonnés et sans imposer aucune condition aux adjudicatiares ; cependant les moulins auroit [sic] ils été abandonnés sy, par l’excès du droit de mouture, ils eussent produit un revenu considérable, et la communauté adjugeant les moulins n’auroit elle pas pris les mesures propres à faire cesser ou réduire un droit de mouture exorbitant. » Le mémoire fourni par la communauté défend le fait qu’elle soit propriétaire du bassin de la resclauze
Pièce 10 : Etat de consistance que baille devant le tribunal de famille le citoyen Louis Sirgues en exécution d’un jugement du dit tribunal rendu d’entre lui et Marie Sirgues sa sœur, 8 prairial an 3. Partage des biens entre Louis et Marie Sirgues, héritiers de leur père Jean-Pierre Sirgues et de leur oncle Louis Sirgues. Parmi ces biens se trouvent le moulin sur la Thongue (dit moulin grand, appartient au père et à l’oncle par acte du 2e février 1744) et de 4 des moulins de la Resclauze (trois appartiennent au père et à l’oncle par acte du 29e avril 1753). Un an après la donation, Louis Sirgues fils de JP a entrepris de grands travaux d’agrandissement et de modernisation des moulins : « il fit monter le moulin appellé le grand tout de neuf, qu’il y fit metre deux meules neuves, un cercle en fer à la meule courante, un cercle en bois autour de la meule courante pour ramasser le farine autour de la meule, pour la faire tomber dans la huche, un encastre, un arbre appellé chandelle, un rouet, un palier appellé banq avec sa crapaudine, une pièce en fer appellée levier et une feraille ou pallette. De ce qui étoit au moulin ni avoit que l’anille et la trémie debou ; le reste étoit hors de service ; à l’autre moulin appelle le petit dont les mulles n’étoit pas bonnes qui ne servoit qu’à moudre quelque peu de millet, il y fit mettre une chandelle, un rouet et un pailer appelé banq, et une pièce fer appelée levier, qu’environ trois ans après il fit faire une réparation au-dessous d’une partie du béal tout près de la chausée […] 1789 réparation à la chaussée 1790 meule neuve au moulin grand, 1794 deux meules neuves au moulin petit, agrandissement de la maison : une cave, une cuisine, une souliarde, cinq chambres, un grenier et un escalier, il a fait « grotter le fugent du moulin et en faisant porter des terres dans l’endroit qui c’est agrandict sur la grotte dudit fugent »
Pièce 14, 13 mai 1812, extrait de la pétition du sieur Gimié contre le sieur Sirgues : plainte Gimier (adjoint à la commune) contre Sirgues, ce dernier a fait creuser le dernier moulin, ce qui a pour effet d’abaisser le niveau de l’eau sortant du canal de fuite, ce qui empêche les propriétaires de jardins d’arroser.
Pièce 22 : état descriptif du moulin de la resclauze (non daté) : « Il faut que le rouet du moulin de la Resclauze soit plus petit que la mulle d’un quart de pan, il faut que la reigneure [du boutoir] du rouet à l’endroit ou passe les culiers soient de 5 pouces c’est-à-dire que le talon du culier qui entre dans le bouton n’ait que 5 pouces de largeur, il faut aussi qu’au bout des culiers ils écarté de 6 pouces ou 6 pouces et ½ l’un de l’autre, il faut qu’ils soit creusés de trois pouces au batan c’est-à-dire à l’endroit où l’eau frappe pour faire tourner le rouet.
Le culier doit avoir 1 pied de long en dedans c’est-à-dire en mesurant du talon au bout du culier ou qu’il ait de creusé 10 pouces et demi en dedans.
Le bout du culier doit avoir au bout 1 pouce et ½ d’épaisseur et près du talon il doit avoir 2 pouces d’épaisseur.
Il faut au rouet 24 ou 26 culiers. »
Culiers = cuillères (pales)
Pièce n°23, non daté : « une cannelle aura 16 pouces de hauteur sur 14 de largeur.
L’autre aura 16 pouces d’hauteur sur 14 de larguer.
