Dossier d’œuvre architecture IA32110474 | Réalisé par
  • opération ponctuelle
ancien hôtel particulier, actuellement immeuble
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Communauté d'agglomération Grand Auch Coeur de Gascogne
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Auch Coeur de Gascogne - Auch
  • Commune Auch
  • Adresse 11 place Villaret-de-Joyeuse , 2 rue Viala
  • Cadastre 1815 K 903  ; 2020 AD 465

L’hôtel particulier a été bâti vers le milieu du 18e siècle, probablement à l’emplacement d’édifices préexistants. La façade nord reprend en effet le tracé d’une des enceintes médiévales de la ville. D’après le plan de la ville d’Auch dressé en 1755, l’hôtel particulier était peut-être doté d’un jardin ou d’une cour du côté ouest. Cette dernière a été bâtie avant 1780, date à laquelle l’hôtel particulier confronte à l’ouest une maison mitoyenne, au sud le presbytère de Saint-Orens, à l’est une rue et au nord la « place royale ». L’hôtel appartient alors à Me Claude François de Ferragut, chanoine de l’église collégiale de Saint-Orens.£La tradition locale suggère que l’amiral Villaret de Joyeuse serait né dans cet hôtel particulier ou y aurait vécu. Aucune de ces deux hypothèses n’a pu être confirmée. Ses parents ont bien vécu à Auch entre les années 1740 et 1760, mais sa naissance et celle de son frère aîné sont enregistrées dans la paroisse Sainte-Marie, respectivement en 1744 et 1747, alors que l’hôtel particulier se situe dans la paroisse de Saint-Orens. Leur frère cadet figure quant à lui dans les registres de Saint-Orens en 1757. La famille semble donc bien avoir déménagé dans les années 1750 dans la paroisse Saint-Orens. Le père était alors contrôleur général des domaines du roi de la généralité d’Auch. Il résidait certainement dans un logement de fonction qui a pu être localisé dans l’actuelle rue Kleber (édifice disparu).£L’hôtel particulier présente une architecture homogène du milieu du 18e siècle. L’escalier est particulièrement monumental et conserve une rampe en fer forgé de style Louis XV. Les appartements du premier et du deuxième étage sont constitués de pièces en enfilade. Une partie du décor pourrait dater du 18e siècle, notamment au premier étage, la chambre à alcôve avec lambris sculptés. Le reste du décor pourrait être plus tardif et dater de la première moitié du 19e siècle. Le garde-corps du balcon et les grilles d’imposte des travées occidentales datent sans doute aussi de cette période. Le monogramme CB ou BC visible sur le balcon pourrait correspondre à celui des propriétaires du début du 19e siècle, Lamothe de Belloc, dont on ne connait pas le prénom.£Le trumeau de cheminée placé dans la chambre du deuxième étage a été déplacé et on ne sait pas s’il appartenait initialement à cet édifice. Le trumeau pourrait dater de la fin du 18e siècle ou du début du 19e siècle. La toile marouflée représente des putti à la manière de François Boucher (signature illisible).£Au cours du 20e siècle, l’hôtel particulier a été transformé en appartements et les combles ont été aménagés. Des boutiques ont été installées de part et d’autre du portail, là où devait probablement se trouver des remises et/ou des écuries.£La façade a été restaurée récemment.

  • Période(s)
    • Principale : milieu 18e siècle
    • Principale : 2e moitié 18e siècle
    • Principale : 1ère moitié 19e siècle
    • Secondaire : 20e siècle

