L’existence d’une halle à Jegun est attestée par les textes depuis la fin du 14e siècle. Il est en effet question du marché qui se tient tous les jeudis sous la halle dans les coutumes de 1391 (connues par un résumé du 18e siècle publié par l’abbé Tournier). Cependant, rien ne permet de connaître l’emplacement exacte de cette halle, ses dimensions ou encore son ancienneté. Il n’en reste aucun vestige visible.£La première représentation de la halle de Jegun figure sur un plan du bourg datant de 1803-1804 (AD Gers, 3 P 9662/1). Elle semble alors portée par deux séries de six poteaux, d’axe nord-sud. Les mesures à grain sont représentées dans l’angle sud-ouest. En 1832, la commune décide d’édifier une tour sous la halle pour accueillir l’horloge (AD Gers, 2 O 162/17). Ces travaux impliquent le déplacement des mesures à grains de quelques dizaines de centimètres vers le sud. Le plan schématique de la halle indique alors qu’elle est portée par deux séries de quatre poteaux. La tour pour l’horloge doit être implantée au centre du mur ouest.£Au même moment, la commune a besoin de réaliser d’importants travaux dans le bâtiment qui accueille la maison commune. Il est finalement décidé de construire un hôtel de ville sur la halle existante, ce qui résout la question de la construction de la tour pour l’horloge, celle-ci pouvant être intégrée au nouvel hôtel de ville. Les plans liés à ce projet n’ont malheureusement pas été retrouvés. Un dessin de la façade est conservé en mairie mais il présente des formes beaucoup plus simples que ce qui a finalement été bâti (AM Jegun, non coté). Le dossier lié à ce projet indique que l’architecte est Jean Ardenne (AD Gers, 2 O 162/15). Il est prévu de démolir la partie nord de la halle pour la remplacer par un mur en pierre de taille et d’y aménager un étage pour accueillir la mairie. L’escalier en pierre doit être implanté au centre du mur ouest. La prison est aménagée au-dessous de l’escalier et les mesures à grain déplacées vers le sud-ouest. L’horloge doit être installée au-dessus du fronton et la cloche intégrée dans une structure ouvragée en fer forgé. La pierre calcaire doit provenir de la carrière de messieurs Lartigue et Toujac, à 500 m du bourg. Une pierre de taille grise doit être utilisée pour certaines parties (seuil, perron, socle des piliers, etc.) et provenir de la carrière de Garagnet, à 1000 m du bourg. Les cloisons intérieures doivent être bâties en pan-de-bois avec un remplissage en torchis. Enfin, pour améliorer l’accès à la halle et la circulation, il est prévu de réduire la margelle du puits implanté au nord de la halle, au milieu de la rue. Les travaux semblent être réalisés vers 1835.£D’après la bibliographie, la halle et la mairie ont subi un incendie en 1841 qui a détruit l’essentiel des archives de la commune. Cet incendie a probablement entraîné la destruction de la partie en bois de l’ancienne halle et la cloison en pan-de-bois de la mairie, mais pas la façade. Les piliers en pierre et les arcades intérieures de la halle ont certainement été bâtis suite à cet incendie, tout comme le mur intérieur de la mairie et la charpente. Une partie du mobilier de la mairie date de cette période.£Le dallage de la halle a été refait vers la fin du 20e siècle et le puits bouché à cette occasion. Le puits possède un système de galeries qui le mettait en réseau avec les autres puits du bourg et permettait la régulation du niveau d’eau. La mairie a été en partie transférée au rez-de-chaussée de la maison à l’angle de la Grande rue et de la rue Traversière. L’ancien hôtel de ville n’abrite plus que les salles d’apparat et de réunion de la commune (salle du conseil et des mariages notamment).