Dossier d’œuvre architecture IA34010635 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Pays Haut Languedoc et Vignobles
tour, dite tour romane
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Haut Languedoc et Vignobles - Pézenas
  • Commune Puissalicon
  • Lieu-dit Saint-Etienne
  • Adresse avenue de Béziers
  • Cadastre 2024 C 408

La tour du cimetière de Puissalicon figure parmi les plus remarquables manifestations de l'art roman languedocien. Son caractère exceptionnel lui a d'ailleurs valu d'être très tôt protégée au titre des Monuments Historiques (l'édifice est classé dès 1862). Sa silhouette élancée, rendue légère par le percement de fenêtres à deux ou trois baies jumelées aux étages, pourrait être décrite comme "une oeuvre étrangère d'inspiration lombarde transmise par la Catalogne avec l'accent de l'Aveyron"1. L'ensemble est construit en pierre calcaire dorée, rehaussée d'éléments en basalte soulignant l'élégance de son architecture.

Il ne subsiste aucun vestige de l'église romane auquel le campanile était associé. On sait néanmoins qu'il s'agissait d'une dépendance de l'abbaye bénédictine de Villemagne, qui tirait sa richesse de l'extraction du minerai de plomb argentifère et dont émane également la très belle église Saint-Pierre de Rhèdes (commune de Lamalou-les-Bains).

1DAINVILLE (1933), p.67.

Aucun document d'archives ne permet à ce jour de dater précisément la construction de la tour du cimetière de Puissalicon. Les arcatures entre lésènes d'influence lombarde, les baies géminées comme le jeu de bichromie entre teintes claires du calcaire et noires du basalte situent cette construction dans le premier art roman languedocien (XIe siècle). Elle peut notamment être stylistiquement rapprochée de l'église abbatiale de Quarante, de l'église Saint-Pierre de Rhèdes (Lamalou-les-Bains), ou encore du clocher du prieuré de Cassan (Roujan). L'auteur Pierre A. Clément souligne également les nombreuses analogies avec le campanile de l'église Saint-Etienne de Villeneuve-lès-Béziers, émettant l'hypothèse d'un échange de techniciens ou de plans entre les abbayes de Villemagne et d'Aniane respectivement à l'origine de ces deux constructions romanes (Clément, p.128).

L'inscrustation de roches basaltiques constitue un motif décoratif traditionnel de l'architecture romane languedocienne. On en trouve une trentaine d'exemples dans le Biterrois, le Minervois, mais aussi dans les vallées de l'Orb et de l'Aude (Bouquet, p.229). Il pourrait s'agir de remplois de meules antiques en basalte (Bouquet, p.231).

La fonction initiale de la tour est sujette à discussion. Il pourrait s'agir d'une tour-clocher ou d'une lanterne des morts, servant à signaler l'emplacement du cimetière la nuit ou à éclairer certaines cérémonies religieuses (Sabatier, p.223). Elle a également pu servir de poste de guet ou de refuge.

  • Période(s)
    • Principale : 11e siècle , (incertitude)

La tour est construite selon un plan carré de 4,30 mètres de côté. L'élévation de la tour est de 25 mètres. Elle se divise en six niveaux soulignés par des corniches moulurées et recouverts par un toit pyramidal.

Les murs, bâtis en appareil moyen assemblé avec très peu de mortier, présentent une épaisseur d'1,15 mètre. La mise en oeuvre de la pierre de taille est à certains endroits caractéristique de l'opus monspelliensis. Les murs présentent de nombreux trous de boulin.

Le rez-de-chaussée et le premier étage sont dénués d'ornements. La face sud est percée d'une porte, située à environ 4 mètres au-dessus du sol actuel, et, en dessous, d'une porte plus récente. Le second niveau, uniquement ouvert à l'est par un jour allongé surmonté d'un petit arc plein-cintre, est couronné par un ruban formé de l'alternance de petits cubes de basalte et de calcaire.

Le troisième niveau est percé sur ses quatre faces d'une baie géminée avec ressaut, dont les arcs plein-cintre sont également soulignés d'un cordon alternant basalte et calcaire.

Les quatrième et cinquième niveaux sont ajourés par des ouvertures à trois baies jumelées, reposant sur des colonnes coiffées de chapiteaux striés. Ces baies s'inscrivent dans un décor de lésènes et d'arcatures également polychromes.

Le dernier étage est percé sur chaque face par un oculus entouré d'un cordon de basalte. Il est couronné par une frise de sept arcatures en basalte et calcaire et d'une frise en dents d'engrenage en basalte.

  • Murs
    • calcaire moyen appareil
    • basalte
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan carré régulier
  • Étages
    5 étages carrés
  • Couvertures
    • toit en pavillon
  • Techniques
    • sculpture
    • maçonnerie
  • Représentations
    • ornement animal, ornement figuré, ornement géométrique
  • Précision représentations

    Plusieurs clés reçoivent un décor sculpté (têtes humaines ou animales). Le décor architectural est souligné par un jeu de bichromie utilisant des roches basaltiques (cordon de Charlemagne).

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    classé MH, 1862
  • Précisions sur la protection

    Tour romane, dans le cimetière : classement par liste de 1862

  • Référence MH

Bibliographie

  • £OUDOT de DAINVILLE, Maurice. Monuments historiques de l'Hérault inscrits à la première partie de l'inventaire dressé par la direction des beaux-arts : notices et dessins. Montpellier, 1933. p. 63-64.

    p.67-68
  • Médiathèque centrale d'Agglomération Emile Zola, Montpellier : COSTE C., Etudes historiques et archéologiques sur quelques communes de l’ancien diocèse de Béziers, Béziers : Ed. Bénézech Roque, 1866.

    Médiathèque centrale d'Agglomération Emile Zola, Montpellier
  • Clément, Pierre-Albert. Églises romanes oubliées du Bas-Languedoc. Montpellier : Presses du Languedoc, 1995 (2e éd. corrigée et augmentée). 1 vol. (480 p.)

    p.127-128
  • AIN-SOPENA S. Puissalicon, mon village. Saint-Georges d'Orques : Impr. Technic-offset, 1976.- 36 p.

Périodiques

  • Sabatier E. "La tour de Puissalicon". Bulletin de la société archéologique de Béziers, 1841, t.V.

  • Bouquet Gabrielle. L'emploi du basalte en incrustation dans les édifices romans du bas Languedoc. In: Archéologie du Midi médiéval. Tome 11, 1993. pp. 229-234. DOI : https://doi.org/10.3406/amime.1993.1249 / www.persee.fr/doc/amime_0758-7708_1993_num_11_1_1249

  • BACOU J.-P. « La villa gallo-romaine de Condoumine à Puissalicon (Civitas de Béziers) ». In : Revue archéologique de Narbonnaise, tome 4, 1971, pp.93-147.

Documents multimédia

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Pays d'art et d'histoire Haut Languedoc et Vignobles
(c) Inventaire général Région Occitanie
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