Dossier d’œuvre architecture IA34006027 | Réalisé par
  • patrimoine industriel
Carrière de marbre et usine de taille de matériaux de construction Anglade, puis Fougerolles, actuellement La Pierre de France
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Hérault - Murviel-lès-Béziers
  • Commune Laurens
  • Lieu-dit Carrières (les)
  • Adresse R. D. 136
  • Cadastre 2011 0F 742, 743, 748, 792, 793, 796 à 798, 900, 926, 932, 941, 942, 1010
  • Dénominations
    carrière, usine de taille de matériaux de construction
  • Précision dénomination
    carrière de marbre
  • Appellations
    carrière Anglade, puis Fougerolles, actuellement La Pierre de France
  • Parties constituantes non étudiées
    excavation, atelier de fabrication, atelier de réparation, bassin de décantation, bassin de retenue

En 1885, alors qu'il recherche des pierres de taille pour la construction, Pierre Anglade découvre un gisement de marbre à Laurens qu'il destine d'abord aux constructions de ponts, socles d'immeubles et monuments funéraires. Son exploitation est reprise par ses fils, Armand Anglade puis Jean et, à partir de 1939, par Louis Anglade, puis son fils Michel. Sur une concession couvrant 3 ha, l'extraction des blocs est réalisée aux coins jusqu'en 1945, puis à la poudre noire. Cette technique, adaptée au gisement en lit avec pendage et possible grâce à l'utilisation de l'air comprimé, permettait d'extraire, en moyenne, 200 m3 de marbre par an. La modernisation de l'extraction s'accélère avec l'installation d'une première grue en 1947, puis deux autres (constructeur Haulotte) entre 1955 et 1960 (toutes trois détruites). Dès les années 1930, la production est orientée vers la vente de blocs bruts destinés à la marbrerie. L'activité de taille se limite à une première ébauche des blocs, effectuée aux outils sous un atelier installé en surplomb de la carrière. Cet atelier a compté jusqu'à 11 tailleurs de pierre. Un premier fil de sciage est utilisé en 1933, mais il faut attendre le début des années 1960 pour qu'une usine comprenant un atelier de taille de pierre, un atelier de sciage et un atelier de marbrerie voit le jour. L'entreprise a produit à la fois du semi-oeuvré (tranches brutes ou polies) vendus à des marbreries de Nantes, Blois, Doulens, Amiens, Lourdes, et des travaux finis (funéraire jusqu'en 1946, cheminées, en particulier cheminées de style Louis XV, baignoires, plaquettes de revêtement...) vendus directement aux clients, nationaux et internationaux (exportations aux Etats-Unis, à Djibouti, au Caire et à Séoul). Elle a également travaillé sur des chantiers de restauration de monuments historiques (cathédrale de Narbonne). A partir de 1978 sont mises en place deux chaînes de production de dalles minces, l'une pour la réalisation de plaques de 15 par 15 et l'autre pour des plaques de 30 par 30, vendues aux Etats-Unis pour la décoration intérieure (revêtement de sols et murs). Ces deux ateliers produisaient chacun 100 m² de plaquettes par jour. Associée à l'entreprise Guinet et à la société des Carrières Françaises de Marbres, elle a traité une quarantaine de matériaux dont des pierres de Laurens (Noir Saint-Laurent, rouge Antique et rouge Incarnat, marbres rouge type Villefranche et type Saint-Nazaire, pierre de taille de Laurens et Faugère), du marbre de Saint-Pons, du grès de Réals, des pierres venant du Gard, de l'Aude, des Pyrénées, d'Ile-de-France, d'Espagne et d'Italie. Après la faillite de l'entreprise Guinet en 1986, la carrière et l'usine de taille de matériaux sont reprises par le groupe Fougerolles (devenu Eiffage en 1992) puis vendues à M. Matignon en 2004, puis M. Rabier. Une partie du matériel, dont un des châssis, est ferraillée à cette époque. En 2011, elles intègrent le groupe La Pierre de France (sous la raison sociale la Languedocienne de Marbre).

Le pont roulant est installé en 1960 ainsi qu'un disque semi-manuel de 1 m (Pelecq, Adury), puis un grand disque diamanté de 2 m en 1961 (Diamant Board, Belgique), alors le plus grand disque utilisé en France (détruit). Le matériel de débitage est complété par un premier châssis de sciage en 1964 (Gregori, Italie), un second (Marioni, Italie) en 1968 et un troisième (Gregori, Italie) en 1970 (détruit en 2006). Le matériel de la marbrerie comptait quatre débiteuses dont une à deux disques, un polissoir automatique, deux polissoirs à genouillère et une moulureuse. L'usine a compté jusqu'à 85 disques (essentiellement des débiteuses de 300, 500, 1 m, 1,40 m) utilisés pour la mise en forme du marbre. Actuellement, le matériel de la marbrerie compte une débiteuse à 2 disques (de 500) Carl Meyer, une débiteuse Gregori, une débiteuse Lüffler, une débiteuse circulaire Marmo ainsi qu'une petite débiteuse, un polissoir Gregori et un des deux polissoirs à genouillère Fratelli-Mordenti. Demeurent également le disque de 1 m et deux des trois châssis destinés au sciage des blocs en tranches de 2 à 4 cm d'épaisseur (IM34003902 et IM34003903). Entre l'atelier de sciage et l'ancien atelier de production des plaques de 15 par 15, a été installée, en 1978, une scie monolame diamantée (Montorso). L'ancien atelier de placage abrite aujourd'hui un disque diamanté de 2 m ainsi qu'une bouchardeuse utilisés par La Pierre de France.

