L'usine de M. Griolet et Mazade voit le jour dans les années 1840. Alors que les manufactures de drap de Lodève fonctionnent jusqu'à cette date grâce à l'énergie hydraulique de la Lergue et de la Soulondres, ces deux entrepreneurs établissent au Pont de Celles une usine textile à vapeur. Les ateliers forment un U autour d'une cour occupée par le bassin d'alimentation des chaudières (en partie comblé dans les années 1990). Les bâtiments des chaudières et des machines à vapeurs sont édifiés à l'arrière de cet ensemble. La filature est mise en service en 1845 et le tissage en 1848. La maison patronale complète cet ensemble qui forme un front bâti sur la route du Pont de Celles. L'usine est vendue dans les années 1850 à Etienne Vitalis, puis Vitalis Frères, importants drapiers implantés à Lodève depuis la fin du 18e siècle, à la tête de plusieurs fabriques situées de l'autre côté de la route, le long de la Lergue. A cette époque, de nouveaux ateliers sont édifiés, l'un en prolongement du front bâti (1854), l'autre en prolongement de l'aile sud (1858). L'augmentation de la production entraînant un accroissement des besoins énergétiques, plusieurs modifications sont apportées au cours de la seconde moitié du 19e siècle : nouvelle chaudière au début des années 1860, puis en 1882, construction d'un local pour deux machines à vapeur qui mettent en mouvement les métiers de l'usine, notamment ceux installés dans le nouveau bâtiment construit dans le prolongement de l'aile nord (1898). De nouveaux ateliers (atelier de lavage et ateliers de tissage), en rez-de-chaussée, sont construits au cours du premier quart du 20e siècle, au nord ouest du site tandis que les ateliers initiaux en U, désormais recouverts de quatre travées de sheds, sont voués à la filature. Une partie des apprêts (foulage) et le stockage des draps se tiennent dans les bâtiments le long de la Lergue. En 1927, les Etablissements Vitalis et Cie sont rachetés par le consortium Teisserenc-Harlachol, créé en 1921, et deviennent la société anonyme des anciens établissements Vitalis. Cependant, la fabrication ralentit dès les années 1930. Un incendie (années 1940?) touche le sud du site : une partie des ateliers est détruite tandis que le bâtiment bordant l'avenue de la République (filature, tissage et apprêts) perd deux étages. En 1960, Paul Lacas, à la tête de l'entreprise d'Aménagement et de Canalisations, achète le site à la commune de Lodève. Un incendie en 1962 détruit une partie des ateliers construits dans la première moitié du 20e siècle. En 1964, Paul Lacas lance une nouvelle entreprise, la Société Languedocienne d'Aménagement, chargée de l'installation des réseaux électriques extérieurs, aériens et souterrains. Les bâtiments ont connu peu de modifications, exceptés la cheminée arasée car touchée par la foudre dans les années 1980, le bâtiment des chaudières, le poste de transformation électrique et le portail d'origine détruits quelques années plus tard.
Dans les années 1840, l'usine compte 3 machines à vapeur : une de 12 ch fabriquées par Veillon à Alès et deux de 30 ch, provenant des établissements Le Gariau et Pariseaux à Lille (AD34, 8S196). Au début du 20e siècle, l'usine dispose d'une force motrice thermique (250 HP), hydraulique (80 HP) et électrique (200kW).
Les établissements Vitalis Frères et Cie, dirigés jusqu'en 1909 par Alexandre Vitalis, font partie des grandes usines textiles de Lodève et ont employé 280 à 300 ouvriers. La SLA emploie actuellement une centaine de personnes sur les départements de l'Hérault et de l'Aveyron, dont 35 sur le site de l'ancienne usine Vitalis.
Photographe prestation Fish Eye dans le cadre de l'étude du patrimoine industriel du département de l'Hérault de 2011 à 2013