Dossier d’œuvre architecture IA32110468 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire, diagnostic patrimonial
ancien établissement thermal du Maska, actuellement restaurant
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Auch Coeur de Gascogne - Baïse-Armagnac
  • Commune Castéra-Verduzan
  • Lieu-dit au Masca
  • Cadastre 1811 B 490-494  ; 2020 AP 113, 111
  • Dénominations
    établissement thermal, restaurant
  • Appellations
    Maska

Les premières mentions des eaux thermales du Maska remontent au milieu du 18e siècle. Une brochure éditée en 1747 indique : « À côté d’une source sulfureuse et d’une source ferrugineuse, il y a des boues admirables (…). ». Sur le plan cadastral de 1811-1812 sont représentées deux sources avec la mention : « fontaines minérales sulfureuses ». Il n’y a alors aucun bâtiment associé à ces sources.£Jusqu’aux années 1840, les sources du Maska ne paraissent pas avoir été exploitées. Elles appartiennent à Alexandre Branet, aussi propriétaire des eaux voisines de Fontaine-Chaude, sur la commune de Lavardens. En 1843, il vend les terrains du Maska à M. Pellefigue, habitant Roquelaure. Il fait analyser les eaux par les Dr Noulet et Filhol et entreprend la construction d’un véritable établissement thermal. Afin de limiter la confusion avec l’établissement de Castéra-Verduzan, M. Pellefigue demande le rattachement de l’établissement du Maska à la commune de Jegun. Le conseil municipal de Jegun émet un avis favorable, mais le maire de Castéra-Verduzan s’y oppose. Le Maska reste donc rattaché à la commune de Castéra-Verduzan.£L’autorisation ministérielle d’exploitation des trois sources date du 8 mai 1844 et l’établissement ouvre le 10 juin de la même année. Les eaux se répartissent en trois sources : la source inférieure (21°C), la source supérieure (19°C) et la source ferrugineuse (20°C). Les eaux ne sont pas captées mais drainées depuis une zone marécageuse jusqu’à un bassin enterré. Elles sont ensuite chauffées avant d’alimenter les 24 baignoires et les 3 douches de l’établissement. Les eaux sont aussi conduites jusqu’à différentes buvettes. Enfin, les boues font aussi l’objet d’une exploitation thérapeutique dans un bassin dédié, comme à Barbotan (commune de Cazaubon, Gers). À l’ouverture, environ 250 bains quotidiens sont proposés aux curistes. Il s’agit alors de la troisième station thermale gersoise, après Castéra-Verduzan et Barbotan.£Le plan de localisation dressé en 1844 montre que les deux édifices actuellement visibles étaient déjà en place selon les mêmes dispositions. La date de construction est confirmée par la date portée au-dessus de l’entrée principale, au sud : « 1843 ». Une gravure publiée en 1845 montre que la façade de l’établissement et le petit jardin avec fontaine aménagé à l’avant n’ont pas, ou très peu, été modifiés depuis cette date. Seule la mention « BAINS » inscrite sur le fronton a aujourd’hui disparu. La chapelle a été édifiée entre 1845 et 1846, à faible distance, mais sur la commune de Jegun.£Dans les années 1850, l’établissement du Maska propose des logements commodes et aérés, avec des chambres munies de cheminées, un salon de compagnie et une salle à manger. On compte alors une quarantaine de lits, un restaurant et une salle de billard. Une voiture est mise à disposition des curistes pour les petits déplacements alentour. L’établissement dispose même d’une boîte aux lettres dépendant du bureau de Jegun. Malgré cette offre, l’établissement décline dès les années 1850, en raison des jalousies avec l’établissement voisin de Fontaine-Chaude et de conflits avec les médecins-inspecteurs.£L’activité reprend à partir des années 1860, jusqu’à la Première guerre mondiale. L’établissement ferme définitivement en 1936. L’arrêté ministériel révoquant l’autorisation d’exploiter date du 9 janvier 1956. Dans les années 1980, les bâtiments accueillaient une simple ferme. Ils ont été transformés en restaurant depuis une vingtaine d’années. Les cabines de bains ont été en partie démolies, mais leur emplacement est encore bien visible à l’intérieur de l’édifice. La partie hôtellerie a aussi été très remaniée. Le plan du parc est encore relativement visible, grâce aux arbres majestueux qui s’y trouvent encore. La zone est toujours très marécageuse malgré le creusement d’un petit lac. Les structures maçonnées de drainage des sources peuvent encore être discernées sur le terrain, mais il faudrait procéder à un relevé précis pour pouvoir identifier à quelle source correspondent les différents vestiges repérés.£La partie habitation n’a pas été visitée dans le cadre de l’inventaire préliminaire mené en 2020.

