• étude d'inventaire
hôtel Coste, ancien hôtel de Joubert
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Montpellier centre - Montpellier
  • Commune Montpellier
  • Adresse 14 rue du Collège
  • Cadastre 1977 HO 1

En 1759, projet de réalignement du quartier figurant la demeure du président Joubert avant transformation (A. D. 34, C 526, plan d'alignement de 1759 ; C 6346, demande l'alignement en 1760 : 7e sieur Joubert sindic général de a province voulant embélir le devant de sa maison, il a fait élever le pavé de la rue d'environ deux pieds" sans la permission des agents voyers).

Acquisition par René Jean Gabriel Coste, prévôt général des maréchaussées de la Province (A. D. 34, IIE58/122 f°307, le 29/10/1759). L'état actuel correspond à une refonte a-novo contemporaine de l'alignement du quartier. L'acte de vente de 1759 expose que le 4 décembre 1745, le conseil de ville décida de faire une ouverture de l'Aiguillerie à l'Esplanade et, de la partie à prendre de la maison Joubert, offrit douze mille livres que M. de Joubert refusa. L'intendant Lenain peu après fit un plan général d'agrandissement des rue. Ce plan que son successeur, M. de Saint-Priest, après lui fit achever par Nogaret, architecte de la province, prenait la plus grande part de l'hôtel de M. de Joubert. Celui-ci alors proposait de céder l'hôtel entier à la vile ; une expertise était faite qui assignait à l'immeuble une valeur de trente-quatre mille livres. René-Jean-Gabriel Coste, prévôt général des maréchaussées de la province (il avait été receveur des tailles au diocèse de Rieux) se présentait alors, offrant de prendre l'hôtel à ce prix, et de céder à la ville, pour quinze mille livres le terrain nécessaire à l'agrandissement de la rue. Pour dix-neuf mille livres il gardait le délaissé, Rengageant à démolir à ses frais et à rebâtir en bordure du terrain pris par la ville et suivant le plan qui lui était imposé. L'offre de Coste fut acceptée et, le 29 octobre 1759, par devant Péridier notaire, Laurent Ignace de Joubert, chevalier, président aux comptes, vendait audit Coste sa maison entière... Sitôt devenu propriétaire, Coste, sur les plans de Nogaret, bâtit l'hôtel, tel à peu près croyons-nous que nous le voyons aujourd'hui. Les trésoriers grands voyers de France, le 26 juillet 1760, l'autorisent à ouvrir neuf fenêtres au premier étage, neuf également au second (LEENHARDT (Albert).- Vieux hôtels..., pages 69-70).

La demeure connaît deux états successifs, le premier à situer au XVe siècle ou début XVIe, le second consécutif à la rénovation de 1760. Du premier au second état s'observe une remarquable continuité, les bâtiments s'organisant l'un et l'autre en C sur cour séparée de la rue par un simple mur percé d'une porte d'entrée. Nous connaissons l'ancien parti grâce au plan d'alignement de 1759. Une tourelle d'escalier hors-oeuvre occupe l'angle interne de la composition, au fond la cour à gauche. Ce type de plan, sans être courant, n'est pas isolé dans le Midi à cette époque. On en trouve des exemples tardo-médiévaux à Puyssalicon, et à Celleneuve dans l'Hérault, à Tarascon (XVIe siècle), ainsi qu'à Montpellier même (7, rue de la Vieille Intendance). On ne sait au juste si ce plan a été adopté dans ces quelques cas pour des raisons d'adaptation au parcellaire ou s'il dérive des prototypes de la France du Nord, desquels naîtra au XVIe siècle le modèle de l'hôtel à la française. Il est clair, dans le cas de l'hôtel de Joubert, que la place était insuffisante pour fermer la demeure par un corps sur rue, à moins de s'astreindre à avoir une cour microscopique. La même contrainte explique l'adoption du parti -et sans doute le remploi des mêmes fondations- lorsque Gabriel Coste rebâtit la maison. Cette fois, au moins pour l'aspect extérieur, la référence est manifeste au schème de l'hôtel à la française. La référence reste allusive et sommaire, la maison étant privée du jardin indispensable et les rez-de-chaussées n'étant pas affectés en appartements. Par ailleurs la composition de la cour et la distribution obéissent aux principes usuels de la typologie régionale : un escalier en cage ouverte distribue les niveaux (escalier suspendu à limon porteur dans l'aile gauche).

On ignore sur quel document repose l'attribution du dessin à Nogaret. Peut-être sur la signature du plan d'alignement de 1759, établit par l'architecte de la ville qui s'appelait en effet Jacques Nogaret. Il existe d'autre part un projet de conversion de l'hôtel en salle de concert en 1752. Les plans paraissent de Jean-Antoine Giral. Ils présentent en effet quelques traits que l'architecte affectionnait à cette époque. Le motif principal de la composition devait être un escalier ouvert en portique à deux ordres superposés du même type que ceux des trésoriers de France ou de l'hôtel de Manse, motif un peu désuet que Giral aime vivement et qu'il essaie de remettre à l'honneur précisément dans ces années-là à l'amphithéâtre d'anatomie. Comme dans ce dernier édifice l'escalier est prévu pour occuper le corps du fond à la jonction des deux ailes, la gauche contenant la salle de concert, la droite prévue pour être mise en location à l'usage privé.

  • Murs
    • calcaire
    • moyen appareil
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    3 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour suspendu
  • État de conservation
    restauré
  • Techniques
    • sculpture
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Protections
    inscrit MH, 1944/10/16
  • Référence MH

IMP: 20221109_POP_01 ;

Bibliographie

  • LEENHARDT (Albert) . Vieux hôtels montpelliérains .- Béllegarde : Sadag, 1935.

    p. 67-71
  • SOURNIA (Bernard) VAYSSETTES (Jean-Louis).- Montpellier: la demeure médiévale .- Paris : Imprimerie nationale, 1991.

    p. 200, 214, 215
  • SOURNIA (Bernard) VAYSSETTES (Jean-Louis).- Montpellier : la demeure classique .- Paris : Imprimerie nationale, 1994.

    p. 212, 254, 280, 281.
Date(s) d'enquête : 1987; Date(s) de rédaction : 1994
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Montpellier Méditerranée Métropole