Le compoix de 1522 indique que le moulin est possédé en indivision par plusieurs membres de la famille Locamus (Jaqme, Johan, Bernat et les héritiers de Guilhem). Il apparaît dans les biens de la même famille en 1605 et 1630 ; il fonctionne à cette époque avec deux paires de meules. En 1640, il est acheté par Jean Estienne Barres, sieur d’Ausilhoux, qui possède également un moulin à vent au chemin de La Livinière.
Le bien est à nouveau mentionné, dans le compoix de 1722, parmi les possessions de M. Mialhe et fonctionne toujours avec deux paires de meules. L’item mentionne également l’existence d’un pré, d’une pansière, d’un béal (bief), d’un four, de champs, d’oliviers et de rives attenants. Au 18e siècle, le moulin apparaît dans les registres paroissiaux sous le nom de « moulin du Camus ». Plusieurs meuniers y sont rattachés : Etienne Lignon en 1716, Paul Loubet en 1725. Monsieur de Juin, seigneur de Siran, l'acquiert par acte du 27 août 1767. La famille Juin de Siran en reste propriétaire jusqu’en 1863.
Le moulin à eau est ensuite détenu par Justin Pigassou, boucher à Siran, qui demande en 1876 l’autorisation de le transformer en tannerie. Malgré les objections de la commune de Pépieux située sur le cours de l’Ognon en aval de l’usine projetée et les réserves du conseil d’hygiène du département de l’Aude, l’établissement est accepté au nom de la « liberté industrielle », mais « seulement si le sieur Pigassou reçoit lesdites eaux dans des puisards rapprochés de sa tannerie et disposés suivant les règles particulières à ce genre de construction. » En 1877, ce dernier fait construire plusieurs fosses d’une profondeur de deux mètres afin de fabriquer de l’engrais animalisé, en complément de son activité de tanneur. En 1891, Adrien Pigassou est autorisé à construire un atelier d’équarrissage et une fabrique d’engrais animalisés, sur la parcelle n°167 de la section G du plan cadastral. Un grand bâtiment rectangulaire est finalement construit à la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle, sur la parcelle n°166, à l’est du moulin. La tannerie semble ne plus être en activité dès le début du 20e siècle.
L’analyse comparative des plans conservés en série M des Archives Départementales de l’Hérault avec le plan cadastral napoléonien et la vue aérienne de 1948 indique que le parcellaire bâti a beaucoup évolué entre le début du 19e siècle et le début du 20e siècle. Plusieurs extensions ont été ajoutées au nord et au sud du bâtiment initial, qui formait à l’origine un simple rectangle. Il n’en subsiste aujourd’hui que le mur situé entre le moulin et le réservoir d’eau, conservé sur une partie de sa hauteur. Il est probable que la chambre hydraulique soit encore en place, mais elle est aujourd’hui inaccessible. Seul le bâtiment construit à la limite des 19e et 20e siècles est toujours en élévation.