L’hôtel particulier est situé au nord du centre historique d’Auch, place Villaret-de-Joyeuse. Il occupe la totalité d’une parcelle à l’angle de la rue de Lorraine et de la rue Viala. Une petite cour donne, au sud-ouest, sur la rue Championnet. La façade donne, au nord, sur la place Villaret-de-Joyeuse. L’hôtel est mitoyen à l’ouest et au sud. Les copropriétés de cet édifice et de celui implanté au sud sont imbriquées.£L’hôtel particulier compte un étage de soubassement auquel on accède depuis la rue Viala, un rez-de-chaussée surélevé, deux étages et un étage de comble. En raison de la déclivité du terrain, une pièce du premier étage donne directement sur la petite cour au sud-ouest. L’édifice est bâti en moellon de calcaire et en pierre de taille. Les parties maçonnées en moellon sont couvertes d’enduit. Le toit à longs pans est couvert de tuiles creuses. L’avant-toit du pignon oriental est fermé par une génoise simple.£La façade nord est ordonnancée à six travées. Les limites entre les niveaux sont marquées par des bandeaux en pierre de taille. La façade est couronnée d’une corniche moulurée doublée d’un chéneau en zinc. Les chaînes d’angle sont traitées en bossage continu en table, comme les piédroits du portail. Les baies du premier niveau conservent des volets intérieurs alors que les autres ont été dotées de contrevents extérieurs.£Les deux travées centrales sont traitées différemment des autres. Elles sont entièrement en pierre de taille et surmontée d’une lucarne cintrée. Le rez-de-chaussée de ces travées est entièrement occupé par le portail formé d’une porte bâtarde en bois. Elle est couverte en plein-cintre doté d’une imposte fermée par une grille en fer forgé doublée d’une vitre. Le portail est surmonté d’un balcon filant devant les deux portes-fenêtres du premier étage. Le balcon est porté par deux larges consoles et par la clé passante de l’arc. Il est protégé par un garde-corps en fer forgé. Les portes-fenêtres sont couvertes d’arcs en plein-cintre rehaussés d’une légère moulure. Les châssis de tympan sont agrémentés de formes ovales au centre. Les fenêtres du deuxième étage sont couvertes d’arcs segmentaires.£Les travées latérales sont relativement semblables, les principales différences se trouvant au niveau des boutiques qui recoupent les ouvertures préexistantes. Toutes les baies possèdent des encadrements en pierre de taille, à fausse clé passante. Les allèges sont en pierre de taille apparente. Les fenêtres du premier étage sont couvertes d’arcs segmentaires et celles du deuxième étage de plates-bandes. La lucarne est percée d’un oculus.£L’élévation latérale compte deux travées excentrées vers le sud. Elles sont principalement occupées par des fenêtres à chaque niveau, auxquelles s’ajoute une porte au rez-de-chaussée, sur la travée de gauche. Une large fenêtre est percée dans le pignon afin d’éclairer l’étage de comble.£L’intérieur de l’hôtel particulier s’organise autour d’une vaste cage d’escalier occupant en largeur les deux travées centrales et environ la moitié de la profondeur de l’édifice, soit près d’un sixième de la surface au sol. Le rez-de-chaussée est occupé, au centre, par le vaste hall d’entrée et la cage d’escalier, et par des boutiques et leurs réserves sur les côtés. Au premier et au deuxième étage, les pièces principales sont implantées en enfilade le long de la façade nord et les pièces de service sont rejetées sur les côtés, de part et d’autre de la cage d’escalier.