Dossier d’œuvre architecture IA34009835 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Pays Haut Languedoc et Vignobles
église paroissiale Saint-Martin
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Pays Haut Languedoc et Vignobles
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Haut Languedoc et Vignobles - Saint-Pons-de-Thomières
  • Commune Aigne
  • Adresse place de l' Eglise
  • Cadastre 2017 A 143  ;
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Saint-Martin

Historique

L'église paroissiale, placée sous le vocable Saint-Martin, s'élève à l'est de la place centrale du noyau médiéval. Cet édifice composite présente de nombreux remplois, qui perturbent la lecture du bâti et complexifient son analyse architecturale. La documentation historique est de plus quasi inexistante. Le Dictionnaire topographique du Département de l’Hérault, d’Eugène Thomas, signale une église « Sanctae Agnetis » dans une charte de 1101 ainsi qu’une église « S. Martinus ad Aquas » en 1213 dans le cartulaire d’Aniane, mais ces deux identifications semblent erronées1.

Extrait du plan cadastral napoléonienExtrait du plan cadastral napoléonien

Les trois travées de l'élévation nord, datables du 11e siècle ou du début du 12e siècle, présentent des différences de mise en œuvre indiquant la succession de plusieurs campagnes de construction dès l'époque romane. Les travées orientale et médiane, agrémentées d'arcatures lombardes, montrent des variations de traitement au niveau des arcatures mais aussi dans la section et l'écartement des trous de boulin. La travée occidentale, la plus homogène, est exempte de décor. L'ensemble du mur nord présente un fruit important indiquant que l'édifice a pu être voûté dès l'origine ; ce couvrement aurait causé des problèmes structurels importants conduisant à l'effondrement des parties hautes.

Elévation nord, travée ouest.Elévation nord, travée ouest.Elévation nord, travée médiane.Elévation nord, travée médiane.Elévation nord, travée est.Elévation nord, travée est.

L’édifice a été augmenté par la construction d’un bas-côté sud au 15e ou au 16e siècle. L'église du village de La Caunette, dépendant de la même seigneurie, a de même été agrandie par l'édification d'un bas-côté au milieu du 16e siècle (date portée 1552) ; il pourrait s'agir de campagnes d'agrandissement contemporaines. Il est probable que la voûte de la nef ait été reconstruite à la même période, de même que le clocher tour qui s'élève au sud de l'église. Les matériaux utilisés lors de ces travaux semblent avoir été en grande partie récupérés lors de l'ouverture du mur roman sud. Ce dernier, conservé en partie haute, se prolonge sur une hauteur d'un mètre à un mètre cinquante au-dessus de l'égout de toit actuel de la nef - il constitue la base du mur nord du clocher. Il est percé par une petite baie surmontée d'un linteau monolithe en demi-lune, en partie bouchée lors de la construction de la voûte du bas-côté (l'ébrasement de cette ouverture s'observe depuis la travée occidentale de la nef, le linteau en demi-lune n'est visible que depuis l'intérieur du clocher). L'existence de ce mur roman d'une hauteur supérieure à l'église actuelle, de même que la forme et l'emplacement de cette baie médiévale posent plusieurs questions. La nef primitive était-elle d'une hauteur supérieure à l'édifice actuel? Ou la travée occidentale de la nef était-elle surmontée d'une tour, ce qui expliquerait que cette travée soit plus étroite et qu'elle possède des piliers et des contreforts plus massifs? La baie constitue-t-elle le dernier vestige des ouvertures romanes? Ou s'agit-il d'un remploi provenant du démontage d'une arcature lombarde (le bloc employé est similaire à ceux enchâssés sous les arceaux)?

Clocher, élévations est et sud.Clocher, élévations est et sud.

L'élévation ouest de l'église soulève encore d'autres interrogations. Des désordres apparaissent en divers endroits sur la façade de la nef, indiquant une reprise de la construction à une époque indéterminée. Un pan de mur situé à l'aplomb du clocher présente une mise en œuvre ainsi qu'une qualité de pierre différente, un grès de couleur ocre. Cet élément bâti, dont la fonction est inconnue, pourrait bien appartenir à une construction contemporaine voire antérieure de l'église romane.

Une chapelle funéraire privée a été ajoutée au 17e siècle. Cette dernière, placée sous le vocable Saint-Jean, abrite la sépulture de Jean Yssanchon, membre d’une riche famille aignoise, dont le nom est gravé sur la clef de voûte. La date de 1627, gravée à l’entrée de la chapelle du côté de l’église, semble contemporaine de cette construction. La chapelle, murée au XIXe siècle pour servir de sacristie, a été réouverte lors des travaux de l’église en 1980/1982.

Le style classique de la porte monumentale de la façade occidentale, en marbre de Saint-Pons, évoque le 18e siècle. Il est possible qu'antérieurement à la création de ce portail, l'entrée principale de l'église ait été située au niveau de la travée médiane du mur nord. En effet, les vestiges d'un ancien percement sont visibles à cet emplacement. De plus, le compoix de la commune établi en 1716 localise la "place de l'entrée de l'églize" au nord de l'édifice2.