L’établissement thermal du Maska est situé à l’extrême sud-est de la commune de Castéra-Verduzan, à la limite de la commune de Jegun. Il est implanté en rive droite du vallon du ruisseau de Lahontan, qui coule au sud, et est bordé par le petit ruisseau de Masca, à l’est.£L’établissement est composé de deux édifices, au sud, près de la route, et d’un vaste parc aménagé, au nord. L’édifice principal est constitué de trois corps de bâtiments : le corps principal, au sud, une aile perpendiculaire, à l’arrière, et un corps secondaire parallèle au premier implanté à l’extrémité du second, au nord.£Le corps de bâtiment principal est orienté au sud. Il comprend deux niveaux, un rez-de-chaussée et un étage. Au centre de la façade se trouve un avant-corps correspondant aux trois travées centrales. Il comprend un portique au rez-de-chaussée et est surmonté d’un fronton. Le portique est portée par trois arcades au sud et une à chaque extrémité. Sous le portique s’ouvrent trois larges porte-fenêtres couvertes d’arcs en plein-cintre, légèrement plus larges que celles de l’étage. Le fronton est percé d’un jour semi-circulaire. Les parties latérales de ce corps de bâtiment principal sont identiques. Elles comprennent trois travées, percées d’une fenêtre en plein-cintre au rez-de-chaussée et d’une porte-fenêtre couverte d’une plate-bande à l’étage. La façade est soulignée par des bandeaux en pierre de taille légèrement saillant, au niveau du départ des arcs des baies du rez-de-chaussée et de celles de l’étage uniquement sur l’avant-centre. Un bandeau identique souligne la limite entre les deux niveaux. L’avant-toit est fermé par une génoise à deux rangs que l’on retrouve aussi sur les rampants du fronton. Ces éléments de décor, bandeaux et génoises, se poursuivent sur les élévations latérales et postérieure. Les chaînes d’angle sont aussi en pierre apparente et le reste des maçonneries en moellon est enduit. Une bande d’enduit blanc souligne la partie supérieure des murs, sous la génoise. Le toit à longs pans et croupes est couvert de tuiles creuses et orné d’épis de faîtage.£Les élévations latérales ne comptent qu’une seule travée, au centre. Sur l’élévation occidentale, les baies sont identiques à celles de la façade, alors que sur l’élévation orientale, la porte-fenêtre de l’étage est remplacée par un jour rectangulaire positionné en partie haute. L’élévation postérieure ne compte que deux travées de part et d’autre de l’aile centrale en retour. Elles sont identiques à celles de la façade, mais sont plus espacées. Le passage du corps de bâtiment principal à l’aile postérieure s’effectue par une porte double en rez-de-chaussée donnant sur une petite galerie couverte assurant la jonction entre les deux corps de bâtiment. Cette galerie donne sur l’extérieur, à l’est et à l’ouest, par deux arcades identiques à celles de l’avant-corps central de la façade sud. L’intérieur du corps de bâtiment principal accueillait probablement le logement du gérant de l’établissement, ainsi que les salles communes comme le restaurant ou la salle de billard.£L’aile intermédiaire est implantée perpendiculairement et entre les deux autres corps de bâtiment. Elle comprend un rez-de-chaussée et un comble à surcroît, elle est donc légèrement plus basse que les autres corps de bâtiment. Les élévations est et ouest sont identiques. Elles comprennent une porte (au sud) et cinq fenêtres au rez-de-chaussée, et trois petites fenêtres au niveau du comble. Les baies du rez-de-chaussée sont couvertes en plein-cintre et celles du comble de linteaux. Les encadrements des baies et les chaînes d’angle sont en pierre de taille apparente. Les maçonneries en moellon sont couvertes d’enduit. L’avant-toit est fermé par une génoise à deux rangs. Le toit à longs pans est couvert de tuiles creuses.