£Le hall d’entrée est relativement dépouillé. Il n’est éclairé que par l’imposte de la porte. La partie inférieure des murs est protégée par un lambris d’appui constitué de simples panneaux et peint en beige. Le sol en terrazzo représente un pavement d’hexagones bordé par une frise. Une porte en bois aménagée dans le lambris permet d’accéder sous la première volée de marches de l’escalier. Au rez-de-chaussée, la cage d’escalier est ouverte sur le hall d’entrée. Les murs supérieurs qui ferment la cage d’escalier du côté nord sont portés par un large arc en anse de panier en pierre de taille reposant sur des culots sculptés.£L’escalier est un escalier tournant à droite à trois volées droites, la deuxième volée étant plus courte que les deux autres. Les repos formant retour d’équerre accueillent des portes secondaires qui permettent d’accéder aux anciennes pièces de service de l’hôtel particulier. Entre le rez-de-chaussée et le premier étage, l’escalier est en pierre de taille et est protégé par un garde-corps en fer forgé richement décoré. Le giron et l’astragale des marches ont été couverts de béton. Entre le premier et le deuxième étage, l’escalier est en bois et tommette. Le garde-corps est beaucoup plus simple. Une galerie est aménagée au deuxième étage, du côté nord de l’escalier. Elle est agrémentée de deux colonnes tronconiques.£Le premier étage est occupé par un appartement. Il compte trois pièces en enfilade donnant sur la rue, au nord, et des pièces annexes réparties de part et d’autre de la cage d’escalier, à l’est et au sud. Le salon se trouve au centre et donne sur le balcon. La chambre est à l’est et la salle à manger à l’ouest. Le sol du salon est constitué par un parquet formé de panneaux, contrairement aux autres pièces où il est dit à points-de-Hongrie. Dans la salle à manger, le mur sud est occupé par deux doubles portes identiques implantées de part et d’autre de la cheminée et donnant accès à l’actuelle cuisine. La cheminée est en marbre gris, surmontée d’un trumeau décoré de motifs en gypserie au centre duquel est placé un miroir. Les murs de la chambre sont couverts d’un lambris de hauteur constitué de panneaux moulurés. Le lit est inséré dans une alcôve peu profonde, au centre. Deux portes sont aménagées dans le lambris de part et d’autre du lit, donnant accès à des pièces secondaires. La cheminée est en marbre rouge. Le miroir qui la surmontait a disparu mais le cadre est conservé ainsi que le décor supérieur de la hotte.£Sur le palier du premier étage, une deuxième porte permet d’accéder à un second appartement se trouvant sur la parcelle voisine, au sud. Cet appartement conserve notamment une niche ouvragée.£Le deuxième étage est occupé par un appartement et par la partie inférieure d’un second appartement. Le premier appartement occupe les quatre travées de gauche de la façade nord. Il n’a pas été visité. Il s’organise probablement, comme au-dessous, en plusieurs pièces en enfilade. Le second appartement occupe la partie ouest de cet étage et les combles. Il déborde, au sud, sur la parcelle voisine. Il conserve, au nord, une chambre avec une alcôve en lambris de hauteur décoré de gypseries. De part et d’autre de l’alcôve se trouvent deux portes. La cheminée de la chambre est implantée contre le mur sud. Elle est en bois décoré de la même manière que la hotte et le lambris de l’alcôve. Le miroir n’est pas d’origine et, contrairement aux cheminées du premier étage, il n’y a pas trace d’un cadre en gypserie intégré au décor. Un trumeau provenant d’une autre cheminée a été placé entre les deux fenêtres. Il n’est pas dans le même style que le reste du décor de la pièce. Il comprend un miroir en partie basse et une toile marouflée en partie haute.£L’étage de comble est aménagé en appartement. On y accède par un escalier droit en bois depuis la partie de l’appartement située au deuxième étage.