Les cannelles qui sont au moulin de la rivière ont à savoir, celle du moulin grand 13 pouces ½ en quaré. Celle de l’autre moulin à 16 pouces d’hauteur sur 15 pouces ½ de largeur. »
Pièce 24 : Le moulin de Faytis (Roujan) : à la dépente de l’eau six pouce de hauteur sur quatre de large, le rouet a six pouces moins deux lignes de talon, & quatre pouces le batan moins deux lignes)
Pièce 240 : travaux d’adduction d’eau entrepris par la commune en 1901 aggravent encore la situation. Description du système : source de la resclauze captées au moyen d’un aqueduc souterrain conduisant les eaux jusqu’à un bassin d’une capacité de 2100 mètres cubes environ. Ce volume est nettement moindre lorsque le bassin n’est pas curé régulièrement. L’eau est ensuite canalisée au moyen d’un bief à ciel ouvert pour alimenter la série de moulins. Chaque unité est munie d’une cuve de mise en pression verticale, de section circulaire (appelée tine ou puits), dans lequel aboutit le canal d’amenée. Le fond de la cuve est aménagé une ouverture avec ajustage en bronze et vanne en fer, appelée matrice. L’eau est projetée obliquement sur une roue horizontale volante (appelée rouet ou rodet). Les meules sont montées sur un axe vertical (appelé arbre), au droit de la roue. L’eau s’écoule ensuite dans le canal de fuite (appelé escampadou, fugen ou fuyant) pour aller alimenter le moulin suivant. Le procédé est ainsi décrit : « L’eau de la source s’accumulait dans le réservoir, chaque jour, le dimanche excepté, vers sept heures du matin, un des meuniers, celui d’amont en principe, montait au réservoir et ouvrait la vanne. Il la réglait de manière que le premier moulin marchant normalement, l’eau se maintint dans sa tine au niveau d’un déversoir placé sur la margelle de ce puits. Au fur et à mesure que le réservoir supérieur se vidait, la charge sur la canne de prise diminuait, le débit diminuait également, il fallait de temps en temps remonter au réservoir pour ouvrir un peu plus la vanne et maintenir ainsi les variations de débit dans les limites déterminées. » Le fonctionnement des moulins de la resclauze nécessitait donc des allers-retours fréquents durant toute la durée de la mouture de l’un des meuniers entre son moulin et le bassin, afin de moduler le débit. Meunier d’aval obtient en 1719 une décision de justice par laquelle il est fait défense aux usiniers d’amont de fermer leurs vannes quand ils n’ont pas de blé à moudre et d’ouvrir la vanne du réservoir plus d’une fois par jour. Les eaux sont ensuite utilisées pour les arrosages à des jours déterminés de la semaine. « Selon les témoignages recueillis les moulins marchaient ainsi pendant quatre ou cinq heures chaque jour suivant les saisons ; le lundi on marchait plus longtemps parce qu’on profitait de l’accumulation des eaux du dimanche. »
1871 : dérivation du canal en aval du point de départ de la conduite d’amenée du moulin Gept, une dérivation du canal permettait d’amener les eaux jusqu’à une prairie appartenant à la commune, appelée « prairie des filtres », destinée à alimenter en eau les deux fontaines du village en complément d’une source. Les eaux pouvaient être utilisées pour l’arrosage, du 3 mai au 14 septembre, les lundi, mardi, jeudi et vendredi pour les hortes basses, les mercredi et samedi pour les Hortes-Hautes.
