Dossier d’œuvre architecture IA34006028 | Réalisé par
  • patrimoine industriel
Carrière de marbre et usine de taille de matériaux de construction Bascoul, puis Fabre-Luce, puis Marbres de France, actuellement SAMAC
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Hérault - Saint-Pons-de-Thomières
  • Commune Saint-Pons-de-Thomières
  • Lieu-dit Gargne (la)
  • Adresse R. D. 908
  • Cadastre 2014 AE 537, 1069, 1070
  • Dénominations
    carrière, usine de taille de matériaux de construction
  • Précision dénomination
    carrière de marbre
  • Appellations
    carrière Bascoul, puis Fabre-Luce, puis Marbres de France, actuellement SAMAC
  • Parties constituantes non étudiées
    excavation, atelier de fabrication, bassin de décantation, bureau

Le gisement est exploité à la fin du 19e siècle par Jules Bascoul. Racheté en 1924 par la famille Fabre-Luce, il fait alors l'’objet d'’importants investissements pour la modernisation des installations : première carrière de Saint-Pons à être équipée d'un fil hélicoïdal pour l'extraction des blocs. A partir des puits forés de chaque côté de la masse à extraire, les carriers pratiquaient deux traits au fil hélicoïdal associé à un mélange abrasif de sable et d’eau. Cette tranchée était ensuite dégagée aux coins ou à l’'explosif de faible puissance. Les carriers plaçaient, de chaque côté du bloc en partie dégagé, un montant vertical avec un poulie haute fixe et une poulie basse mobile accompagnant le fil de sciage. Souvent long de 300 à 400 mètres, le fil de sciage passait par des poulies de renvoi et un tendeur permettant de maintenir une tension constante. La descente de la poulie se faisait à environ 8 à 10 cm à l’'heure. Une fois le fil arrivé en bas des montants, ces derniers étaient couchés afin de couper le pied du bloc ensuite renversé sur un lit de cailloux ou de pneus, à l'’aide d’un treuil. Les plus gros blocs étaient équarris sur place. Ils étaient ensuite transportés dans l’'usine, avenue de la Gare, pour y être débités en blocs plus petits ou en tranches. L’'usine abritait deux châssis de sciage, des débiteuses et des polissoirs (matériel disparu). En 1928, une nouvelle usine est construite, route de Riols, reliée aux sites d'’extraction par des voies Decauville et un plan incliné de 340 m (démoli). Au milieu du 20e siècle, l’'usine est rachetée par la société « Marbres de France ». A sa fermeture en 1989, les installations (derrick et pont-roulant) et les machines sont vendues ou ferraillées. En 2009, le site est repris par l'entreprise SAMAC (permis d'exploitation de 15 ans) qui extrait 3 à 4 000 t de marbre par an (granulats et blocs). Sciées en Italie, les tranches (Noisette fleurie, Kuros fleur de pêcher, Rouge de Saint-Pons, Kuros doré et Kuros perle de nacre) reviennent à l'usine de Saint-Pons, réhabilitée en 2011, pour être vendues à des grossistes ou envoyées à l'atelier de marbrerie afin de répondre aux commandes de particuliers.

A la fin des années 1920, l'usine comptait quatre châssis de sciage alimentés en eau et en sable par une roue à godets de 9,60 m de diamètre, trois débiteuses, une moulureuse et plusieurs polissoirs (machines du constructeur belge "Le Progrès Namurois"). L'actuel atelier de marbrerie est équipé d'une débiteuse à commandes numériques (Bacci Dino), un robo (Kuka ; Agut) pouvant réaliser des travaux de marbrerie fine tels que l’'évidage, la moulure, le burinage et le polissage ainsi qu'un polissoir automatique (Thibault). A l'extérieur de l'atelier, un fil de sciage sur châssis (Monobicoupe CM) est utilisé pour dégrossir les blocs. En carrière, la découpe se fait à la haveuse (Fantini) et à l'aide de deux machines à fil diamanté (Lochtmans). Les blocs extraits sont transportés à la pelle mécanique jusqu'à l'usine de taille.

