Un premier projet de construction de "moulins à farine et autres usines" est déposé, en 1829, par les associés Sicard et Prades. L'ensemble n'est pas réalisé dans l'état alors projeté. Le 22 mars 1830, les associés obtiennent une autorisation préfectorale pour la construction d'une usine avec barrage, qui se compose de deux filatures, de foulons, de presses, d'une teinturerie et d'un moulin à blé. Un droit d'eau leur est accordé par une ordonnance royale du 25 février 1831, revoyant à la baisse la hauteur du barrage autorisé l'année précédente (droit d'eau modifié par une ordonnance royale du 10 février 1841 autorisant un exhaussement mobile). Cet ensemble est construit entre 1835 et 1837. Le site est dédié à la filature et aux apprêts des draps tandis que le tissage semble effectué dans les « tissanderies » que les deux propriétaires possèdent au faubourg Saint-Louis. En 1841, les 8 vannes motrices existantes sont complétées par 5 autres vannes. L'atelier des presses et la teinturerie ne servent plus à partir de 1860. Après que Benjamin Prades ait cédé sa part à sa nièce Mme Théron, l'usine prend la dénomination de « Sicard et Théron » et emploie, en 1868, 150 ouvriers. L'établissement produit alors des tissus de laine à destination du marché intérieur. En 1874, une partie de l'usine passe aux mains d'Emile Casse, tandis que l'autre devient la propriété de Frédéric Cassan en 1876.
A partir des années 1890, des ateliers de mégisserie sont implantés sur le site, d'abord par Justin Bernat, tanneur et négociant au faubourg Saint Louis, puis par Emile Casse, également industriel à Mazamet. A partir de 1914, une partie des locaux est louée à la société Raynaud et Almaric (qui y adjoint la fabrication d'engrais), l'autre à la société Condomines et Lauret qui investit dans un nouvel outillage pour la tannerie. Dix ans plus tard, Edouard Lauret achète le site et crée, le 27 janvier 1928, avec son gendre Jean Valeix, la société « E. Lauret et Valeix Gendre ». Cette société a pour objet « l'industrie et le commerce sous telles formes que ce soit de la tannerie, le tannage, le délainage, le lavage et toutes opérations accessoires » et travaille notamment pour l'armée. Au décès d'Edouard Lauret, en 1953, la succession est assurée par Jean Valeix, puis son fils André et, à partir de 1976, par son petit-fils Jacques. Le tannage au chrome est introduit par André Valeix dans les années 1960. A cette époque, la production est tournée vers la chaussure de sécurité. Après un incendie en 1966, le bâtiment central, initialement à 4 niveaux, est reconstruit en rez-de-chaussée, sur l'étage de sous-sol d'origine. Le bâtiment en front de rue perd également un niveau dans sa partie la plus au nord. Une extension est adjointe au sud du bâtiment central en 1972. En 1976, le bâtiment abritant le moulin à écorce, au nord du site, est transformé afin d'abriter une usine de cosmétique, qui ferme en 2000. Depuis les années 1980, la tannerie Valeix travaille des peaux françaises et européennes pour la maroquinerie, la sellerie, la podologie et développe le tannage végétal. Elle emploie actuellement 4 à 6 ouvriers.
Deux turbines (l'une horizontale, l'autre verticale) fournissent la force motrice de l'usine, remplacées à partir des années 1960 par un poste transformateur. Le tannage en fosses a laissé place au travail de rivière avec foulons mécaniques, au nombre de 8.
photographe ayant assuré une prestation pour l'inventaire du patrimoine industriel de l'Hérault, entre juin 2013 et juin 2014.