André Soutou dans son ouvrage Le nom de lieu germano-latin de Frangouille indique l’existence d’une mention ancienne du toponyme Frangouille dans une charte originale écrit au hameau et daté de 1143. Cette charte est conservée au Fonds de Malte des Archives Départementales de la Haute Garonne (liasse Pézenas 1, n°7), elle relate une donation consentie par Bérangère de Frangouille à la commanderie des Templiers de Pézenas. Le texte rédigé en latin et ancien provençal est reprit par l’auteur, en voici la reproduction et la traduction :
« In nomine domini. Ego Berengaria de Frangoliano mater de Guitbert et de Ros et de Bompar et de /2/ Deusde lais per bona memoria ad ais de ma mort e per eretat de m anima totum quod ego habeo ni abere debeo /3/ en la parroquia de S Maria de Frangoliano a domino Deo et milites Templi em primas infantibus meis suprascrip- /4/ tis qui ibi sunt et filii Ros Willelmo. e mon alo. In tali vero racione oc fatio quod si tu Guirbert o Bompar o Deusde /5/ o Willelmus filii de Ros vultis traspassare ista laissa suprascripta a Domino Deo et milites Templi vos non abeatis /6/ partem in ereditate ista suprascripta ne quantum ibi pertinet. et vos filii mei habeatis possessiones vestras /7/ ad amorem Templi et fratres. Berengaria ista carta jussit scribere et manus suas firmavit et testes fir- /8/ mare rogavit. S Willelmus Porcelli presbiter. S Geraldus Sigerii. S Guitbertus de Boschet. Facta carta /9/ ista in mense januario. Feria VII. Luna VIII. Anni ab incarnacione Domini M°. C°. III°. Regnante /10/ Lodoico rege in Francia. Willelmus presbiter scripsit. »
« Au nom du Seigneur, moi, Bérangère de Frangouille, mère de Guibert et de Roux et de Bompar et de Deusde, à l’approche de ma mort et pour l’avenir de mon âme, je lègue en pleine conscience à Dieu, notre Seigneur, et aux chevaliers du Temple tout ce que je possède en fait et en droit dans la paroisse Notre Dame de Frangouille, après avoir donné, dans mon alleu, à mes enfants mentionnés plus haut, qui habitent ici, et à Guilhem , fils de Roux, ce qui leur revient. J’ai fait de ce partage de telle sorte que si toi, Guibert, ou Bompar, ou Deusde, ou Guilhem, fils de Roux, vous vouliez ne pas respecter ce legs que j’ai consenti à Dieu, notre seigneur, et aux chevaliers du Temple, vous n’ayez aucune part de tout ce qui relève de ce don que j’ai fait par amour de l’ordre du Temple et de ses frères. C’est Bérangère qui fit écrire cette charte qu’elle a confirmée de ses mains et qu’elle a demandé aux témoins suivants de garantir : Guilhem Pourcel, prêtre ; Gérard Sigier ; Guibert du Bousquet[1]. Fait au mois de janvier 1143 sous le règne de Louis VII, roi de France. Charte écrite par Guilhem, curé de Frangouille. »
[1] Probablement le Bousquet de la Balme dont ce serait la plus ancienne attestation historique.