Les moulins de Réals partagent leur chaussée avec le moulin de Fontcaude, situé sur la rive opposée, déjà mentionné ruiné en 1287. Le plan d’eau calme situé en amont du seuil offre des conditions favorables au fonctionnement d’un bac, dont l'existence est attestée dès 1333. Le meunier de Fontcaude est chargé d’exploiter le passage, dont il reverse les bénéfices au receveur du domaine royal de Béziers. À la fin du XVIIIe siècle, on trouve encore une grange-logement pour le batelier aux moulins de Réals.
Les moulins de Réals appartiennent depuis leur fondation jusqu'au début du 19e siècle aux seigneurs de Murviel, qui les font exploiter pour la mouture des céréales. Ils ont maintes fois été détruits par les crues du fleuve puis reconstruits. A la fin du 17e siècle, la chaussée est emportée par d’importantes inondations. Une expertise est demandée par le marquis de Murviel. L’estimation réalisée en 1700 chiffre les réparations nécessaires à 1 500 livres. Les 10, 11 et 12 octobre 1745, de nouvelles crues emportent les moulins de Réals, de Mus (Murviel-lès-Béziers) et de Fontcaude (Cessenon-sur-Orb). Le bail de fermage du moulin de Réals, rédigé le 11 thermidor an IV, témoigne encore de travaux à effectuer sur la chaussée, sur laquelle deux brèches doivent être réparées. Ces dégâts matériels s’accompagnent parfois de pertes humaines. En 1875, lors des crues historiques qui ravagèrent le sud-ouest de la France, l’Orb déborde une nouvelle fois, emportant tout sur son passage et causant la mort de l’aîné de la famille Théron, qui habite alors le moulin de Réals.
Lors de l'établissement du compoix de la commune en 1733-1734, le moulin de Réals comporte deux paires de meules en deux membres séparés, c'est à dire dans deux corps de bâtiment distincts. L'ensemble comprend également une maison servant de logement au meunier, avec four, écurie et jardin ainsi qu'un petit logement destiné au batelier. En 1796, Mme Spinola, marquise de Murviel, est encore propriétaire des moulins de Réals et du moulin de la Roque situé environ 1 km en amont sur l'Orb. Le 28 juillet de cette même année, elle les donne en fermage à Alexandre et Jean Guy, demeurant aux moulins de Carlet (commune de Lignan-sur-Orb). Les moulins sont vendus à la bougie le 13 juin 1800, après la mort de la marquise. Ils sont acquis par Alexandre Guy pour la somme de 24 000 francs. Ces destructions successivent transparaissent dans l'architecture de l'édifice, dans lequel on observe un grand nombre de phases de construction échelonnées entre les périodes médiévale, moderne et contemporaine.
Vers 1895, le bâtiment est converti en centrale hydroélectrique par l'ingénieur Louis Fitte, afin d'électrifier le village de Murviel. Ce dernier créé en 1903 la société « Station Centrale Communale d'Electricité de l'Orb » qu’il gèrera jusque dans les années 1930 où la "Société biterroise de force et lumière" prendra le relai. Le logement situé au-dessus des moulins semble avoir été construit au milieu du 20e siècle. Vendu vers 1960, il a depuis cessé toute activité de production et est depuis désaffecté.
Photographe prestation Fish Eye dans le cadre de l'étude du patrimoine industriel du département de l'Hérault de 2011 à 2013