£L’intérieur de l’aile intermédiaire a été très remanié. Les cloisons intérieures et le plancher de l’étage de comble ont disparu. Ne subsistent plus que les murs porteurs qui cloisonnent l’espace en trois parties. Ces murs sont perpendiculaires aux murs gouttereaux de l’édifice mais n’occupent pas toute la largeur. La partie centrale n’est pas cloisonnée. Un plancher a été remonté sur le tiers occidental, permettant de se rendre compte des volumes initiaux, même s’il n’y a plus toutes les cloisons intermédiaires et les portes. Il est difficile de déterminer si la nef centrale était planchéiée et constituait ainsi deux couloirs superposés, ou si elle était ouverte du rez-de-chaussée à la charpente. Au rez-de-chaussée, dans chaque espace délimité par les murs porteurs, prenaient place deux cabines de bains de chaque côté. Les petites salles aménagées au niveau du comble à surcroît pouvaient être des salles de service ou des chambres pour le personnel.£Le corps de bâtiment secondaire est accolé à l’extrémité nord de l’aile intermédiaire. Il compte deux niveaux, un rez-de-chaussée et un étage. Sa façade donne sur le parc au nord. Les élévations latérales et postérieure sont aveugles. La façade comprend cinq travées. La porte se trouve sur la travée centrale du rez-de-chaussée. Toute les autres baies sont de simples fenêtres couvertes de plates-bandes. Les encadrements des baies sont en pierre de taille apparente, tout comme les chaînes d’angle. L’enduit qui couvrait les maçonneries a été piqué. L’avant-toit est fermé par une génoise à deux rangs. Le toit à longs pans et croupes est couvert de tuiles plates mécaniques.£L’intérieur du corps de bâtiment secondaire a lui aussi été très remanié. Toutes les cloisons intermédiaires ont disparu, ainsi que le plancher de l’étage. Il est donc aujourd’hui constitué d’une vaste salle dans laquelle se trouve le bar du restaurant. La fonction initiale de ce corps de bâtiment n’est pas connue. Il est intéressant de noter que dans un des angles formé par ce bâtiment avec l’aile intermédiaire est implantée une citerne maçonnée dans l’épaisseur du mur, à l’étage.£Le second édifice est situé au nord-ouest du premier. Il comprend un corps de bâtiment allongé contre lequel est accolé un second corps de bâtiment plus petit. Le corps principal compte deux niveaux, un rez-de-chaussée et un étage. La façade principale donne, à l’est, sur l’édifice principal et le parc. Elle est composée d’une alternance d’ouvertures variées au rez-de-chaussée (porte de remise en plein-cintre, fenêtre, porte de garage, fenêtre, porte d’entrée d’habitation et nouvelle fenêtre) et d’une galerie ouverte portée par sept piliers maçonnés à l’étage. Les autres élévations sont beaucoup moins ouvertes : une simple porte au sud, une ancienne porte au rez-de-chaussée et quatre fenêtres à l’étage à l’ouest, et une porte et une fenêtre au rez-de-chaussée et deux fenêtres à l’étage au nord. Le mode de construction est identique à celui de l’édifice principal : maçonnerie en moellon couverte d’enduit, avec encadrements de baies et chaînes d’angle en pierre apparente. L’avant-toit est fermé par une double génoise sur les élévations ouest et nord uniquement. Le toit à longs pans et croupe est couvert de tuiles creuses. Le corps secondaire est simplement fermé par deux murs maçonnés, au nord et à l’ouest, et couvert d’un toit en appentis en tôle.£L’intérieur de cet édifice a été très remanié du fait de son utilisation comme dépendance agricole pendant l’essentiel du 20e siècle. Il ne reste presque aucune trace des chambres pour les curistes qui y étaient aménagées.£Un jardin paysager prend place au-devant de la façade principale de l’établissement de bains. Le dessin du jardin et les parterres ont disparu, mais subsiste tout de même le petit bassin circulaire doté d’une fontaine et quelques arbres majestueux.£Le parc se développe au nord de l’établissement de bains, jusqu’à la zone marécageuse où se trouvent les trois sources. Il comprend une allée centrale de platanes menant de la porte du corps de bâtiment secondaire à un petit lac creusé à l’extrémité nord, et plusieurs rangées d’arbres plantées de part et d’autre de cette allée centrale. Ces arbres sont principalement des feuillus à l’est (platanes) et des conifères à l’ouest (pins, cèdres). Quelques vestiges des canalisations maçonnées ont été repérés mais n’ont pu être étudiés précisément.