Alors qu'elle ne comptait que deux ouvriers en 1939, l'entreprise emploie 50 personnes dont 10 en carrière au début des années 1980.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
    • Principale : 2e moitié 20e siècle , daté par travaux historiques, daté par tradition orale
  • Dates
    • 1885, daté par travaux historiques

L'usine s'étend depuis la carrière, au nord est, jusqu'au dernier bâtiment construit en 1978 pour abriter la chaîne de production des plaques de 15 par 15, au sud ouest. Le portique du pont roulant (poteaux béton et poteaux métalliques) supporte un pont roulant de 5 t, un autre de 3 t et un troisième de 15 t. Il dessert, d'est en ouest, l'atelier de la taille de pierre, l'atelier de la marbrerie, l'atelier de sciage et l'ancien atelier des plaques de 15 par 15. L'atelier de la taille de pierre, destiné à un premier débitage des blocs, est construit en moellons et couvert d'une charpente en bois. Partant du poste de travail de la débiteuse de 2 m, des voies étroites permettaient le transport des blocs jusqu'à l'atelier de production des plaques de 30 par 30 situé dans des bâtiments (hangar métallique et appentis en parpaing), de l'autre côté du portique. Les tranches (350 par 307 en 75 d'épaisseur) étaient ensuite transportées jusqu'à un stock tampon puis à la chaîne de production des 30 par 30 installée dans une vaste halle métallique à l'arrière des travées abritant la marbrerie et les châssis. L'extrémité sud de ce hangar est encore occupée par l'atelier de mécanique de l'usine. L'atelier de la marbrerie, destiné au travail des plaques de marbre, occupe deux travées à ossature métallique, l'une dans le prolongement de la taille de pierre et une autre qui lui est perpendiculaire. Les blocs, entreposés sous le portique du pont roulant étaient transportés jusqu'aux châssis par des chariots. Une fois tranchés, ils étaient stockés au parc à tranches, sous le portique, avant d'être taillés et mis en forme à la marbrerie. Un bassin de retenue d'eau pour le débitage ainsi qu'un bassin de décantation pour les boues sont situés au sud de l'ensemble.

  • Murs
    • calcaire moellon
    • fer
    • béton parpaing de béton
  • Toits
    tôle ondulée
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
    • charpente métallique apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    machine de production

Documents d'archives

  • AP Anglade. Archives d'entreprise (fonds iconographique), 20e siècle.

Bibliographie

  • ANGLADE, Louis. Carrières de marbre du Languedoc et des Pyrénées. Cahiers d'arts et traditions rurales, 1998, n° 11, p. 5-123.

  • ANGLADE, Louis. Les carrières de marbre. De l'époque Romaine à nos jours. Orthez : ICN, 2003.

  • ANGLADE, Louis. L'exploitation des marbres dans l'Hérault du XVIIe au XXe siècle et les souvenirs d'un marbrier. XVIe cahier de la Société Archéologique Scientifique et Littéraire de Béziers. Béziers : Société Archéologique Scientifique et Littéraire de Béziers, 2007.

  • ANGLADE, Louis, LARDIT, Bernard. Industrie du marbre, de la pierre taillée au granit poli. Ateliers du XXe siècle. Orthez : ICN, 2010, 135 p.

  • CALISTE, Lisa, VIEQUE-VIGIER, Ondine, RODRIGUEZ, Lionel, SAUGET, Jean-Michel. Patrimoine industriel de l'Hérault. Languedoc-Roussillon. Lyon : Lieux Dits Editions, 2014, 112 p. (Images du patrimoine ; 287).

    p. 60-63
  • POUPARD, Laurent, SANCEY, Yves. Marbres et marbreries, Jura. Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, Région Franche-Comté (Images du Patrimoine). Paris : Erti, 1997, 63 p.

  • SAUGET, Jean-Michel, OLIVE, Christian, FERRAS, Catherine. Inventaire du patrimoine de la commune de Laurens (Hérault). Montpellier : Inventaire général. Charte intercommunale des coteaux de l'Orb et du Vernazorbes, 2004, dact.

Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012
(c) Inventaire général Région Occitanie