Un moulin à foulon à deux battants ("balans"), avec sa païssière (barrage), béal et étendage est mentionné sur le compoix de 1640. Il appartient alors au noble BÉRARD DE FOSIÈRES et est loué à un dénommé Bernard VIGOUROUX. En 1655, M. de Fosières loue le moulin drapier au sieur POUJOL qui s'’associe à un dénommé VILLEMAGNE pour construire un second foulon autorisé par Bérard de Fozières en 1693.

Au début du 19e siècle, une première « mécanique » de filature est installée entre 1815 et 1820. L'’usine dite de Fangouse appartient alors à Pierre MENARD, filateur qui meurt en 1848 à l’'âge de 87 ans. C'’est alors une fabrique de drap importante qui occupe 1630 m². Ses héritiers sont Eugène MENARD, ses trois sœurs Alexandrine, épouse Martel, Elisa et Florestine, épouse Coulet, et leurs trois neveux Jules, Charles et Eugène SOUDAN, fils de Gabrielle Ménard, décédée, qui possèdent l'usine en indivis. D'’importants agrandissements sont réalisés en 1856 (nouvel atelier de tissage) puis en 1877-78 (ateliers d'’apprêts, rameuse et magasins). L’'usine appartient alors à la société Ménard et Soudan et est dirigée par Auguste SOUDAN, polytechnicien, puis par sa veuve et son frère Charles SOUDAN à partir de sa mort en 1905. Elle comporte alors une fabrique de draps (filature, tissage, teinturerie et apprêts, rameuse à chaud…) avec machine à vapeur. L'activité décline à partir des années 1900. En 1913, l'’ensemble dit « Usine Soudan » est vendu à Jules BALP qui tente de relancer l'activité, mais l'usine ferme en 1920. Les ateliers des apprêts sont démolis, le reste du site étant transformé partiellement en scierie et en habitations.

A la fin du 20e siècle, on y trouve une imprimerie (Van Katem) et, au moment de l'enquête, un magasin de bricolage et matériaux de construction (Point P), après démolition d'une partie du bâtiment central.