Dossier d’œuvre architecture IA34009035 | Réalisé par
  • inventaire topographique
écart : hameau de Sénégra
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Parc naturel régional du Haut-Languedoc
  • (c) Pays Haut Languedoc et Vignobles

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Tour-sur-Orb (La)
  • Commune La Tour-sur-Orb
  • Lieu-dit Sénégra

Dans le Dictionnaire topographique du Département de l’Hérault publié en 1865 figurent quelques mentions du hameau de Sénégra : Feudum de Senescalcra, 1153 (Livre noir, 240) et Senegra (cartes du dioc. de Béziers et de Cassini). Cet ouvrage est repris en 1983 par Franck Hamlin qui propose d’autres mentions de Sénégra dans les textes : Guillelmi de Senegra, 1199 (Pasquier p.61), mazage de Senegra, 1664 (minutes notariales, d.p M. Bechtel).

Le 13 octobre 1268, un Raymond de Sénégra est mentionné dans une vente de biens pour cause d'hérésie : « Raymundus de Sinegradu » (Pasquier p. 370). Le 2 décembre 1364, lors de l’élection des syndics de Boussagues sont énumérés les pouvoirs et attributions conférés aux syndics. Parmi ceux-ci, on note la volonté de repousser les prétentions de Pierre de Sénégra, coseigneur d’Avesnes (Pasquier p. 394). Au 16e siècle, une famille de Sénégra issue des d'Alichoux possède une partie du territoire de la commune. Déjà en 1500, on trouve des reconnaissances de nobles Jean de Cornusson, Agnès de Mafrède et Guillaume de Saint-Julien, de Boussagues, à noble Amans d’Alichoux, seigneur de Sénégra et de Boussagues. (Brunel p. 680).

Ainsi, si Sénégra est occupé sans doute dès l’époque médiévale, les sources font presque entièrement défaut sur son histoire. Les mentions de quelques personnages ayant pour patronyme le nom du hameau ainsi que les vestiges architecturaux observés sur le terrain permettent de supposer une datation.

L’élément le plus ancien du hameau est une fontaine que l’on peut dater des 14e et 15e siècles (IA34009081). Les vestiges du bâti ancien se retrouvent disséminés sur les façades des maisons, on trouve en effet des encadrements de portes ou de baies en quart de rond datables des environs de 1500. Une seule habitation est datée formellement, il s’agit d’une dépendance de la parcelle 167 qui porte la date de 1780. Cette dépendance comporte un remploi que l’on peut dater aux alentours de 1500. Il s’agit d’une fenêtre constituée d’un linteau échancré en accolade, les piédroits et l’appui sont chanfreinés. La comparaison entre le cadastre de 1826, où le bâti est plus nombreux, et l’observation sur le terrain ont permis de remarquer des vestiges intéressants sur la parcelle 212. Aujourd’hui, il ne reste que des ruines de ce qui semble avoir été une demeure importante, peut-être le logis de petits seigneurs locaux.

L’ensemble des parcelles bâties du hameau sont déjà présentes sur le cadastre de 1965, il y a eu donc très peu de nouvelles constructions depuis cette époque. Selon plusieurs sources orales, le hameau aurait été peu à peu déserté après la fermeture des mines de charbon dans les années 1990. La présence d’un lavoir en béton (parcelle 180) peut résulter d’aménagements publics pour pallier à l’arrivée tardive de l’eau. En effet, d’après une source orale, l’alimentation en eau et en électricité du hameau s’est faite tardivement, entre les années 1970 et 1990. Par ailleurs, la parcelle 169 possède une ancienne citerne qui fonctionnait à l’aide d’un système de récupération d’eau de toiture.

Dans son ensemble, Sénégra conserve des vestiges des 14e et 15e siècles, la majorité du bâti a cependant été érigée aux 18e et 19e siècles avec quelques remaniements durant le 20e siècle (parcelle 223).

Le hameau est aussi le lieu d’habitation d’un des personnages principaux du roman Les Courbezon, scènes de la vie cléricale (1861) de Ferdinand Fabre.

