Le 18 juillet 1901, dans une lettre au sous-préfet, le maire de la commune, Louis Delmas mentionne le projet de construction d’une école mixte au chef-lieu, car la commune n’est alors que locataire du local occupé. Le 5 septembre de cette même année, Louis Delmas écrit au sous-préfet à propos des écoles religieuses de Bédarieux. Il indique que le registre de l’école mixte de La Tour-sur-Orb porte depuis 1890 le nom de trois élèves seulement ; deux filles et un garçon. La majorité des autres élèves fréquentent alors les écoles congréganistes de Bédarieux. Louis Delmas ajoute : « quant aux facultés de communication avec Bédarieux, elles existent en ce sens que par suite des relations avec le chef-lieu il y a un va-et-vient continuel de véhicules et les enfants ont de fréquentes occasions pour se rendre aux écoles de Bédarieux sans se fatiguer » (AD Hérault 2 O 312/1).
Ainsi, si habituellement l'éloignement des écoles de plus grande importance est un argument avancé en faveur des projets de construction. Ce critère semble s'effacer face aux échanges faciles entre la commune et sa voisine, Bédarieux. C’est dans un contexte de poussée du laïcisme anticlérical sur le catholicisme que de nombreuses écoles laïques sont construites. En 1901, Pierre Waldeck-Rousseau promulgue la loi 1901 sur les associations qui prévoit un régime d’exception pour les congrégations religieuses qui doivent alors être autorisées par une loi et peuvent être dissoutes par un simple décret. L’année suivante Emile Combes va durcir les dispositions prises par Waldeck-Rousseau. En juillet 1902, les établissements scolaires non autorisés des congrégations autorisées sont fermés.
Le plan de cette école datant de 1912 fut adopté et probablement suivi de peu par la construction de l’édifice dans le premier quart du 20e siècle.
Un devis de fourniture de mobilier scolaire des écoles publiques de la commune de La Tour-sur-Orb (AD Hérault 2 O 312/1) permet d’imaginer l’ameublement d’une salle de classe à cette époque. En 1927, Louis Azéma, menuisier-ébéniste à Bédarieux fournit « dix tables à deux places, bâtis bois sur entablement et sièges sapin, peinture comprise » à livrer vingt-cinq jours après commande et en échange de 1400 francs (AD Hérault 2 O 312/1).