• patrimoine industriel
Moulin à foulon Cormary, puis usine d'apprêt des étoffes et filature Fontès, puis Les apprêts et teinturerie du Martinet et Filature du Martinet
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Hérault - Saint-Pons-de-Thomières
  • Hydrographies le Jaur
  • Commune Saint-Pons-de-Thomières
  • Lieu-dit le Martinet (le)
  • Adresse R. D. 908
  • Cadastre 1834 E 416 à 418  ; 2014 AE 15 à 17, 20 à 24, 59 à 63, 98 à 103
  • Dénominations
    moulin à foulon, usine d'apprêt des étoffes, filature, usine de teinturerie
  • Vocables
    Le Martinet
  • Appellations
    moulin à foulon Cormary, puis usine d'apprêt des étoffes et filature Fontès, puis Les apprêts et teinturerie du Martinet et Filature du Martinet
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, bureau, cheminée d'usine, logement patronal, chaufferie, château d'eau, atelier de réparation, transformateur, logement, cantine

Jusqu’'à l’'an VII, le barrage établi sur le Jaur à hauteur du lieu-dit Le Martinet sert à l'’alimentation d'une usine, propriété des sieurs Crouzet. Un atelier de foulage de draps, appartenant à Joseph Cormary, est mentionné lors de la première levée du cadastre napoléonien, en 1834. En 1854, Jean Fontès, apprêteur à Prémian, est à la tête de l'usine. Détruite par une inondation en 1875, l’'usine Fontès est reconstruite à la fin du 19e siècle (vers 1896) : un atelier sous sheds avec maison patronale voit le jour, géré à partir de 1921 par la société, nouvellement créée, « Emile et Raoul Fontès » ayant pour objet l'apprêt des draps. Vers 1925, Emile Fontès fait construire un nouvel atelier de filature, accolé à l'usine des apprêts. L'ensemble est complété par une chaufferie comprenant une chaudière au charbon Babcock, relayée par deux chaudières à mazout et sa cheminée, et un nouvel hangar, construits vers 1935. Ce dernier bâtiment, à 2 travées en pan de fer avec charpente métallique et lanterneau vitré, est détruit par un incendie le 22 août 1944 au cours d'un combat entre FFI (Forces Françaises de l'Intérieur) et allemands, puis reconstruit après guerre.

En 1948, la société « Emile et Raoul Fontès » se sépare en deux branches. La première, gérée par Emile Fontès, et qui deviendra en 1963 la société « Emile Fontès et Cie », puis en 1972 société « Les apprêts et teinture du Martinet », est dédiée à l'’ennoblissement des draps de laine, de fabrication régionale (Riols, Lacabarède, Castres), par le lavage, la teinture (par autoclaves) et les traitements mécaniques (foulage, garnissage, tondage, lustrage). La destination de la production est diversifiée : ameublement, carrosserie, couvertures, habillement ou encore tissu mural. L'entreprise emploie près de 80 personnes (48 en 1979, 32 en 1986). L'usine est agrandie dans les années 1950-1960 avec la construction de nouveaux ateliers sous sheds, pour la teinturerie, et une extension contre la façade est de l'usine des apprêts afin d'abriter le séchage des draps. En difficulté financière au milieu des années 1980, l'’entreprise ne traite plus que 1,5 à 3 t de tissus par jour. L'’activité de teinture est devenue secondaire avec 150 kg traités par jour et par un seul ouvrier. L'usine ferme au milieu des années 1990, les machines sont vendues à l'étranger.

La seconde branche d'activité, développée par Raoul Fontès, puis André Sidobre, son gendre, sous la raison sociale « Filature du Martinet », a pour objet l'exploitation d'une usine de filature de laine cardée, retordage, fils fantaisie, moulinage dont les principaux clients sont à Castres. Ce secteur emploie alors 50 à 60 ouvriers. Une troisième activité, la fabrication de tricots, est développée sur le site par André Sidobre. Ces deux filières prennent fin dans les années 1980.

Une grande partie des bâtiments du Martinet, abandonnés à la fin des années 1990, sont aujourd'hui en friches, malgré une reprise de certains espaces comme lieu de stockage. La cheminée a été tronquée en 2010.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle , (incertitude)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
    • Principale : 2e quart 20e siècle
    • Principale : 3e quart 20e siècle

Construite dans un méandre du Jaur, l'usine du Martinet occupe une surface bâtie de 10 000 m². L'atelier des apprêts, le plus ancien, est couvert de 4 sheds portés par une charpente mixte, en bois et fonte. Ses façades latérales, en moellons, percées de baies en plein-cintre avec encadrements en briques, sont masquées par les extensions ultérieures (à l'est, extension en béton pour abriter le séchage et les rames, reprenant les percements en plein-cintre). Installé au dessus d'une source, le sous-sol de l'atelier abrite une turbine hydraulique à axe horizontal. Cet atelier est prolongé, au sud, par un premier logement patronal, à deux étages carrés surmontés d'un toit à longs pans.

