Dossier d’œuvre architecture IA34006064 | Réalisé par
  • patrimoine industriel
usine textile (usine de drap) Sicard et Prades, puis Sicard et Théron, puis Bernat, actuellement tannerie Valeix
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Hérault - Bédarieux
  • Commune Bédarieux
  • Adresse avenue de Lodève
  • Cadastre 1827 A 412
  • Dénominations
    usine textile, tannerie
  • Précision dénomination
    usine de drap
  • Appellations
    usine textile Sicard et Prades, puis Sicard et Théron, puis Bernat, puis tannerie Valeix

Un premier projet de construction de "moulins à farine et autres usines" est déposé, en 1829, par les associés Sicard et Prades. L'ensemble n'est pas réalisé dans l'état alors projeté. Le 22 mars 1830, les associés obtiennent une autorisation préfectorale pour la construction d'une usine avec barrage, qui se compose de deux filatures, de foulons, de presses, d'une teinturerie et d'un moulin à blé. Un droit d'eau leur est accordé par une ordonnance royale du 25 février 1831, revoyant à la baisse la hauteur du barrage autorisé l'année précédente (droit d'eau modifié par une ordonnance royale du 10 février 1841 autorisant un exhaussement mobile). Cet ensemble est construit entre 1835 et 1837. Le site est dédié à la filature et aux apprêts des draps tandis que le tissage semble effectué dans les « tissanderies » que les deux propriétaires possèdent au faubourg Saint-Louis. En 1841, les 8 vannes motrices existantes sont complétées par 5 autres vannes. L'atelier des presses et la teinturerie ne servent plus à partir de 1860. Après que Benjamin Prades ait cédé sa part à sa nièce Mme Théron, l'usine prend la dénomination de « Sicard et Théron » et emploie, en 1868, 150 ouvriers. L'établissement produit alors des tissus de laine à destination du marché intérieur. En 1874, une partie de l'usine passe aux mains d'Emile Casse, tandis que l'autre devient la propriété de Frédéric Cassan en 1876.

A partir des années 1890, des ateliers de mégisserie sont implantés sur le site, d'abord par Justin Bernat, tanneur et négociant au faubourg Saint Louis, puis par Emile Casse, également industriel à Mazamet. A partir de 1914, une partie des locaux est louée à la société Raynaud et Almaric (qui y adjoint la fabrication d'engrais), l'autre à la société Condomines et Lauret qui investit dans un nouvel outillage pour la tannerie. Dix ans plus tard, Edouard Lauret achète le site et crée, le 27 janvier 1928, avec son gendre Jean Valeix, la société « E. Lauret et Valeix Gendre ». Cette société a pour objet « l'industrie et le commerce sous telles formes que ce soit de la tannerie, le tannage, le délainage, le lavage et toutes opérations accessoires » et travaille notamment pour l'armée. Au décès d'Edouard Lauret, en 1953, la succession est assurée par Jean Valeix, puis son fils André et, à partir de 1976, par son petit-fils Jacques. Le tannage au chrome est introduit par André Valeix dans les années 1960. A cette époque, la production est tournée vers la chaussure de sécurité. Après un incendie en 1966, le bâtiment central, initialement à 4 niveaux, est reconstruit en rez-de-chaussée, sur l'étage de sous-sol d'origine. Le bâtiment en front de rue perd également un niveau dans sa partie la plus au nord. Une extension est adjointe au sud du bâtiment central en 1972. En 1976, le bâtiment abritant le moulin à écorce, au nord du site, est transformé afin d'abriter une usine de cosmétique, qui ferme en 2000. Depuis les années 1980, la tannerie Valeix travaille des peaux françaises et européennes pour la maroquinerie, la sellerie, la podologie et développe le tannage végétal. Elle emploie actuellement 4 à 6 ouvriers.