En 1929, 50 ouvriers travaillaient pour la famille Fabre-Luce. Au milieu du 20e siècle, Marbres de France emploie jusqu’à 80 salariés. Actuellement 9 personnes travaillent à la carrière et à la marbrerie de Saint-Pons.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle
    • Principale : 1er quart 21e siècle
  • Dates
    • 1928, porte la date

Sur une emprise de 19,5 ha, le site d'extraction se compose de 3 fosses principales. La fosse en limite Est fournit du Kuros noisette fleurie. La fosse médiane, la plus ancienne, fournit du Rouge de Saint-Pons. Les traces laissées par l'extraction aux coins, puis au fil torsadé, sont encore visibles sur les fronts de taille. La fosse occidentale, dans une zone de Kuros (marbres clairs tels que le Kuros doré, perle de nacre et violet), présente un front de taille d'environ 15 m. D'une surface de 800 m², de plan rectangulaire et en rez-de-chaussée, le bâtiment abitant l'atelier de fabrication, datant de 1928 (date portée sur le pignon nord) est maçonné en moellons de marbre équarris, coiffé par la charpente métallique d'origine. La façade principale de l’atelier est rythmée par 11 ouvertures en plein-cintre, soulignées par l'utilisation de la brique et du marbre pour les clefs et sommiers. La moitié des travées est également marquée par les piliers de béton qui supportaient le pont roulant. L’espace intérieur de l’atelier a été modifié lors de la réhabilitation de l'usine : scindé aujoud'hui en 2 parties, il abrite le stockage des tranches et l'atelier de marbrerie. Au pignon sud sont accolés l'ancien logement et les bureaux occupant un bâtiment de plan rectangulaire, sur deux niveaux, surmonté d’un toit à deux pans avec une couverture en tuiles mécaniques.

  • Murs
    • marbre moellon
    • brique
  • Toits
    tôle ondulée, tuile mécanique
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvrements
    • charpente métallique apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    excavation, machine de production
  • AD Hérault. Série W ; 1770 W 318. Archives de l'ODAC, fiches de collecte.

    Fiches de collecte réalisées en 1996, par Richard Lauraire, sur la carrière Fabre-Luce, à Saint-Pons-de-Thomières (notamment reproductions de portraits de Jules Bascoul)

Documents d'archives

  • AD Hérault. Série W ; 803 W 41. Etablissements classés, 1971.

    dossier des "Carrières et scieries de marbres - Marbres de France"
  • AD Hérault. Série W ; 1770 W 319. Archives de l'ODAC, fiches de collecte.

    Fiches de collecte réalisées en 1996, par Richard Lauraire, sur la carrière Fabre-Luce, à Saint-Pons-de-Thomières (notamment reproduction d'un document "Carrières et scieries de marbres de Saint-Pons", commandé par l'entreprise en 1933)
  • AD Hérault. Série W ; 1770 W 320. Archives de l'ODAC, fiches de collecte.

    Fiches de collecte réalisées en 1996, par Richard Lauraire, sur la carrière Fabre-Luce, à Saint-Pons-de-Thomières (notamment reproduction d'un document "Grande marbrerie artistique des carrières de St Pons", édité en 1936)
  • AP Marbres de France. Archives d'entreprise (documents publicitaires et fonds iconographique), 2013.

    documentation publicitaire, 2013

Bibliographie

  • ANGLADE, Louis. Carrières de marbre du Languedoc et des Pyrénées. Cahiers d'arts et traditions rurales, 1998, n° 11, p. 5-123.

  • CALISTE, Lisa, VIEQUE-VIGIER, Ondine, RODRIGUEZ, Lionel, SAUGET, Jean-Michel. Patrimoine industriel de l'Hérault. Languedoc-Roussillon. Lyon : Lieux Dits Editions, 2014, 112 p. (Images du patrimoine ; 287).

    p. 61
  • GUILHAUMON Pierre. Le marbre à Saint-Pons-de-Thomières. dactyl., sd.

  • GUILHAUMON, Pierre. Recherches et études sur les marbres de Saint-Pons-de-Thomières (extraits). Cahiers d'arts et traditions rurales, 1998, n° 11, p.175-185.

  • LAURAIRE, Richard. Le complexe de Gillon (marbres et marbriers de Saint-Pons de Thomières). Cahiers d'arts et traditions rurales, 1998, n° 11, p. 123-175.

  • ANGLADE, Louis. L'exploitation des marbres dans l'Hérault du XVIIe au XXe siècle et les souvenirs d'un marbrier. XVIe cahier de la Société Archéologique Scientifique et Littéraire de Béziers. Béziers : Société Archéologique Scientifique et Littéraire de Béziers, 2007.

    p. 27-31
  • VALAT, Zoé. Saint-Pons. Le marbre. Montpellier : Département de l'Hérault. 2015, 85 p., dact.

Documents figurés

  • Saint-Pons-de-Thomières, carrières de marbre [vers 1922-1930]. Photographies positives (AD Hérault ; 1770 W 319. Archives de l'ODAC).

  • Archives du Parc naturel régional du Haut-Languedoc. Fonds iconographique.

Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012
(c) Inventaire général Région Occitanie