  • Période(s)
    • Principale : 14e siècle, 15e siècle, 16e siècle, 17e siècle, 18e siècle, 19e siècle, 20e siècle
    • Secondaire
  • Dates
    • 1780, porte la date

Sénégra se trouve à six kilomètres de La Tour-sur-Orb, le hameau situé sur un promontoire naturel offre une vue imprenable sur la vallée de l’Orb. Dans l’ensemble, les bâtiments sont construits avec des moellons, parfois enduits. Les encadrements de portes ou de baies se distinguent par l’emploi d’une pierre d’extraction locale de couleur rouge issue de la ruffe (roche formée par la combinaison de sédiments argileux et d'oxydes de fer). Les constructions sont couvertes d’un toit à longs pans parfois doublé de lauzes. La majorité des maisons se compose d’un rez-de-chaussée, d’un étage et d’un étage de comble. Le hameau comporte quatre passages couverts : entre les parcelles 225 et 223, les parcelles 369 et 210, les parcelles 167 et 171 et le passage entre les parcelles 230 et 222 dont le coffrage en bois est visible. Si la culture de la châtaigne à Sénégra est avérée, le remaniement du bâti n’a pas permis d’identification précise de séchoirs à châtaignes. Deux fours ont été observés : parcelle 212 et le four communal parcelle 173.

L’étude menée à Sénégra s’est effectuée pour l’essentiel à travers l’observation du bâti extérieur.

Élément repéré avant 1400 :

Vestiges : jour avec chanfrein (parc. AB 232).

Œuvre sélectionnée des 14e - 15e siècles :

Fontaine (parc. AB 369) : IA34009081.

Éléments repérés des 15e et 16e siècles :

Vestiges : porte avec claveau retaillé (sud) et porte 1500 (nord-est) (parc. AB 232). Maison : élévation nord, fenêtre avec congé (parc. AB 170). Dépendance : élévation nord-ouest, fenêtre à accolade avec remontage peut-être 18e siècle, l’appui n’est pas 1500 (parc. AB 167). Maison : élévation sud, vestige d’une porte 1500 avec quart de rond sur le piédroit (parc. AB 175). Maison : porte avec piédroits en quart de rond (parc. AB 278). Maison : fenêtre avec chanfrein et congé sur les piédroits (parc. AB 210). Vestiges : emprise d’une ancienne tour, contreforts sur l’élévation sud-ouest. Si le quart de rond est diffus sur l’ensemble de la parcelle, on le retrouve plus particulièrement sur un piédroit qui s’appuie sur un arc diaphragme. Un piédroit en quart de rond encadre également la porte de la cave de l’élévation est. On note aussi la présence d’un four sur cette parcelle (parc. AB 212).

Éléments repérés des 16e - 17e siècles :

Maison : élévation est, deux portes (parc. AB 230).

  • Murs
    • pierre moellon enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bibliographie

  • FABRE, Ferdinand, Les Courbezon, scènes de la vie cléricale, Paris, 1862.

  • HAMLIN, Franck R. et CABROL, André. Les noms de lieu du département de l’Hérault, nouveau dictionnaire topographique et étymologique, Mèze, 1983.

    p.370.
  • PASQUIER, Félix. "Documents relatifs à la seigneurie de Boussagues, de la fin du XIIe siècle au milieu du XIVe siècle", Bulletin de la Société archéologique de Béziers, 1899, III, n° 3, p. 243-310 ; 1900, n° 3, p. 325-412. Tiré à part, Béziers, 1901, 164 p.

    p. 370 et 394.
  • THOMAS, Eugène. Dictionnaire topographique du département de l'Hérault comprenant les noms de lieux anciens et modernes, Paris, 1865.

    p.203.

Périodiques

  • BRUNEL, Jules. "Quelques notes d'histoire et d'archéologie sur la baronnie de Boussagues", Cahiers d'histoire et d'archéologie, 1936, t. XI, p. 669-689.

    p. 680
Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2017
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Parc naturel régional du Haut-Languedoc
(c) Pays Haut Languedoc et Vignobles
Articulation des dossiers
Contient
Parties constituantes
Fait partie de