Deux turbines (l'une horizontale, l'autre verticale) fournissent la force motrice de l'usine, remplacées à partir des années 1960 par un poste transformateur. Le tannage en fosses a laissé place au travail de rivière avec foulons mécaniques, au nombre de 8.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 19e siècle , daté par source
    • Principale : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1835, daté par source
    • 1966, daté par tradition orale

La tannerie Valeix occupe 4 corps de bâtiments qui s’organisent autour de 2 cours intérieures. L’atelier des foulons est ouvert sur la cour sud tandis que l’atelier de corroyage et celui dévolu au séchage des cuirs, de même que la station d’épuration, sont accessibles depuis la cour nord. Entre les deux cours est implantée la grande halle métallique, en rez-de-chaussée, qui abrite l’atelier de tannage et l’atelier de corroyage.

L’atelier des foulons se compose de 4 foulons mécaniques ainsi qu’une essoreuse. Ces équipements sont utilisés pour le travail de rivière (préparation des peaux par une succession d'étapes nommées remouillage, dessalage, épilage, pelanage, écharnage, déchaulage et confitage) et pour le tannage des peaux (picklage et tannage minéral au chrome ou végétal à partir d'extraits de bois de mimosa, quebracho et châtaignier). Ces travaux se déroulent également dans l’atelier mitoyen, occupant la partie orientale de la grande halle, qui compte 1 écharneuse et 3 foulons mécaniques. De même, l’atelier de tannage est équipé d’une essoreuse (constructeur Rizzi), de 2 refendeuses (constructeur Rizzi et constructeur Turner) utilisées pour égaliser l’épaisseur des cuirs en fonction de l'article souhaité, et d’un 8e foulon utilisé pour le retannage et la teinture des cuirs.

La partie occidentale de la grande halle est dévolue au corroyage des cuirs. Elle compte 2 metteuses au vent (constructeur Mercier) utilisées pour étirer les cuirs, 1 séchoir sous vide, un 9e foulon utilisé pour l’assouplissage des cuirs ainsi qu’un palissoir (constructeur Molissa), une ponceuse et une dépoussiéreuse (constructeur Turner).

L’atelier des finitions, installé dans un ancien bâtiment de la manufacture de draps, dont l'étage a été en partie détruit, abrite 2 pigmenteuses, 1 séchoir à vapeur, 1 satineuse, 1 machine à imprimer et 2 mesureuses dont une du constructeur Turner. L’atelier de corroyage compte également une presse hydraulique à col de cygne (constructeur Turner) dévolue aux travaux de finitions.

Au nord du site, un bâtiment de plan rectangulaire, à un étage carré et sous-sol, est dévolu au séchage des cuirs. Son mode constructif (pierres de taille pour les chaînages et les encadrements, moellons pour le gros-œuvre recouverts d’un enduit à la chaux) et sa façade sur cour, avec ses ouvertures rectangulaires ordonnancées sur 10 travées, sont caractéristiques des usines textiles construites au 19e siècle.

  • Murs
    • grès moellon enduit
    • béton parpaing de béton
  • Toits
    tuile creuse, tôle nervurée
  • Étages
    sous-sol, 1 étage carré
  • Couvrements
    • charpente métallique apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à deux pans
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Hérault. Série M ; sous-série 5 M : 5 M 352. Établissements classés, 1859-1937.

    "plan du rez-de-chaussée d'un attelier de filature où se trouvent établies des machines à fouler les draps, appartenant à M. Prades Jacques", janvier 1860
  • AD Hérault. Série M ; sous-série 5 M : 5 M 352. Établissements classés, 1859-1937.

    "plan intérieur de l'établissement dans lequel les pétionnaires [Sicard Père et fils] ont leurs foulons", 1859
  • AD Hérault. Série M ; sous-série 5 M : 5 M 352. Établissements classés, 1859-1937.

    dossier Raynaud et Amalric
  • AD Hérault. Série S ; sous-série 7 S : 7 S 156. Barrages d'usines et d'irrigation sur l'Orb, an XI-1863.

  • AD Hérault. Série S ; sous-série 7 S : 7 S 157. Barrages d'usines et d'irrigation sur l'Orb, an XI-1863.

  • AD Hérault. Série S ; sous-série 7 S : 7 S 163. Barrages d'usines et d'irrigation sur l'Orb, 1851-1941.

  • AD Hérault. Série W : 1228 W 18. Etablissements classés, 1979.

Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2013
(c) Inventaire général Région Occitanie