L'extension du site, menée au cours des années 1920, développe le bâti depuis la façade occidental de l'atelier des apprêts. Rompant avec l'architecture précédente, la halle rectangulaire, surmontée d'un toit à deux pans avec lanterneau vitré, est privilégiée pour abriter la filature : quatre travées parallèles se succèdent d'est en ouest. Le pignon de la première travée (d'abord occupée par la rameuse puis les calandres et plieuse), est surmonté d'un fronton portant l'inscription « Le Martinet ». Lui faisant face, l'entrée de l'atelier des apprêts, modifiée avec la construction d'une extension, côté nord, abritant logements, atelier d'entretien et stocks, est surmontée par un château d'eau, en béton, et prolongée d'un auvent également en béton.

Accolé à la filature, l'atelier dédié aux tricots, est en rez-de-chaussée, couvert de sheds, de même que l'atelier de carbonisage et de teinture construit au sud de l'ensemble (ossature en béton). Tronquée lors de la construction du bâtiment servant de bureaux et d'espace de vente, l'extrémité sud de l'atelier de filature est occupée par un bâtiment en rez-de-chaussée avec toit terrasse dont le pignon porte l'inscription « Filature du Martinet ».

De l'autre côté de la voie d'accès, le bâtiment, en rez-de-chaussée avec toit à longs pans, abrite la chaudière à charbon Babcock. Les bâtiments accolés, en béton, ont servi de local pour les chaudières à mazout, de garages et de hangar.

Bordant l'usine, à l'est du site, le réfectoire est un bâtiment, en béton, à un étage carré, le logement du contre-maître, un pavillon carré avec étage de soubassement et étage de combles (il semble porter en façade le symbole des loges maçonniques), et le second logement patronal, une belle demeure de style provençal.

  • Murs
    • marbre moellon
    • brique
    • ciment enduit
    • béton parpaing de béton
  • Toits
    tuile mécanique
  • Étages
    sous-sol, 2 étages carrés
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
    • charpente métallique apparente
    • charpente mixte apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans lanterneau
    • shed
    • terrasse
  • Énergies
    • énergie hydraulique produite sur place turbine hydraulique
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté
  • Représentations
    • triangle
    • symbole maçonnique
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    chaufferie, machine énergétique, cheminée d'usine, logement patronal

Documents d'archives

  • AD Hérault. Série P ; sous-série 3 P : 3 P 3712. Plan cadastral de la commune de Saint-Pons-de-Thomières, 1834.

  • AD Hérault. Série P ; sous-série 3 P : 3 P 2650-2666. Saint-Pons-de-Thomières : matrices cadastrales, 1835-1956.

  • AD Hérault. Série S ; sous-série 7 S : 7 S 77. Barrages d'usines et d'irrigation sur le Jaur, 1867-1941.

    barrage de l'usine Fontès (1872-1931)
  • AD Hérault. Série W ; sous-série 36 W : 36 W 721. Dommages de guerre, 1944-1960.

    dossier Société Filatures du Martinet (Raoul Fontès) (1944-1960)
  • AD Hérault. Série W ; 1459 W 1. Etablissements classés, 1985.

    dossier SARL Teintures et apprêts du Martinet

Bibliographie

  • SAINT-PIERRE, Camille. L’industrie du département de l’Hérault. Montpellier, Imprimerie de Gras, 1865.

  • CALISTE, Lisa, VIEQUE-VIGIER, Ondine, RODRIGUEZ, Lionel, SAUGET, Jean-Michel. Patrimoine industriel de l'Hérault. Languedoc-Roussillon. Lyon : Lieux Dits Editions, 2014, 112 p. (Images du patrimoine ; 287).

    p. 29
  • LARGUIER, Gilbert et al. L'industrie de la laine en Languedoc depuis la Préhistoire jusqu'à nos jours. Montpellier : APALR, 1995.

Périodiques

  • "L'industrie textile dans la Région". Revue de la Xe Région Economique, n° 13, 1956.

    Filatures et Apprêts du Martinet, p.19 à 21

Documents figurés

  • Saint-Pons-de-Thomières, usine du Martinet. [2e quart du 20e siècle]. Carte postale (coll. part.).

  • Saint-Pons-de-Thomières, usine du Martinet. [2e quart du 20e siècle]. Carte postale (coll. part.).

Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2013