La reconstruction du pont de Piétat à Capestang, probablement entre 1880 et 1885, marque l'ouverture aux techniques nouvelles par l'adoption de la poutre treillis métallique pour le tablier. Faute d'avoir retrouvé le dossier technique de l'ouvrage, sa datation reste hypothétique mais la technique utilisée est à rapprocher de celle du pont-rail construit à Truilhas non loin du pont routier réceptionné en 1886.
L'emplacement choisi pour reconstruire le pont de Piétat ne correspond pas à celui de l'ancien ouvrage démoli en 1804 : ce dernier se trouvait placé à environ 130 mètres à l'ouest (amont) de l'épanchoir à fond de Piétat alors que le pont treillis se situe à plus de 320 mètres, toujours à l'ouest, à l'extrémité du port. La raideur de la pente pour accéder à l'ancien emplacement a certainement contribué à son déplacement mais comme l'accès au pont se fait à partir de la porte de Saïsses, au nord, la même qui dessert l'autre pont, la nouvelle rampe permet d'en adoucir la pente. Ce choix a cependant nécessité la construction d'un autre pont pour franchir la rivière de Saïsses, juste en contrebas de l'aqueduc du même nom. L'emplacement choisi pour la reconstruction permet aussi d'axer l'ouvrage la collégiale gothique qui domine le village ancien : le débouché du pont dominant les maisons serrées contre l'église offre une des plus belles vues sur le monument.
La densification du trafic a pu justifier la construction du pont mais rien n'est moins sûr car sa fréquentation reste limitée. Quelle nécessité a prévalu au rétablissement de l'ouvrage ? Il est difficile d'y répondre, faute de documents d'archives. Les effets bénéfiques de la "révolution viticole" ne sont certainement pas étrangers à cette opération. La commune retrouve à cette époque une santé financière grâce aux revenus de la vigne qui lui permet de financer en partie la reconstruction du village.
2002-2008 : chercheur associé à l'Inventaire général
depuis 2008 : cbercheur à l'Inventaire général d'Occitanie