Dossier d’œuvre architecture IA34009849 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Pays Haut Languedoc et Vignobles
maison, dite maison Mas ou maison du commandant de la place
Œuvre repérée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Pays Haut Languedoc et Vignobles

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Haut Languedoc et Vignobles - Saint-Pons-de-Thomières
  • Commune Aigne
  • Adresse 40 rue Saint-Martin
  • Cadastre 2021 A 128  ; 2021 A 953  ; 1817 A 47
  • Dénominations
    maison
  • Appellations
    maison Mas, maison du commandant de la place
  • Parties constituantes non étudiées
    remise agricole, cellier, cuvage, puits, bûcher

Historique

La maison appartient en 1716 aux héritiers de Joseph Bibal, dont la famille semble apparentée à celle des Issanchon, l’une des plus puissante famille aignoise aux 16e et 17e siècles. Marc Gautran en devient propriétaire par échange en 1728, à la réserve de la petite chambre sur le passage1. Elle apparaît dans les biens de ses héritiers en 1817, lors de l'établissement du cadastre napoléonien. La maison est ensuite vendue par un Gautran à la famille Mas, qui en reste propriétaire jusqu’au milieu du 20e siècle2. Elle a depuis changé deux fois de propriétaires ; il s’agit aujourd’hui d’une résidence secondaire. Son emplacement à proximité de la porte fortifiée et aux départs des rues Saint-Martin et de la Place l’a faite surnommer « maison du Commandant de la place » par la tradition orale, sans qu'une fonction militaire ou même publique ne soit étayée par des sources archivistiques.

L’édifice paraît dater en grande partie du dernier quart du 16e siècle (porte en anse de panier ornée d’une frise d’oves, demi-croisée, escalier à vis en pierre, étages en pan de bois, chapeau en bois sculpté).

Elévation principale.Elévation principale.Elévation principale, porte d'entrée.Elévation principale, porte d'entrée.Escalier en vis.Escalier en vis.Deuxième étage, chapeau sculpté.Deuxième étage, chapeau sculpté.

Il est construit sur les vestiges d’un bâtiment médiéval dont il subsiste notamment une tête de mur en encorbellement (contre lequel la façade s’appuie côté ouest) et le niveau inférieur, consistant en une cave aménagée entre le mur du rempart et le mur de soutènement de la rue Saint-Martin.

Cave médiévale.Cave médiévale.

Les dimensions modestes de l’édifice actuel ne sont probablement pas celles du bâtiment médiéval ni du bâtiment Renaissance. En effet, plusieurs indices laissent supposer que la résidence (parcelle 128) a pu se développer sur les parcelles 129 et 147 du cadastre actuel. En effet, la cave possède deux grandes arches en pierre en enfilade, la seconde étant interrompue par le mur séparatif de la cave mitoyenne. De plus, la contenance indiquée dans le compoix de 1716 est largement supérieure à la surface au sol du bâtiment actuel (le document fait état de 21 cannes carrées, soit plus de 80 mètres carrés contre 40 mètres carrés environ pour l’édifice actuel)3. Quant à la parcelle 147, séparée de la maison Mas par la rue Saint-Martin, elle est décrite en 1716 comme un « pattu ayant esté maison » et appartient au même propriétaire4. Le cadastre napoléonien, établi un siècle plus tard, indique que les trois parcelles appartiennent encore à un même propriétaire.

Extrait du plan cadastral napoléonien [1817].Extrait du plan cadastral napoléonien [1817].

La pièce située au-dessus du passage a probablement été aménagée au 17e siècle avec la mise en place d’un plafond à la française et l’installation d’une cheminée, malheureusement disparue. Cette dernière a été repérée en 1951 par Roger Hyvert, délégué au recensement des Monuments Historiques, qui l’a photographiée et précisément décrite5. L'élévation rue des Fossés, qui s'élève sur le mur de l'ancien rempart, est percée de fenêtres segmentaires, témoignant d'une campagne de travaux du 18e siècle.

