D’après la bibliographie, les sources thermales de Castéra-Verduzan seraient connues et utilisées depuis l’Antiquité, mais rien n’atteste qu’il y ait eu une véritable occupation du site. Au Moyen Âge, le village de Castéra est un castelnau qui est encore en grande partie en place sur le site du Vieux-Castéra. Il n’y a pas alors d’habitat dans la vallée de l’Auloue sur le site de la future station thermale.£Les premiers aménagements autour des sources d’eau chaude ont lieu à partir de 1760. Des terrassements et des murs sont réalisés autour de la source captée, afin de garantir la qualité de l’eau.£Sur le plan cadastral dressé vers 1811, la station thermale se limite à un établissement thermal et une quinzaine de maisons le long de la route. Deux édifices sont tout de même à signaler dans la partie nord-ouest du futur bourg : le château de Verduzan et son parc aménagé et la chartreuse de Cridel. La chartreuse du 18e siècle est bien conservée sur l’une des places de la station. Il subsiste quelques vestiges de l’ancien château construit au 18e siècle, mais ils ne sont pas visibles depuis la voie publique.£L’établissement thermal est reconstruit à partir de 1817 et marque véritablement le début du développement de la station. Dans les décennies qui suivent, de nouvelles maisons sont bâties de part et d’autre de la route. Les années 1830 sont particulièrement intenses en nouvelles constructions avec notamment, une quinzaine de nouvelles maisons rien que pour l’année 1834. L’église, bâtie en 1824, est agrandie dès 1836 et un cimetière y est alors établi. L’édification de la mairie-halle qui accueille aussi rapidement la salle de classe, date de 1838. En 1840, le terrain devant la maison Cridel est acquis par la commune pour y aménager une place publique, il y a alors déjà deux champs de foire (au croisement de la route de Condom et de la route de Beaucaire et autour de l’église), mais cette place devient rapidement le nouveau foirail.£Vers le milieu du 19e siècle, un projet d’ampleur est envisagé afin de doter la station de vastes places, allées et promenades, mais il ne voit pas le jour. De nombreuses nouvelles maisons sont bâties de part et d’autre des deux routes principales, sans qu’il y ait de véritable plan d’urbanisme. Une seconde halle est bâtie vers 1900 au sud de la mairie-halle. Il s’agit d’une halle métallique de type Eiffel. Elle accueille notamment le marché à la volaille. Le cours de l’Auloue est canalisé au centre de la station à l’extrême fin du 19e siècle.£À la limite des 19e et 20e siècle, quelques villas sont construites ou remaniées, comme celle d’Odilon Lannelongue qu’il agrémente d’un parc paysager. C’est sous son impulsion qu’est créée la Société des eaux minéro-thermales de Castéra, en 1905. Elle prévoit le développement de la station avec la construction d’hôtels, chalets, casinos et commerces. Odilon Lannelongue œuvre aussi au raccordement de la station à différentes lignes de chemin de fer, Castéra se trouvant au point de jonction de celles menant à Auch (ouverture en 1909), Condom et Vic (ouverture après-guerre). Enfin, il crée un musée national dans une extension de sa maison à partir de 1911, année de sa mort. L’aménagement de la promenade de l’Auloue, légèrement en aval, date des années 1911-1913.£Au cours de la Première guerre mondiale, l’établissement devient un hôpital militaire. L’activité diminue fortement et peine à repartir au lendemain de la guerre. Les lignes de chemin de fer de Castéra-Verduzan à Condom et à Vic-Fezensac, ouvrent vers 1924 pour fermer au trafic de voyageurs dès 1939. La ligne menant à Condom est démantelée dès 1941. Celle d’Auch à Vic-Fezensac reste en service pour le fret jusqu’à 1954. Elle est déclassée et démantelée dans les années qui suivent.£Les sociétés et les particuliers se succèdent à la tête de l’établissement sans parvenir à faire revenir les curistes. La commune rachète finalement l’établissement et les sources et obtiennent une nouvelle autorisation d’exploiter en 1962. Le milieu du 20e siècle est une période particulièrement difficile pour la station, mais l’urbanisation continue et de nouveaux lotissements voient le jour à la limite du bourg ancien, au sud et à l’ouest principalement. Elle bénéficie sans doute de sa situation privilégiée sur une route départementale fréquentée, à mi-chemin entre Auch et Condom, qui sont alors les deux principales villes du département.£La halle métallique, dont les verrières sont cassées, est démontée en 1972 et la structure aurait servi pour la construction de la salle de sport l’année suivante.£Les inondations de 1977 causent des dégâts très importants, sur l’établissement thermal, mais plus largement dans toute la station. Plusieurs maisons sont détruites et de nouveaux travaux sur le cours de l’Auloue sont entrepris. L’activité thermale se maintient, ainsi que plus largement l’activité touristique qui bénéficie de l’aménagement du lac et de la base de loisirs à la fin des années 1980. L’établissement thermal ferme en 1997, pour rouvrir quelques années plus tard agrandi et doté d’un espace thermo-ludique et d’une résidence intégrée. Au même moment, est créé le laboratoire Odost qui fabrique des soins dentaires à l’eau thermale de Castéra-Verduzan, commercialisés sous la marque Buccotherm. L’extension de la station thermale se poursuit vers l’ouest avec l’aménagement de nouveaux lotissements. Le bâti est désormais continu jusqu’à l’ancienne église de Verduzan. La surface de l’agglomération a plus que doublé entre 1950 et aujourd’hui.