Le moulin de "Tresos" est mentionné à plusieurs reprises à la fin du 17e et au 18e siècle dans les registres paroissiaux de Vélieux. Sur un peu plus d'un siècle, au moins dix meuniers se succèdent : Pierre Viste, Etienne Bouissière, Jacques Mons, Pierre Barbaza, Joseph Barbaza, Pierre Sigué, Pierre Barbazo, Henri Mirepoix, Pierre Senegas (époux de Marguerite Barbazo) et Louis Tarbouriech (époux en secondes noces de Marguerite Barbazo, veuve). Les mêmes registres font état de l'existence d'une famille Tresos à Vélieux, dont au moins deux des membres ont été consuls de Vélieux. Si ces derniers ont probablement été un temps propriétaires du moulin et lui ont donné leur nom, il semble qu'il appartienne dès le 18e siècle à la famille Barbaza (ou Barbazo), dont les membres sont régulièrement cités comme habitants du lieu et parfois comme meuniers.
Pendant la période révolutionnaire, les frères Alexis et Pierre Barbazo afferment le moulin à Louis Raissac, meunier, pour la somme de 150 francs et pour une durée de neuf années. Ils s'en dessaisissent le 13 février 1818 au profit de Pierre Tournier. On apprend à cette occasion que Marie et Marguerite Senegas ainsi que Louis et Anne Tarbouriech possédaient également des parts du moulin.
Le plan cadastral napoléonien permet d'apprécier la morphologie du moulin en 1834 : il s'agit d'un bâtiment de plan rectangulaire, augmenté d'un petit avant-corps sur la façade ouest et flanqué d'un réservoir à l'angle sud-est. Un petit bâtiment rural de plan carré est figuré au sud. Tredos appartient à cette date à Pierre Jean Fabre dit Picard. Il est évalué à 50 francs. François Gally devient propriétaire du moulin en 1839 et entreprend des travaux d'agrandissement en 1862. Cette phase correspond probablement au bâtiment en L construit au nord et à l'ouest du bâtiment d'origine, percé par des baies à encadrement en marbre de Saint-Pons caractéristiques de la seconde moitié du 19e siècle. Le moulin est mentionné dans la liste des moulins à farine du département de l'Hérault dressée entre le 31 décembre 1892 et le 3 janvier 1893 : il appartient toujours à la famille Gally, possède une paire de meules et sa valeur locative est estimée à 250 francs. Le moulin aurait fonctionné jusqu'en 1946 selon Laurent Galy, fils du dernier meunier. Celui-ci, dont les propos ont été recueillis par François Charras, rapporte également que le moulin actionnait trois roues horizontales, une pour la farine, une pour l'alimentation du bétail, une pour actionner la bluterie servant à taiser et extraire la farine. Un trieur permettait de nettoyer le grain.
Plusieurs bâtiments ont été construits autour du moulin au 20e siècle (une maison, une cave, un pont). Le bâtiment originel semble avoir été surélevé d'un étage. Le moulin, racheté dans les années 1980, a depuis été restauré pour être transformé en lieu d'hébergement.