La maison a été augmentée par la construction d'un corps de bâtiment en retour après 1817 (cette extension n'apparaît pas sur le cadastre ancien) édifié contre le mur du rempart. Une remise agricole, construite courant 20e siècle sur la partie nord de la parcelle, a été rachetée par les propriétaires actuels qui ont aménagé une partie de la toiture en terrasse.

Description

La demeure s’insère entre la porte de ville à l’ouest, le mur du rempart au nord, une maison mitoyenne à l’est et la rue Saint-Martin au sud. Elle s’élève sur quatre niveaux. Les étages se développent au-dessus du passage public, offrant une vue sur les deux départs de la rue Saint-Martin ainsi que sur la ruelle conduisant à la place de l’Eglise.

L’élévation principale, rue Saint-Martin, présente une porte surmontée d’un arc en anse de panier décoré d’une frise d’oves à dards. L’archivolte repose sur deux culots sculptés, fortement érodés, représentant un lion et une chimère. Le deuxième étage possède un encorbellement en pan de bois sur la rue Saint-Martin. Un corbeau en pierre et quatre solives alignés sur le plancher du premier étage sont les vestiges d’une structure similaire au niveau inférieur.

La porte s’ouvre sur un petit vestibule desservant l’escalier en vis en pierre, inscrit dans une tourelle circulaire, ainsi qu’une petite pièce à gauche. La porte d’accès à cette salle, de forme rectangulaire, présente un large chanfrein amorti par un congé biais. Le premier étage, qui se développe au-dessus du passage public, est notamment ouvert sur la rue Saint-Martin par une demi-croisée chanfreinée, présentant un motif similaire à celui de la porte de la salle basse. Le second étage donne accès à une salle conservant un chapeau en bois mouluré à décor de denticules, situé à la jonction de cette pièce et de la tourelle d’escalier.

Côté rue des Fossés, une cour distribue différents espaces : la cave médiévale (située sous le corps de bâtiment principal), un bûcher (sous le bâtiment en retour construit au 19e siècle), une galerie voûtée située sous la porte fortifiée ainsi qu’une remise agricole au nord. La cave médiévale, en étage de soubassement, est divisée par une grande arche en pierre de taille. Une seconde arche, en enfilade, est aujourd’hui interrompue par le mur séparatif de la maison mitoyenne. A l’opposé, du côté du passage public, des coups de sabre marquent l’emplacement d’une ouverture murée qui semble contemporaine de ces arches. La galerie souterraine voûtée, située sous la voie d'accès au noyau médiéval au droit de la porte fortifiée, pourrait être la partie inférieure du pont médiéval enjambant le fossé. Le corps de bâtiment en retour est construit contre le mur du rempart, à l’ouest de la parcelle. Il s’élève sur trois niveaux et présente une travée d’ouvertures rectangulaires. La porte du rez-de-chaussée, bien que modifiée, conserve les piédroits d’une porte charretière. La fenêtre du second étage est surmontée par un triangle de décharge. La remise agricole, parallèle à la rue des Fossés, est ouverte par une large porte surmontée d’une baie fenière.

1AD Hérault, Usuel du compoix de 1716, 6EDT1, f°1 v°.2Hyvert Roger. Dossier d'inscription au Casier archéologique de la maison Mas, 1951. Centre de documentation du patrimoine de la Région Occitanie.3AD Hérault. Usuel du compoix de 1716, op. cit.4Ibidem.5Hyvert Roger. Dossier maison Mas, op. cit.