1895 : il n’y a que trois moulins qui fonctionnent sur la Resclauze, celui d’aval étant à M. Gept, les autres appartenant à M. Montane. 1892 : commune décide de puiser à la Resclauze les eaux nécessaires à l’alimentation hydraulique de la population. Travaux exécutés dans le premier semestre de l’année 1895. Suite à ces travaux la commune prend un arrêté municipal règlementant l’usage des eaux de la source : les Hortes Basses peuvent arroser leur jardin tous les jours exceptés les mercredi et samedi, réservés aux Hortes Hautes. Le garde champêtre est chargé d’ouvrir la vanne du réservoir communal tous les jours, les dimanches exceptés, de 6 heures à 11 heures du matin. Cet arrêté, en instituant le garde-champêtre comme gardien des clés du bassin, entrave le lien intime, pluriséculaire, entre les moulins et leur bassin. En 1898, la cour de Montpellier reconnaît aux meuniers un droit de propriété sur les eaux de la resclauze et condamne la commune à remettre les lieux en leur état primitif. La cour de cassation reconnaît par son arrêté du 16 juillet 1900 le droit de priorité des propriétaires, mais annule la condamnation faite à la commune de détruire les ouvrages entrepris pour l’adduction d’eau du village. En 1901, les usiniers Gept en Montane déposent un nouveau mémoire au greffe du conseil de Préfecture afin de demander des indemnités à la commune. Celle-ci répond qu’il y a suffisamment d’eau pour alimenter à le fois les fontaines de la ville et les moulins et qu’en tout état de cause, « il fallait tenir compte de la crise de la minoterie et de la vétusté des engins ».
Surface du réservoir : 1 millier de mètres carrés. Rapport de M. Gilquin, auteur du projet d’adduction d’eau : capacité de 2100 mètres cubes, remplissage en 48 heures, débit horaire moyen de 42 mètres cubes soit un débit de 11,67 litres par seconde).
Hauteurs de cuves mesurées en 1901 : 1er moulin Montane 16m20, 2e moulin Montane 12m90, Moulins Gept 13m10 (mesurées entre le dessus du rouet et le déversoir supérieur de la tine). Chacun des moulins de la Resclauze était réglé pour consommer la même quantité d’eau dans l’unité de temps. Cette quantité d’eau est estimée à 52 litres par seconde. Puissance effective du rendement des roues horizontales volantes, dont le rendement est compris entre 33 et 35% : entre 3 chevaux et 3 chevaux et demi. Production quotidienne devait être de 6 à 7,5 sacs de 80 kg par jour pour la première usine Montane et 5 à 6 sacs par jour pour les autres moulins (calcul effectué sur la base d’un travail de 4 à 5 heures par jour). Expertise indique que suite aux travaux effectués par la commune, les moulins auraient pu fonctionner à peine une heure par jour.
Gept achète le moulin en 1863 (acte passé le 12 novembre 1863 devant Maître Bellet, notaire à Gabian, pour 6000 francs) : il remplace le rouet, l’arbre vertical et les meules, puis il le complète par une installation à triturer le soufre (1870) et par une bluterie à blé (1875). Meule à soufre installée en 1870. Meules pour 1000 francs, roue à cuillères pour 800 francs, bluterie à blé complète pour 1000 francs, manège à soufre pour 2000 francs, bluterie à soufre pour 800 francs, transmissions, courroies etc pour 400 francs. Selon le rapport, les moulins pourraient continuer à fonctionner à condition que la Ville prenne des mesures pour limiter le débit de sa dérivation et que les anciens moteurs hydrauliques soient remplacées par des moteurs hydrauliques modernes (cette transformation coûterait 3000 francs). En 1861 Gept était employé comme ouvrier à la raffinerie de soufre des propriétaires réunis à Montpellier. Il acheta le moulin pour s’établir dans son pays natal. Il faisait lui-même marcher le moulin pour le blé et se faisait aider pour la trituration du soufre. En 1895 il a 65 ans, quarante ans de pratique dans la mouture. Gept était meunier, négociant et viticulteur. Comme négociant, il vendait de l’avoine, des tourteaux de sésame (engrais) qu’il concassait chez lui avec une machine à main, des soufres triturés et sublimés. Il arrêt son activité en 1898, à l’âge de 68 ans.
Pièce 208 : vente faite par Mr Sirgues Eugène Etienne à Pierre Portal de Gabian de trois moulins à blé à Gabian et un moulin à vent à Pouzolles.
Photographe prestation Fish Eye dans le cadre de l'étude du patrimoine industriel du département de l'Hérault de 2011 à 2013