En 1859, l'architecte d'arrondissement Barrau dresse les plans et devis de la reconstruction du sanctuaire de l'église, dont les murs sont lézardés et la voûte affaissée à plusieurs endroits. Le mur doit être détruit (excepté les fondations) ainsi que la voûte et l'arc doubleau. Le devis stipule que les maçonneries réutiliseront les matériaux issus de la destruction et que la toiture en ardoises sera remplacée par une toiture en tuiles canal3.

Des travaux ont été menés dans les années 1950 pour consolider l’édifice. Le contrefort à l’intersection des travées orientale et médiane du mur nord a été repris au milieu du XXe siècle, afin de remédier au fruit important du mur à cet endroit et à l’affaissement de la voûte. L’édifice a été réaménagé dans les années 1980 (décroutage des murs intérieurs, réfection des sols, dépose du mur entre l’église et la chapelle Saint-Jean, déplacement voire enlèvement du mobilier religieux)4.

Description

L’édifice, orienté, est construit en moellons de calcaire et de grès. Il possède une nef sans chapelles à trois travées séparées par deux arcs doubleaux, couverte par une voûte en berceau légèrement brisé. La nef est flanquée au sud par un collatéral de moindre largeur, à trois travées voûtées d’ogives. L’abside est semi-circulaire, voûtée en cul-de-four.

1THOMAS Eugène. Dictionnaire topographique du département de l'Hérault comprenant les noms de lieu anciens et modernes. Paris, Imprimerie impériale, 1865 ; HYVERT Roger. Dossier d’inventaire de l’église Saint-Martin en vue d’une inscription à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, 1951. Centre de documentation du Patrimoine de la Région Occitanie.2 AD Hérault. Aigne, usuel du compoix de 1716. 6 EDT 1.3AD Hérault, 2 O 6/8. Administration générale de la commune, bâtiments communaux et monuments publics, autres bâtiments (Eglise 1859-1925).4PANOU François, LAURENT Paul, Notes sur l’église d’Aigne, rapport dactylographié réalisé suite aux travaux de l’église Saint-Martin en 1980, collection Pierrette Cauquil.

L'église paroissiale, placée sous le vocable Saint-Martin, s'élève à l'est de la place centrale. Les arcatures aveugles visibles sur l'élévation nord témoignent de l'architecture du XIe siècle. Ce premier édifice roman a connu de nombreux remaniements. La nef a été augmentée par la construction d’un bas-côté sud au 15e ou au 16e siècle. Il est probable que la voûte en berceau de la nef ait été reconstruite à la même période, de même que le clocher tour qui s'élève au sud de l'église. Une chapelle funéraire privée a été ajoutée au 17e siècle, sous le vocable Saint-Jean. La date de 1627, gravée à l’entrée de la chapelle du côté de l’église, semble contemporaine de cette construction.

Le style classique de la porte monumentale de la façade occidentale, en marbre de Saint-Pons, évoque le 18e siècle.

En 1859, des travaux sont conduits par l'architecte d'arrondissement Barrau pour la reconstruction du sanctuaire de l'église, dont les murs sont lézardés et la voûte affaissée à plusieurs endroits. La toiture en ardoises est à cette occasion remplacée par une toiture en tuiles canal.

  • Période(s)
    • Principale : 11e siècle
    • Secondaire : 15e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : 3e quart 19e siècle , daté par source

La nef romane, voûtée en berceau brisé, est divisée en trois travées par des arcs doubleaux. Le bas-côté sud comporte deux travées voutées d'ogives. Le mur gouttereau nord est orné d'arcatures lombardes.

La porte occidentale est en marbre polychrome rose et gris, issu des carrières de Saint-Pons-de-Thomières. Elle est couronnée par un entablement. Les piédroits présentent une moulure en doucine.

  • Murs
    • grès moyen appareil
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan allongé
  • Couvrements
    • voûte en berceau brisé
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon
  • Escaliers
  • Typologies
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD Hérault, 2 O 6/8. Administration générale de la commune, bâtiments communaux et monuments publics, autres bâtiments (Eglise 1859-1925).

    AD Hérault : 2 O 6/8

Bibliographie

  • FERRER Jean-Pierre, Précis chronologique d'histoire de Aigne dans l'Hérault ; avec des éléments de géographie physique, économique, humaine, et touristique, Azille, J.-P. Ferrer, coll. « Les cahiers de Minerve » (no 16), 2008, 136 p.

    Pays Haut Languedoc et Vignobles
  • Oudot de Dainville, Maurice. Les églises romanes du diocèse de Montpellier. Montpellier : La Charité, 1940. 2 vol. (265 p.)

    p.95
  • Giry, Joseph. Le Biterrois narbonnais de la préhistoire à nos jours. Octon : Esmeralda, DL 2001. 1 vol. (336 p.)

    p.28
  • Clément, Pierre-Albert. Églises romanes oubliées du Bas-Languedoc. Montpellier : Presses du Languedoc, 1995 (2e éd. corrigée et augmentée). 1 vol. (480 p.)

    p.136

Annexes

  • AD 34 8F17 Visites pastorales de Monseigneur de Grillon évêque de Saint-Pons
Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Pays Haut Languedoc et Vignobles
(c) Inventaire général Région Occitanie