La maison a probablement appartenu à la famille Issanchon, très influente à Aigne aux 16e et 17e siècles. La position stratégique de l’édifice, à proximité de la porte fortifiée et au départ de trois rues, l’a faite surnommer « maison du commandant de la place » sans que cette fonction ne soit étayée par les sources archivistiques. L’édifice paraît dater en grande partie du dernier quart du 16e siècle (porte en anse de panier ornée d’une frise d’oves, demi-croisée, escalier à vis en pierre, étages en pan de bois). Il est construit sur les vestiges d’un bâtiment médiéval dont il subsiste notamment une tête de mur en encorbellement (contre lequel la façade s’appuie côté ouest) et le niveau inférieur, consistant en une cave aménagée entre le mur du rempart et le mur de soutènement de la rue Saint-Martin. La pièce située au-dessus du passage a probablement été aménagée au 17e siècle avec la mise en place d’un plafond à la française et l’installation d’une cheminée, malheureusement disparue. L'élévation rue des Fossés, qui s'élève sur le mur de l'ancien rempart, est percée de fenêtres segmentaires, témoignant d'une campagne de travaux du 18e siècle.

La maison a été augmentée par la construction d'un corps de bâtiment en retour après 1817 (cette extension n'apparaît pas sur le cadastre ancien) contre le mur du rempart. Une remise agricole, construite courant 20e siècle sur la partie nord de la parcelle, a été rachetée par les propriétaires actuels qui ont aménagé une partie de la toiture en terrasse.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 16e siècle
    • Secondaire : 19e siècle
    • Secondaire : 1ère moitié 20e siècle
  • Dates

La demeure s’insère entre la porte de ville à l’ouest, le mur du rempart au nord, une maison mitoyenne à l’est et la rue Saint-Martin au sud. Elle s’élève sur quatre niveaux. Les étages se développent au-dessus du passage public et de la rue Saint-Martin. Le deuxième étage possède un encorbellement en pan de bois. Un corbeau en pierre et quatre solives alignés sur le plancher du premier étage sont les vestiges d’une structure similaire au niveau inférieur. La porte s’ouvre sur un petit vestibule desservant un escalier en vis en pierre, inscrit dans une tourelle circulaire. Côté rue des Fossés, une cour distribue différents espaces : la cave médiévale, un bûcher ainsi qu’une remise agricole.

  • Murs
    • grès moellon
    • pan de bois
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis sans jour
  • Typologies
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • lion, chimère, ove
  • Précision représentations

    L’élévation principale présente une porte surmontée d’un arc en anse de panier décoré d’une frise d’oves à dards. L’archivolte repose sur deux culots sculptés, fortement érodés, représentant un lion et une chimère.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à étudier

Documents d'archives

  • AD Hérault. Aigne, usuel du compoix de 1716. 6 EDT 1.

    AD Hérault : 6 EDT 1
  • AD Hérault. Aigne, brevette de compoix, 1775 - an IX. 6 EDT 2.

    AD Hérault : 6 EDT 2
  • AD Hérault. Aigne, addition au compoix, 1755-1788. 6 EDT 3.

    AD Hérault : 6 EDT 3

Bibliographie

  • FERRER Jean-Pierre, Précis chronologique d'histoire de Aigne dans l'Hérault ; avec des éléments de géographie physique, économique, humaine, et touristique, Azille, J.-P. Ferrer, coll. « Les cahiers de Minerve » (no 16), 2008, 136 p.

    Pays Haut Languedoc et Vignobles
  • Giry, Joseph. Le Biterrois narbonnais de la préhistoire à nos jours. Octon : Esmeralda, DL 2001. 1 vol. (336 p.)

  • Hyvert Roger. Dossier d'inscription au Casier archéologique de la maison Mas, 1951. CDPR Région Occitanie - site de Montpellier.

    CDPR Région Occitanie - site de Montpellier

Périodiques

  • Mathieu Laurent. "Excursion dans le Minervois du 23 mai 1937", Bulletin de la Société d'Etudes Scientifiques de l'Aude, t. XLII, 1938, pp.43-49. Collection particulière (Robert Marty).

    collection particulière
    p.52
Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Pays Haut Languedoc et Vignobles
(c) Inventaire général Région Occitanie