Dossier d’œuvre architecture IA34009846 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, patrimoine hydraulique meunier du Pays Haut Languedoc et Vignobles
moulin, dit moulin Haut
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Pays Haut Languedoc et Vignobles

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Haut Languedoc et Vignobles - Saint-Pons-de-Thomières
  • Hydrographies Cesse (la)
  • Commune Minerve
  • Lieu-dit Pont du Moulin
  • Cadastre 2021 B 6  ; 1813 C 264
  • Dénominations
    moulin
  • Appellations
    moulin Haut
  • Parties constituantes non étudiées
    bief de dérivation, canal d'irrigation, réservoir, porcherie

En 1547, Antoine Gombert reconnaît comme propriété féodale du chapitre Saint-Just de Narbonne quatre moulins à Minerve situés sur le Brian. Il s'agit de deux moulins bladiers, un moulin drapier et un moulin à deux meules ne fonctionnant plus. Ils sont à nouveau reconnus au chapitre Saint-Just de Narbonne en 1600 par les héritiers de Me Jacques Issanchon, bourgeois d'Aigne, puis en 1636 par le seigneur d'Aigues-Vives. Cette dernière reconnaissance situe les quatre moulins les uns par rapport aux autres, soit d'amont en aval : un moulin bladier, un ancien moulin drapier redevenu bladier bâti près du pont neuf, un mohlin du milieu, et enfin un moulin ruiné à deux meules. Le "pont neuf" mentionné en 1636 est vraisemblablement le pont qui traverse aujourd'hui le Brian à proximité du moulin Haut.

Le compoix de la commune dénombre en 1644 un moulin à blé, un moulin paradou ruiné (l'ancien moulin drapier) et trois "jas" de moulins (dont seule la meule dormante est en place) tous propriété du seigneur de Cesseras. Le mouly del mitan jouxte le moulin paradou à l'ouest. Le moulin à blé et le moulin paradou sont vendus en 1646 à Pierre Marcouire de Cesseras, propriétaire de plusieurs moulins dans le secteur, puis à Pierre Caffort de La Caunette en 1680. En 1703, les deux moulins appartiennent aux héritiers de Jean Marcouire de Cesseras, l'un fonctionne à une meule, l'autre est ruiné. La famille Marcouire exploite le moulin en fermage pendant la première moitié du 18e siècle. En 1746, Joseph Marcouire vend la moitié du moulin plus la moitié d'un moulin ruiné à Antoine Pradal, ménager de la métairie de Mairanne. En suivant, les deux propriétaires donnent le moulin en bail à Pierre Séguy pour quatre ans. Les bailleurs s'engagent à réparer la toiture et à fournir divers matériaux comme le bois pour les roudets, la ferraille, ou encore le cerclage des meules ; l'entretien du béal et de la chaussée reviennent au locataire, également tenu de moudre gratuitement le grain des bailleurs. En 1751, Joseph Marcouïre vend les parts de ses deux moulins à Pierre Caffort, meunier du moulin de Cantarane à La Caunette.

Le plan cadastral napoléonien, dressé en 1817, fait état de trois moulins sur le Brian. L'usine en amont, dite "moulin Haut", est aujourd'hui la mieux conservée. Il est probable qu'il s'agisse du moulin d'amont mentionné dès 1547. La seconde, située à quelques mètres en aval du pont, est désignée comme "moulin viel", et pourrait correspondre au moulin drapier ruiné. Quelques vestiges de murs ainsi qu'une meule sont encore visibles à cet emplacement. Un troisième, qui fonctionne en 1817, est situé très en aval et semble plus récent. Il est démoli et abandonné en 1850.

Dans son état actuel, le moulin Haut peut être daté de la fin du 18e siècle ou du début du 19e siècle. La porte conserve quelques pierres taillées plus anciennes, probables réemplois du château de Minerve. Les élévations nord et sud, emportées lors de la crue de 1848, ont été reconstruites après cette date. Le toit du moulin est écroulé. Le moulin a été racheté par la commune dans les années 2000.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle, 18e siècle , daté par travaux historiques , (incertitude)
    • Secondaire : 19e siècle , daté par tradition orale

Le moulin Haut se situe au nord de la commune de Minerve, sur la rive gauche du Brian (affluent de la Cesse). Il est distant de 500 mètres du bourg de Minerve et se situe en amont d'un pont sur le Brian, à proximité immédiate d'un ancien chemin reliant Minerve à Saint-Pons-de-Thomières.

