aménagements liés à la voie navigable de la Baïse (Bonas, Castéra-Verduzan) - Inventaire Général du Patrimoine Culturel

Les travaux concernant la navigabilité de la Baïse dans la partie actuellement en Lot-et-Garonne ont débuté dès le règne d'Henri IV. Cependant, il faut attendre le 19e siècle pour qu'elle soit rendue navigable en partie dans le Gers. Dès 1816, une prolongation est envisagée jusqu'à Valence-sur-Baïse.

En 1861, le terme de la navigabilité de la Baïse est fixé à Saint-Jean-Poutge, malgré des projets de prolongation jusqu'à Mirande.

Sur le tronçon qui nous intéresse (communes de Castéra-Verduzan, Bonas, Ordan-Larroque et Saint-Jean-Poutge), quatre écluses et trois cales sont construites dans les années 1860-1870. L'écluse du moulin de Guillauma (commune de Castéra-Verduzan) est terminée en 1866. Elle permet de passer la chaussée du moulin de Guillauma, mais se trouve sur la commune de Rozès. Celles du moulin de Bonas et du moulin du Comté sont bâties vers 1866-1867. La première ne se trouve pas sur la commune de Bonas mais de Saint-Paul-de-Baïse. Enfin, celle de Herrebouc (commune de Saint-Jean-Poutge) est aménagée peu de temps après. Les cales se trouvaient à Bonas, Pléhaut (commune de Saint-Jean-Poutge) et à Saint-Jean-Poutge (à cheval sur la commune d'Ordan-Larroque).

Les premiers bateaux arrivent à Saint-Jean-Poutge en 1877 même si l'avis officiel d'ouverture à la navigation ne date que de 1879.

Au début du 20e siècle, le transport fluvial sur la Baïse connait d'importantes difficultés liées à la concurrence du chemin de fer, au prix élevé, au tonnage limité, aux problèmes de déchargement liés à l'encaissement de la rivière, à la crise viticole et à la guerre.

En 1954, la Baïse est déclassée et n'est plus considérée comme une rivière navigable. L'essentiel des aménagements liés à la navigabilité de la Baïse (écluses, chemins de halage, quais, maisons éclusières, remises, cales, etc.) est aujourd'hui abandonné et voué en partie à disparaître. Sur certains sites ont été aménagées de petites usines hydroélectriques au cours de la seconde moitié du 20e siècle. Seule la partie comprise entre la Garonne et Valence-sur-Baïse a été rendue à la navigation récemment pour de petites embarcations de loisir.

[Seules les communes de Bonas, Castéra-Verduzan et Ordan-Larroque ont fait l'objet d'un inventaire préliminaire.]

L'écluse du moulin de Guillauma se trouve sur la commune de Rozès et non de Castéra-Verduzan comme le moulin. Elle est implantée sur un bief percé en rive gauche de la rivière. Elle n'a pas été observée dans le cadre de l'inventaire préliminaire mené en 2020.

Sur le territoire de la commune de Bonas, les aménagements liés à la navigabilité de la Baïse encore visibles se trouvent principalement sur les sites du Moulin de Bonas et du Comté. Dans les deux cas, des biefs ont été percés afin d'éviter les moulins, munis d'écluses et de maisons éclusières. Le bief du Moulin de Bonas est en rive gauche et celui du moulin du Comté en rive droite.

Certains de ces aménagements se trouvent en partie sur le territoire de la commune de Saint-Paul-de-Baïse, notamment sur le site du Moulin de Bonas. Le chemin de halage y est encore parfaitement visible, ainsi qu'une maison éclusière, une remise et une écluse. Seule la remise se trouve aujourd'hui sur la commune de Bonas. C'est un petit édifice en rez-de-chaussée bâti en moellon. Les murs sont enduits, sauf l'encadrement des baies et les chaines d'angle. Le toit à longs pans est couvert de tuiles plates mécaniques. La maison éclusière n'a pas été observée en détail. Elle paraît similaire à celle du Comté mais elle est implantée sur la rive gauche et sa façade donne donc à l'est.

Le site du Comté est relativement bien conservé malgré l'aménagement d'une usine hydroélectrique sur l'écluse. Le chemin de halage et la maison éclusière se trouvent en rive droite. Un pont est aménagé en aval de l'écluse. La maison éclusière est de plan rectangulaire et comporte un étage. La façade ouest est ordonnancée à trois travées, avec la porte sur la travée centrale. Elle semble bâtie en moellon. Les élévations sont enduites, sauf les encadrements des baies et les chaînes d'angle qui sont en pierre de taille. L'avant-toit est fermé par une génoise à deux rangs. Le toit à longs pans est couvert de tuiles creuses. Un auvent est aménagé contre l'élévation nord. Le pont et les abords de l'écluse sont protégés par une rambarde en fer.

Champs annexes au dossier - Architecture

Documents d'archives

Bibliographie