  • Murs
    • calcaire
    • enduit
    • moellon
    • pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours en maçonnerie
  • Techniques
    • sculpture
    • ferronnerie
    • peinture
  • Représentations
    • guirlande
    • couronne
    • volute
    • monogramme
    • aigle
    • noeud
    • ruban
    • feston
    • fruit
    • feuillage
    • chute
    • coupe
    • colombe
    • carquois
    • draperie
    • chien
    • pilastre
    • pot à feu
  • Précision représentations

    Le portail est richement décoré d’éléments sculptés en partie supérieure : consoles et entablement moulurés, gouttes sous les consoles, guirlandes de plantes de part et d’autre de la clé passante, couronne de fleurs sur la clé passante.£La grille d’imposte de la porte d’entrée principale est décorée de volutes.£Le garde-corps du balcon est galbé et décoré de volutes. Il porte au centre le monogramme « BC » ou « CB ».£Le garde-corps de l’escalier est décoré de motifs ondoyants assemblés avec des billes rivetées. Le départ de la rampe est traité en toupie.£Les colonnes de la galerie sont surmontées de chapiteaux ioniques. Un aigle en vol en gypserie est positionné au centre du plafond de la cage d’escalier.£Le décor du trumeau de la cheminée de la salle à manger du premier étage est constitué par un cadre ovale soutenu par un nœud rubané. Une guirlande en feston, composée de fruits et se terminant par des chutes, couronne le cadre. Dans la partie inférieure du cadre est posée une coupe remplie de fruits. Trois colombes complètent le décor : la première vole au travers du cadre ovale, les deux autres sont posées sur le cadre du miroir, celle de gauche mange un fruit tombé de la guirlande.£Le décor de la hotte de la cheminée de la chambre du premier étage est constitué par une couronne et une guirlande en feston soutenues par un nœud rubané. La guirlande se termine en chutes de part et d’autre de la couronne. L’ensemble est constitué de feuillages.£Au-dessus de l’alcôve, le lambris de la chambre du premier étage est mouluré. Il est décoré d’un cartouche central à motif de feuilles soutenant une guirlande à feston constituée de fleurs et de feuillages.£Au-dessus de l’alcôve, le lambris de la chambre du deuxième étage est décoré d’un motif central et de deux guirlandes à feston terminées en chutes de part et d’autre. Les guirlandes sont composées de feuillages. Le motif central comprend une paire de colombes posées sur un carquois sur un fond de nuée. Dans les panneaux latéraux se trouvent des couronnes de feuilles de forme ovale. Elles sont soutenues par des nœuds rubanés.£La hotte de la cheminée de la chambre du deuxième étage est décorée de deux motifs distincts. Le motif supérieur est constitué d’un aigle en vol portant dans son bec une couronne de feuilles. Un phylactère portant l’inscription : « POUR LA FIDELITE » traverse la couronne. Le second motif encadre le miroir. Il s’agit d’une draperie en feston portant un petit coussin sur lequel est couché un chien. Le chien a la tête tournée vers l’aigle. Les piédroits de la cheminée sont cannelés. Sur le manteau se trouve une guirlande de feuillages en feston soutenue par des nœuds rubanés et terminée par des chutes.£Le décor du trumeau supplémentaire de la chambre du deuxième étage est composé de deux éléments superposés bordés, de part et d’autre, par des sortes de pilastres. En partie inférieure des pilastres se trouvent des pots à feu et en partie supérieure de petites chutes de feuillages avec des nœuds rubanés. Les deux-tiers du bas de la partie centrale sont occupés par un miroir entouré d’un cadre mouluré doré et surmonté d’une coupe d’où partent deux guirlandes de feuillages. La partie supérieure de la partie centrale est occupée par une toile marouflée représentant des putti. Le cadre est mouluré, doré et décoré de feuillages.

Présentation succincte

  • NOTSUC Bel hôtel particulier du 18e siècle conservant une cage d’escalier monumentale, ainsi qu’un important décor de cette période ou légèrement postérieur.

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G DEBOFLE, Pierre, « Villaret de Joyeuse », in COURTÈS, Georges (dir.), Le Gers, Dictionnaire biographique de l’Antiquité à nos jours, SAHG, Auch, 2007, p. 356-357.£GERBER, Sarah, Hôtels de la noblesse et de la bourgeoisie à Montauban, Patrimoines Midi-Pyrénées, 2015.£ORTHOLAN, Henri, L’amiral Villaret-Joyeuse des Antilles à Venise, 1747-1812, Bernard Giovanangeli éditeur, Paris, 2006.£RICHON, Louis, « Mais quand donc, et où, Villaret-de-Joyeuse est-il né ? », BSAG, 1980, p. 321-328.
  • NOTB_S AD Gers, 1 Fi 60, Plan d’Auch, vers 1755.£AD Gers, 1 Fi 61, Plan d’Auch, 1803.£AD Gers, Auch, CC41, Cadastre, 1780.£AD Gers, 3 P 1 AUCH/47, Plan cadastral dit napoléonien, 1814-1816.£AD Gers, 3 P 93, Matrices cadastrales, 1820.£BM Auch, Carte postale « Auch – Avenue d’Alsace », J. Villot, Auch.
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
  • ENCA
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT
  • FEN
  • FEN2
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  • MHPP
  • NOPC
  • OBSV
  • PAVIS
  • PETA_MA
  • PLU
  • PSAV_FA
  • SAV_FA
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER IVR76_ACOMET
  • VALID accessible au grand public
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • WCOM
  • IMP 20230710_R_01
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Communauté d'agglomération Grand Auch Coeur de Gascogne
(c) Inventaire général Région Occitanie