Un moulin sur la rivière Ognon à Siran est cité dès 1104, à l’occasion de la donation par deux frères de leur alleu à l’abbaye Saint-Victor de Marseille. En 1522, le compoix de la commune mentionne trois moulins à blé sur le même cours d'eau : le premier appartient en indivision à plusieurs membres de la famille Locamus (il s'agit du moulin dit "de Siran"), le second à Bernat Promilhac et le troisième à Peyre d'Auxilho.
Le moulin de la Barthe n'est explicitement mentionné qu'à partir de 1605 ; il appartient alors à Monsieur de la Barthe et est équipé de deux paires de meules. En 1630, il est déclaré parmi les biens de Thimothée d'Averoux. Il appartient en 1700 à Blaise Barrès, conseiller du roi, vérificateur et rapporteur des défauts en la cour royale du Minervois, puis en 1754 à son fils Charles Barrès de Labarthe. Ces derniers arrentent le moulin tout au long du XVIIIe siècle (notamment aux meuniers Joseph Sire, Pierre Ouradou et Etienne Tarbouriech). A cette époque, le moulin ne fonctionne plus qu'avec une seule paire de meules.
Un bail d’afferme contracté en 1722 entre Charles Barres de la Barthe et Pierre Ouradou meunier de Saint Amans permet d'en connaître les conditions d’exploitation : le bail est conclu pour six ans durant lesquels le meunier sera chargé de l’exploitation du moulin et d’une vigne. L’entretien du moulin et de la chaussée incombent à ce dernier, exceptés les grosses réparations et le remplacement des meules, à la charge du propriétaire. Celui-ci se réserve le droit d’utiliser l’eau du béal nécessaire à l’arrosage de son pré, mais il ne pourra en prendre qu’une fois par semaine en période de faible débit d’eau (le samedi à partir de 17 heures jusqu’au dimanche même heure).
Le moulin est figuré sur le cadastre napoléonien de la commune établi en 1817, avec son réservoir, son bief et son canal de fuite. Il appartient alors à François Latenay, bourgeois de Siran (les familles Barres et Latenay s’allient dans la seconde moitié du XVIIIe siècle). Il est vendu au meunier Jean Gally en 1829, puis à Joseph Rouanet en 1846.
Le moulin a probablement été abandonné dans la seconde moitié du XIXe siècle ; il n’en subsiste aujourd’hui que deux chambres hydrauliques ainsi qu’une partie du réservoir. L’une des chambres hydrauliques conserve une porte et un arc clavé, qui paraissent dater de la fin du Moyen Âge.
Archéologue-topographe - Géoptère