  • Murs
    • calcaire
    • enduit
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse, fer en couverture
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré, comble à surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
    • croupe
  • Jardins
    groupe d'arbres, pelouse
  • État de conservation
    remanié

Présentation succincte

  • NOTSUC Etablissement de bains bâti en 1843-1844, devenu une ferme au cours de la seconde moitié du 20e siècle et transformé en restaurant par la suite.

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G BORDES, Maurice, « Contribution à l’étude du thermalisme au XVIIIe siècle », BSAG, 1956, p. 235-249.£BRÉGAIL, Gilbert, « Le Maska et la Fontaine Chaude, deux établissements thermaux gersois abandonnés », BSAG, 1949, p. 229-237.£COURTÈS, Georges, « Le XIXe siècle âge d’or du thermalisme gersois ? », BSAG, 1992, p. 509-544 et 1993, p. 83-95.£GRENIER, Lise (dir.), Villes d’eaux en France, exposition, Paris, ENSBA, 1985, Institut Français d’Architecture, 1984, p. 300-301.£JARRASSÉ, Dominique, L’architecture thermale en France entre 1800 et 1850, thèse de doctorat sous la direction de M. Dorival et de Bruno Foucart, Université Paris IV-Sorbonne, 1987.£LAFFARGUE, Claude, DUTAUT-BOUÉ, Jean-Jacques et KNEPPER, Françoise, « Castéra-Verduzan», in COURTÈS, Georges (dir.), Communes du département du Gers, Tome 2 : l'arrondissement de Condom, SAHG, Auch, 2004, p. 440-441.£LAUDET, J., « À propos du thermalisme dans le Gers », BSAG, 1967, p. 146-149.£NARTET, M., Département du Gers, stations thermales et sources thermo-minérales, BRGM, Toulouse, 1988.£NOULET, Jean-Baptiste, Notice sur les eaux minérales sulfureuses et ferrugineuses du Masca : commune de Castéra-Verduzan (Gers), Bonnal, Toulouse, 1845.
  • NOTB_S 5 M 39, Localisation de l’établissement du Maska, 1844.£5 M 39, Autorisation d’exploitation de l’établissement du Maska par le Sieur Pellefigue, 1844.£5 M 39, Demande de rattachement du Maska à la commune de Jegun par le Sieur Pellefigue, 1844.£5 M 39, Rapport du maire de Castéra-Verduzan sur le Maska, contre le rattachement à la commune de Jegun, 1844.£3 P CASTÉRA-VERDUZAN/7, Plan cadastral dit napoléonien, 1811-1812.
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
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  • SAV_FA
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER IVR73_SCPMIDIPYR
  • VALID accessible au grand public
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • WCOM
  • IMP 20230710_R_01
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Communauté d'agglomération Grand Auch Coeur de Gascogne
(c) Inventaire général Région Occitanie