Les aménagements hydrauliques sont bien conservés. La prise d'eau est située environ 130 mètres en amont du moulin. Construite en béton armé, elle est perpendiculaire au lit de la rivière. Le béal, creusé et maçonné, traverse un épais mur bâti en amont du réservoir, dont le positionnement oblique par rapport au lit de la rivière suggère une fonction de protection contre les crues du Brian. Il achève sa course dans une structure ovoïde, ouverte sur un côté, dont la forme hybride relève à la fois du petit réservoir et de la cuve de charge. Il est probable que l'aménagement, tel qu'on peut aujourd'hui l'observer, relève de deux campagnes de construction différentes : le massif de maçonnerie à l'entrée de la cuve semble avoir été rabaissé à gauche et les enduits présentent un aspect différent dans la partie réservoir et dans la partie cuve. D'une hauteur de 4,70 mètres, la cuve s'inscrit entre le rocher à l'est et un épais mur à l'ouest et vient buter contre le mur pignon nord du moulin. Son diamètre se réduit progressivement et se termine par une conduite forcée tronconique taillée dans la roche, qui débouche sur le canon. Après son passage dans la chambre hydraulique équipée d'une roue horizontale, l'eau est évacuée par un canal de fuite situé sur la façade latérale. La chambre hydraulique a été murée à la moitié de sa profondeur à une date inconnue. Un peu en amont de la cuve de charge, une vanne de fermeture permettait de diriger l'eau vers un second béal qui continuait sa course le long de la falaise pour l'arrosage de prés et jardins en aval du moulin. Des aménagements dans la roche, en amont et en aval du moulin, pourraient être les vestiges d'anciens béals d'alimentation du moulin Haut et du moulin Viel.

Le bâtiment, de plan rectangulaire, est construit en moellons et galets de grès, calcaire et schiste vraisemblablement prélevés autour du site et dans le lit de la rivière. Le bâtiment se compose de trois niveaux : une chambre hydraulique en sous-sol, une chambre des meules en soubassement, une pièce d'habitation en rez-de-chaussée surélevé. La chambre hydraulique est voûtée en berceau plein-cintre. La chambre des meules est accessible par une large porte plein-cintre, percée dans l'élévation sud. Elle était couverte par un plancher supportant l'étage d'habitation. Ce dernier étage était accessible depuis le chemin qui passe à l'est du moulin.

Le mécanisme du moulin a disparu, mais la paire de meules est en place. Quatre meules sont encore sur site.

  • Murs
    • grès moellon
    • calcaire moellon
    • schiste moellon
  • Étages
    rez-de-chaussée surélevé, étage de soubassement, sous-sol
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon
  • Énergies
    • énergie hydraulique produite sur place roue hydraulique horizontale

F_Orengo_moulinshydrauliquesPHLV

  • Nombre de roues (observé sur site) 1
  • Nombre de roues (mentionné dans les sources) 1
  • Nombre de roues (source orale)
  • Sens de la roue horizontal
  • Nombre de paire de meules 1
  • Distance moulin/bourg (en mètre) 500
  • Longueur du béal (en mètre) 130
  • Type de béal creusé dans le sol
  • Mode de construction du béal maçonné et taillé dans la roche
  • Système d'irrigation associé oui
  • Etat de conservation du béal bon
  • Mise en oeuvre de la chaussée béton
  • Etat de conservation de la chaussée bon
  • Présence d'une cuve de charge oui
  • Présence d'un réservoir oui
  • Surface au sol du moulin (en mètre carré) 44
  • Nombre de niveaux du moulin 3
  • Type de plan rectangulaire
  • Présence d'un logement oui
  • Présence d'un four non
  • Autre machine liée à la production industrielle ou agricole non applicable
  • Equipement de meunerie non applicable
  • Etat de conservation du mécanisme détruit
  • Hauteur de chute de la cuve de charge (en mètre) 4.7
  • Superficie du réservoir (en mètre carré) 35
  • Hauteur de chute du béal (en mètre) 5
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD Hérault. Minerve, usuel du compoix, 1644-1703.

    AD Hérault : 1B11026
    110 v° ; 111 r°
  • AD Hérault. Minerve, matrice du compoix de 1703, 158 EDT 1.

    AD Hérault : 158 EDT 1
    f°114
  • AD Hérault. Bonnes, minutier de 1841, 2E67-53.

    AD Hérault : 2E67-53
    Acte n°107, bail Michelet / Galy, cote communiquée par Sylvain Durand - Géoptère
  • AD Hérault. Minerve, matrice des propriétés foncières, 1823-1913, 3P1537.

    AD Hérault : 3P1537
    F°39, f°158, f°199, f°263.
  • AD Hérault. Minerve, Matrice des propriétés foncières, 1823-1913, 3P1538.

    AD Hérault : 3P1538
    f°275
  • AD Hérault. Mémoire des tenures de Jeanne et Jean Ros et d'Antoine Thozerii, d'Olonzac et Peyriac ; d'Arnaud Celles et Michel Molin, de Minerve, milieu XVIe siècle. 13H195.

    AD Hérault : 13H195
    Cité par Robert Marty, in "les moulins de Minerve", Histoire et Généalogie en Minervois, n°73, 2008, p.5.

Bibliographie

  • Cordes Léon, Le petit livre de Minerve - Lo pichòt libre de Menèrba. Lodève, Imprimerie des Beaux-Arts, 1974, 164 p.

Périodiques

  • MARTY Robert, "Les moulins de Minerve". In Histoire et Généalogie en Minervois, n°73, 3e semestre 2008. PP.4-9.

Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Pays Haut Languedoc et Vignobles